Avertissement Le présent recueil de Morceaux choisis des poètes classiques français a été composé sur le même plan que le recueil de Morceaux choisis des prosateurs classiques français qui l’a précédé. Il serait inutile de reproduire en tête du second les explications préliminaires que contenait l’Avertissement du premier. Il nous suffira de rappeler que, si nous avons réduit le nombre des passages empruntés aux maîtres de la poésie française du xviie siècle, qui sembleraient devoir occuper de droit la plus grande place dans un recueil classique, c’est que les nouveaux programmes leur ont précisément fait dans renseignement des classes une place plus étendue que les programmes antérieurs. Molière n’est plus restreint au Misanthrope, Corneille à quatre, Racine à trois de ses tragédies ; le cadre étroit du théâtre dit classique a été élargi, ou plutôt supprimé ; plusieurs comédies de Molière sont mises entre les mains des élèves de troisième, de seconde et de rhétorique ; plusieurs des tragédies de Corneille et de Racine sont dans les deux premières classes, leur théâtre complet est ouvert aux élèves de la dernière. Les douze livres des Fables de La Fontaine sont sous leurs yeux en seconde et en rhétorique.
Toutefois, bien qu’il ait « placé sa fortune en viager84, » on ne saurait lui refuser la grâce, le caprice, l’étincelle, le don de l’à-propos, l’art de rendre des riens agréables. […] Maintenant vous placez mal les paroles ; alors vous placerez mal les choses ; vous récompenserez au lieu de punir ; vous punirez quand il faudra recompenser ; enfin vous ferez tout sans ordre, si vous ne vous accoutumez dès votre enfance à tenir votre esprit attentif, à régler ses mouvements vagues et incertains, et à penser sérieusement en vous-mêmes à ce que vous avez à faire. […] Les coups d’autorité royale La sagesse veut qu’en certaines rencontres on donne beaucoup au hasard ; la raison elle-même conseille alors de suivre je ne sais quels mouvements ou intérêts aveugles au-dessus de la raison, et qui semblent venir du ciel711, connus712 à tous les hommes, et plus dignes de considération chez ceux qu’il a lui-même placés au premier rang.
Tout s’administrait par ses avis absolus, comme s’il se fût multiplié lui-même pour faire les fonctions de tous les emplois, et, ce qui peut faire connaître l’étendue de son génie, tandis qu’il paraissait devoir succomber sous le poids de tant d’affaires, on le voyait occupé à lier des intrigues de Cour, à placer ses créatures, à établir sa maison, à élever des bâtiments : on le voyait dans les Académies s’entretenir avec les savants, et se prêter à des spectacles et à des divertissements publics, comme s’il avait été libre de toute autre occupation…… Le cardinal de Richelieu n’eut qu’une passion ; mais elle fut extrême : ce fut une ambition démesurée, qui ne put être satisfaite que par toute l’autorité souveraine, et qui n’eut d’autres bornes que le nom et le titre de roi.
L’avocat poëte avait, dès l’âge de vingt-trois ans, placé sur la scène, dans une pièce intitulée Mélite, une aventure qui lui était personnelle, et, encouragé par le succès, il avait fait suivre cette comédie de quelques autres ; à vingt-neuf ans, abordant la tragédie, il avait dans Médée trouvé quelques traits sublimes ; à trente, il faisait paraître le Cid : et la France ravie saluait de ses applaudissements enthousiastes le nom du grand Corneille.
Dans cette phrase : L’orateur arrive à sa fin qui est de persuader, d’une manière toute particulière ; ces derniers mots sont mal placés, et par là deviennent susceptibles de divers rapports.
Les Vies de Plutarque, la Vie d’Agricola par Tacite, l’Histoire de Charles XII par Voltaire, se placent parmi les chefs-d’œuvre. […] Dans le vulgaire obscur si le sort l’a placé, Qu’importe qu’au hasard un sang vil soit versé ! […] Et il n’est point de mots, quelque durs qu’ils paraissent par eux-mêmes, qui, placés à propos par une main habile, ne puissent contribuer à l’harmonie du discours, comme dans un bâtiment les pierres les plus brutes et les plus irrégulières y trouvent leur place. » (Traité des Études, liv.
L’élection se faisait au moyen de petites tablettes que l’on distribuait à chaque citoyen, lequel sortait de son rang, et les jetait dans le vase placé pour les recevoir.