Mais qui se présente comme dans un tableau cette grande image de nostre mere nature en son entière majesté ; qui lit en son visage une si générale et constante varieté ; qui se remarque là dedans, et non soy, mais tout un royaume, comme un traict d’une poincte tres-delicate, celuy là seul estime les choses selon leur juste grandeur129. […] Depuis que je suis Roy de France, je n’en fais pas moins, et vous honore autant que gentilhomme de mon Royaulme, ce que je vous prie de croire, et en faire estât, et qu’il ne se présentera jamais occasion où je vous le puisse tesmoigner, que vous ne m’y trouviés très disposé. […] Au contraire, s’il me croit, il se fera voir dans les places et aux autres lieux plus fréquentés ; il se présentera partout à la mauvaise fortune, et parce qu’il ne craindra point, il méritera d’être respecté. […] Et ainsi je pensai que les sciences des livres, au moins celles dont les raisons ne sont que probables, et qui n’ont aucunes démonstrations, s’étant composées et grossies peu à peu des opinions de plusieurs diverses personnes, ne sont point si approchantes de la vérité que les simples raisonnemens que peut faire naturellement un homme de bon sens touchant les choses qui se présentent. […] Mais, pour lui présenter un autre prodige aussi étonnant, qu’il recherche dans ce qu’il connoît les choses les plus délicates ; qu’un ciron lui offre dans la petitesse de son corps des parties incomparablement plus petites, des jambes avec des jointures, des veines dans ces jambes, du sang dans ces veines, des humeurs dans ce sang, des gouttes dans ces humeurs, des vapeurs dans ces gouttes ; que, divisant encore ces dernières choses, il épuise ses forces en ces conceptions, et que le dernier objet où il peut arriver soit maintenant celui de notre discours ; il pensera peut-être que c’est là l’extrême petitesse de la nature.
La campagne sera ainsi présentée sous son point de vue le plus aimable et le plus attrayant, dans un idéal vraisemblable.
Elle présente ensuite à la jeunesse une charmante variété d’objets, dont la seule vue développe toutes les facultés de l’âme.
De plus, ce poème offre une ordonnance bien plus parfaite que l’épître d’Horace, et présente les règles de la poésie d’une manière plus complète et plus détaillée.
Aussitôt les passions s’élancent avec fureur contre l’ennemi qui se présente pour leur disputer l’empire. […] Les lieux exercent une influence sur ceux qui les habitent : glissons ici une description de la Chenaie, faite par Maurice de Guérin : « Nous sommes entourés, cernés, pressés et comme étouffés par les bois ; les mouvements du terrain sont si légers que c’est presque une plaine, en sorte qu’il est rare de trouver un horizon un peu large, et, quand on le trouve, c’est l’immense uniformité que présente la surface des forêt ; les arbres gris se perdent dans un ciel gris.
La preuve se présente sous deux formes : les Arguments et les Lieux communs. […] L’éloquence sacrée, où l’idée du beau domine dans son expression la plus pure et la plus sainte, présente les plus grands modèles d’exordes pathétiques et sublimes. […] Voici l’un des plus curieux et des plus beaux exemples que notre langue présente de ce procédé oratoire : Eh quoi ! […] La vérité trop souvent est faible, si on la réduit à son expression brève et sèche ; il faut la redoubler, la ramener sous des formes nouvelles pour la présenter dans tout son jour : c’est ce que l’amplification enseigne à tous les écrivains. […] Ces vers ne contiennent pas de figures : ils présentent la pensée nue et réduite aux mots ordinaires et indispensables.
Cicéron s’attacha donc extrêmement à l’élégance et au nombre, sans cependant lui sacrifier jamais la force et les ressources que lui présentaient la suite et l’ensemble des raisonnements. […] Rien de plus propre à former le goût et la raison des jeunes gens, que ces discussions importantes, où le pour et le contre sont présentés de part et d’autre avec une égale supériorité. […] Qui croirait que l’homme capable de produire des tirades aussi fortes de choses et d’éloquence ; que l’auteur d’Électre, d’Atrée et de Rhadamiste ait été traité de barbare par Voltaire ; et que cette même tragédie de Catilina ait été présentée par M. de La Harpe, dans le Cours de Littérature, comme la conception la plus inepte qui ait jamais déshonoré la scène et les lettres françaises : Crébillon n’est pas, sans doute, un modèle de style ; mais c’était un génie d’une trempe ferme et vigoureuse, et vraiment né pour la tragédie.