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143. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Principes de rhétorique. — Chapitre VII. Des différents exercices de composition. »

Enfin, il faut savoir raisonner ses idées, et donner les preuves de ce qu’on avance : tel est le but de la dissertation.

144. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Canevas

. — Les brouillards… voltigent autour de sa tête — son front est ceint d’une couronne de branches mortes — … Mais pour preuve de son obéissance aux lois de la nature, il a joint à cette couronne quelques tiges de ces arbustes qui sont toujours verts94 — … DÉCOMPOSITIONS. […] N° 217. — Mathilde de Tellis Vers le milieu du quatorzième siècle, vivaient à Berne, deux bourgeois qui se haïssaient cordialement, l’un, Jorg de Tellis, déjà vieux, était père d’une jeune fille nommée Mathilde ; Vautre, dans l’âge mûr, homme vaillant, se nommait Pierre de Kœpf — … Vint un moment où l’on crut que leur haine allait finir, car Kœpf avait demandé Mathilde en mariage ; mais il fut refusé du père et de la fille — … Peu après fut tué un banneret de Berne — … Kœpf accusa Tellis de ce meurtre — … Le vieillard troublé par cette accusation devint paralytique — … Le procès s’instruisit — … Quand Mathilde vit cela, et qu’on n’apportait contre son père que des suppositions au lieu de preuves, elle demanda le jugement de la bataille, c’est-à-dire, qu’elle s’offrit à combattre, elle, jeune fille, contre l’accusateur de son père, suivant la coutume de ces temps — … Le juge prit le papier qui contenait sa plainte, et Kœpf, soutenant vraie sou accusation, on les mit tous deux en prison, quand iis se furent jetés leurs gants — … On trouva à grande peine une armure de chevalier allant à la taille de Mathilde — … Arrivée au lieu du combat, elle voulut combattre à pied — … Elle était calme, Kœpf était pâle et confus —.… Les deux combattants s’agenouillèrent à côté l’un de l’autre, déclinèrent aux juges leurs noms de baptême, confessèrent la sainte Trinité et la sainte Eglise, et se répétèrent à la face leur accusation — … Puis, ils allèrent se placer, Mathilde, encouragée par le peuple, à l’orient, Kœpf, chancelant, à l’occident — … La première pria — … Le second fit semblant — … Description du combat, tel qu’on peut l’imaginer entre une jeune fille et un homme de quarante ans, Mathilde échappait par son agilité et son sang-froid, aux terribles coups du farouche guerrier — … Enfin, elle reçut un grand coup sur la tête, et tomba, puis elle se releva sur ses genoux — … Kœpf s’approcha pour l’achever -mais elle, saisissant habilement le défaut de la cuirasse sous le bras, lui plongea la pointe de son épée jusqu’au cou — … Il tomba — … Mathilde s’approcha alors, défit le casque du vaincu, et lui dit de se reconnaître félon et calomniateur — … Kœpf avoua qu’il avait tué le banneret, et qu’il était vaincu par Dieu ainsi qu’un ange le lui avait annoncé dans sa prison — … Kœpf fut mis à mort par le bourreau avec tous les faux témoins qu’il avait subornés — … N° 218. — Les Armaillis Autrefois, les Armaillis, ou bergers de la montagne, ne gardaient leurs vaches que pendant le jour — … Il leur suffisait de les confier aux esprits et aux fées, en leur offrant le soir sans manquer (autrement il y avait tapage nocturne), un peu de lait, de la main gauche… Maintenant, il faut garder les troupeaux pendant la nuit, depuis qu’un soir quelque fou eut offert de la boue au lieu du lait — … La guerre se déclara entre les Armaillis et les esprits ; ceux-ci se réfugièrent dans Ses chamois, qui, traqués de toutes parts, furent forcés de fuir — … Mais ils prennent leurs revanches pendant les nuits, précipitent les avalanches sur les troupeaux, et dirigent les tempêtes sur les chalets — …Quelques fois ils sont bien attrapés, quand on prie, par exemple — … Un jour ils voient un beau chalet tout neuf, ils vont trouver l’orage pour qu’il le renverse — … L’orage accourt, mais il est obligé de s’arrêter devant une croix et les noms de Jésus et de Marie — … Alors, les vents, ne pouvant seulement pousser la fumée du chalet, se retournent contre les esprits et les brisent contre les rochers — … Le lendemain, on vit un nuage noir, formé de leurs plumes, s’enfuira l’horizon — … N° 219. — Notre-Dame de Passant Dans un recoin ignoré du canton d’Unterwald (Suisse), au milieu d’un étroit sentier, bordé de chaque côté d’un affreux précipice est un petit oratoire, dédié à Notre-Dame du Passant — … Autrefois, ce lieu était célèbre par des accidents de toute sorte ; car c’était la demeure des démons — … Il était maudit — … On imagina d’y placer une image de la sainte Vierge — … Quelques ouvriers pieux se présentèrent pour aller bâtir l’oratoire — … Maintenant, le lieu est sûr — … Tous les passants sont préservés des dangers de la route — … (Petite invocation à Notre-Dame du Passant.) […] Voyez-vous, sous le rapport de l’invention, des passions, des mœurs et des preuves ?

145. (1881) Morceaux choisis des classiques français des xvie , xviie , xviiie et xixe siècles, à l’usage des classes de troisième, seconde et rhétorique. Prosateurs

Et pour moi, j’aurois été sans doute du nombre de ces derniers, si je n’avois jamais eu qu’un seul maître ou que je n’eusse point su les différences qui ont été de tout temps entre les opinions des plus doctes ; mais, ayant appris, dès le collège, qu’on ne sauroit rien imaginer de si étrange et si peu croyable, qu’il n’ait été dit par quelqu’un des philosophes ; et depuis, en voyageant, ayant reconnu que tous ceux qui ont des sentimens fort contraires aux nôtres ne sont pas pour cela barbares ni sauvages, mais que plusieurs usent autant ou plus que nous de raison ; et ayant considéré combien un même homme, avec son même esprit, étant nourri dès son enfance entre des François ou des Allemands, devient différent de ce qu’il serait s’il avoit toujours vécu entre des Chinois ou des cannibales ; et comment, jusques aux modes de nos habits, la même chose qui nous a plu il y a dix ans, et qui nous plaira peut-être encore avant dix ans, nous semble maintenant extravagante et ridicule ; en sorte que c’est bien plus la coutume et l’exemple qui nous persuade qu’aucune connoissance certaine ; et que néanmoins la pluralité des voix n’est pas une preuve qui vaille rien pour les vérités un peu malaisées à découvrir, à cause qu’il est bien plus vraisemblable qu’un homme seul les ait rencontrées que tout On peuple, je ne pouvois choisir personne dont les opinions me semblassent devoir être préférées à celles des autres, et je me trouvois comme contraint d’entreprendre moi-même de me conduire.

146. (1882) Morceaux choisis des prosateurs et poètes français des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Cours supérieur. Poètes (2e éd.)

Comme preuve frappante de cette indécision des esprits cultivés, M.  […] Là rendront tes guerriers tant de sortes de preuves, Et d’une telle ardeur pousseront leurs efforts, Que le sang étranger fera monter nos fleuves            Au-dessus de leurs bords. […] Vous le voyez, madame, et la preuve en est claire, Sans doute il n’est pas noble. […] Qui pourra me l’ôter l’ira rendre à la reine ; Ce sera du plus digne une preuve certaine. […] Or vizirs, comme on sait, sont gens qui de chimères        Se repaissent avidement ; Gens qui, bouffis d’orgueil, sur des preuves légères,        Se mettent en tête aisément Que la nature esclave adore leur fortune, Et doit à leur grandeur marquer à tout moment,        Par quelque rare accouchement,        Sa déférence peu commune.

147. (1883) Morceaux choisis des classiques français (prose et vers). Classe de troisième (nouvelle édition) p. 

Plus heureux que Caton, Saint Louis ne fut point obligé de lire un traité de l’immortalité de l’âme pour se convaincre de l’existence d’une vie future ; il en trouvait la preuve invincible dans sa religion, ses vertus et ses malheurs. […] Vous en avez, seigneur, des preuves trop certaines : On a fait contre vous dix entreprises vaines ; Peut-être que l’onzième est prête d’éclater, Et que ce mouvement qui vous vient d’agiter N’est qu’un avis secret que le ciel vous envoie, Qui pour vous conserver n’a plus que cette voie.

148. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Première partie. Règles générales du style. — Chapitre III. Des ornements du style » pp. 119-206

Ou qui ajoutent à la clarté et à la force des preuves, comme dans ces phrases où J.

149. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Seconde partie. Moyens de former le style. — Chapitre II. De l’exercice du style ou de la composition » pp. 225-318

Si, au contraire, la fatigue et l’ennui se font sentir dans le cours du morceau, c’est une preuve certaine qu’il ne présente pas d’intérêt, et par conséquent, qu’il est défectueux.

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