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111. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre IX. Poésies fugitives. »

Ainsi fuit la gloire du monde, Et rien que Dieu n’est permanent ; et Maynard, n’ayant rien obtenu de la cour ou de Richelieu qu’il avait longtemps et vainement importuné de ses demandes, fit graver sur la porte de son cabinet, dans sa retraite d’Aurillac, ces vers philosophiques, imités de Martial : Las d’espérer et de me plaindre Des muses, des grands et du sort, C’est ici que j’attends la mort Sans la désirer ni la craindre. […] Tel est le logogriphe suivant cité dans l’Encyclopédie : Je fais presque en tout lieu le tourment de l’enfance ; Je porte dans mon sein mon ennemi mortel.

112. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Sainte-Beuve. Né en 1804. » pp. 566-577

Il est besoin auparavant de se recueillir, de s’isoler de la vie qui fait bruit et de lui fermer la porte, de faire comme on faisait autrefois quand on voulait s’approcher des mystères, de prendre toute une semaine de retraite, de demi-ombre et de silence, de mettre son esprit au régime des ablutions et de le sevrer de la nourriture moderne. […] Or, à part un très-petit nombre de noms grandioses et fortunés qui, par l’à-propos de leur venue, l’étoile constante de leurs destins, et aussi l’immensité des choses humaines et divines qu’ils ont les premiers reproduites glorieusement, conservent ce privilége éternel de ne pas vieillir, ce sort un peu sombre, mais fatal, est commun à qui porte dans l’ordre des lettres le titre de talent et même celui de génie.

113. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — Bonaventure Desperriers. Mort en 1544 » pp. -

Cette fable est bien ancienne : en sanscrit, c’est un brahmane possesseur d’un pot de riz ; au treizième siècle, c’est un pauvre diable qui tient un pot de miel ; au quatorzième siècle, c’est une servante qui porte au marché un pot de lait ; chez Rabelais, c’est un cordonnier qui a également un pot de lait.

114. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre IV. des topiques ou lieux. — lieux applicables a l’ensemble du sujet. » pp. 48-63

Nous voici maintenant au troisième point, aux lieux internes, sur lesquels porte surtout la discussion. […] Tout porte à Rome l’empreinte de la domination et de la durée. » L’aspect de la campagne qui environne la Rome moderne est dépeint de même dans l’ Itinéraire de Paris à Jérusalem.

115. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Boileau, (1636-1711.) » pp. 212-225

Quel démon vous irrite et vous porte à médire ? […] L’édition de Saint-Marc, Amsterdam, 1772, porte ici cette note : « Henriette d’Angleterre, duchesse d’Orléans, apercevant un jour Boileau à Versailles, lui fit signe d’approcher et lui dit à l’oreille ce dernier vers. » On ne saurait imaginer de plus flatteur et de plus gracieux suffrage.

116. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Madame de Sévigné, 1626-1696 » pp. 76-88

Je ne crois pas qu’il m’ait reconnue ; mais je vous avoue que j’ai été étrangement saisie quand je l’ai vu entrer dans cette petite porte. […] On couvre le corps d’un manteau, on le porte dans une haie, on le garde à petit bruit ; un carrosse vient, on l’emporte dans sa tente.

117. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Fénelon 1651-1715 » pp. 118-132

Souvent il porte ses coups en l’air comme un taureau furieux qui de ses cornes aiguisées va se battre contre les vents4 Quand il manque de prétexte pour attaquer les autres, il se tourne contre lui-même. […] C’est par politesse qu’il dit de Mélanthe : il porte ses coups en l’air ; le duc de Bourgogne battait son valet de chambre.

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