Passant, qu’à son exemple un beau feu te transporte ; Et loin de la pleurer d’avoir perdu le jour, Crois qu’on ne meurt jamais quand on meurt de la sorte1. […] Le déplorable état où je vous abandonne Est bien digne des pleurs que mon amour vous donne ; Et si l’on peut au ciel sentir quelques douleurs,J’y pleurerai pour vous l’excès de vos malheurs ; Mais si, dans ce séjour de gloire et de lumière, Ce Dieu tout juste et bon peut souffrir ma prière, S’il y daigne écouter un conjugal amour, Sur votre aveuglement il répandra le jour. […] Courage, vers qui fait pleurer à la scène. […] Il a peur de lui-même, et se persuade que le chrétien pleure au lieu de l’époux. […] qu’il pleure d’orgueil en se voyant renaître Dans le marbre animé par le ciseau d’un maître !
D’autres, vraiment affligés et1 de cabale frappée, pleuraient amèrement, ou se contenaient avec un effort aussi aisé à remarquer que les sanglots. […] Monseigneur le duc de Bourgogne pleurait d’attendrissement et de bonne foi, avec un air de douceur, des larmes de nature, de religion, de patience. […] Madame1, rhabillée en grand habit, arriva hurlante, ne sachant bonnement pourquoi ni l’un ni l’autre, les inonda tous de ses larmes en les embrasant, fit retentir le château d’un renouvellement de cris, et fournit un spectacle bizarre d’une princesse qui se remet en cérémonie, en pleine nuit, pour venir pleurer et crier parmi une foule de femmes en déshabillé de nuit, presque en mascarade.
Je ne viens pas pleurer sur sa cendre : il ne faut pleurer que sur celle des méchants ; car ils ont fait le mal, et ne peuvent plus le réparer. […] Regardez ce tombeau : celui que vous pleurez était un sage.
Mais comment pourra-t-il accomplir la loi, lui qui est un être moral et miséricordieux ; lui qui est né pour aimer ; lui qui pleure sur les autres comme sur lui-même, qui trouve du plaisir à pleurer, et qui finit par inventer des fictions pour se faire pleurer ; lui enfin à qui il a été déclaré « qu’on redemandera jusqu’à la dernière goutte du sang qu’il aura versé injustement1 » ?
J’irai dans une retraite éloignée cacher ma honte et mon affliction ; j’irai pleurer, jusqu’à mon dernier soupir, le malheur d’une ville qui aura rendu implacable à son égard le plus humain et le plus doux de tous les princes. […] Dans les pertes médiocres, on surprend ainsi la pitié des auditeurs ; et par des mouvements étudiés, on tire au moins de leurs yeux quelques larmes vaines et forcées : mais on décrit sans art une mort qu’on pleure sans feinte. […] Les pères mourants envoient leurs fils pleurer sur leur général mort. […] Pleurez donc sur ces faibles restes de la vie humaine, pleurez sur cette triste immortalité que nous donnons aux héros. […] Pleurez donc ce grand capitaine, et dites en gémissant : Voilà celui qui nous menait dans les hasards ; sous lui se sont formés tant de renommés capitaines, que ses exemples ont élevés aux premiers honneurs de la guerre.
Suivez-moi l’un et l’autre aux remparts de Paris ; De la Ligue en marchant ramassez les débris : De Coligny vaincu surpassons le courage. » D’Aumale, en l’écoutant, pleure et frémit de rage Cet ordre qu’il déteste, il va l’exécuter : Semblable au fier lion qu’un Maure a su dompter, Qui, docile à son maître, à tout autre terrible, A la main qu’il connaît soumet sa tête horrible, Le suit d’un air affreux, le flatte en rugissant, Et paraît menacer, même en obéissant1… Des cieux en ce moment les voûtes s’entr’ouvrirent : Les mânes des Bourbons dans les airs descendirent. […] Tu pleures, malheureuse, et tu baisses les yeux ! […] Je te vois dans mes bras et pleurer et frémir ; Sur ton front pâlissant Dieu met le repentir : Je vois la vérité dans ton cœur descendue ; Je retrouve ma fille après l’avoir perdue, Et je reprends ma gloire et ma félicité En dérobant mon sang à l’infidélité1.
Plusieurs avaient « ronsardisé « dans leur jeunesse, comme Vauquelin avec Tahureau, et d’Aubigné à la cour de Henri III ; Ronsard s’était cru le maître de Garnier qu’il chanta et qui le pleura, et c’est encore Ronsard que Régnier devait défendre un jour contre Malherbe. […] De Garnier à Rapin, de Rapin à Du Perron, qui n’avait, en vers et en prose, chanté sa gloire et pleuré sa mort ? […] Pleurons nostre domage, et louons son bonheur ; Car jeune, en bien mourant, seul il a plus d’honneur Que mille bien vaillans, qui sont morts en vieillesse. […] Elle ne souspirant les faisoit souspirer, Et s’abstenant de pleurs contraignoit à pleurer. […] Sixain Pleurés, mauvais François, la Ligue est trespassee ; Riés tous, bons François, la tempeste est passee.