La médisance, ce vice détestable, convertit en poison tout ce que l’innocence la plus pure lui oppose pour le combattre ; à l’imitation de ce peuple furieux et insensé, elle se venge de la lumière qui l’éblouit en décochant une grêle de pierres contre le soleil1 : c’est un monstre à cent visages différents, qui contrefait le langage de l’amitié, de la compassion, de la louange et de la piété même. […] C’est Diodore de Sicile qui nous parle de ce peuple : on peut voir sa Bibliothèque historique, t.
Ce ne sont point des accents distincts : ce sont des murmures confus comme ceux d’un peuple qui célèbre au loin une fête par des acclamations. […] La vue de mon pays, de ce pays si chéri, où des torrents de plaisirs avaient inondé mon cœur, l’air des Alpes, si salutaire et si pur : le doux air de la patrie, plus suave que les parfums de l’Orient ; cette terre riche et fertile, ce paysage unique, le plus beau dont l’œil humain fût jamais frappé ; ce séjour charmant auquel je n’avais rien trouvé d’égal dans le tour du monde ; l’aspect d’un peuple heureux et libre ; la douceur de la saison, la sérénité du climat ; mille souvenirs délicieux qui réveillaient tous les sentiments que j’avais goûtés ; tout cela me jetait dans des transports que je ne puis décrire, et semblait me rendre à la fois la jouissance de ma vie entière. »
Pour Monseigneur le cardinal de Richelieu Sonnet (1635) Peuples, çà, de l’encens ; peuples, çà, des victimes2, A ce grand Cardinal, ce chef-d’œuvre des cieux, Qui n’a but que la gloire, et n’est ambitieux Que de faire mourir l’insolence des crimes.
Voyez aussi cette phrase de Fléchier : citoyens, étrangers, ennemis, peuples, rois, empereurs le plaignent et le révèrent . […] On ne dira donc pas : nous vîmes ce peuple furieux, et nous nous approchâmes de lui : nous vîmes l’armée ennemie, et nous nous approchâmes d’elle. […] Il faut employer par, quand il exprime une action du corps, ou une action, à laquelle le corps et l’âme ont part : = les anciens monuments ont été détruits par les barbares du nord : = ce peuple est gouverné par un bon roi. […] Ainsi, il y a une faute dans cette phrase de Massillon : = Il réconciliera les peuples et les rois, loin de les diviser pour les affaiblir, et élever sa puissance sur leurs divisions et sur leur faiblesse. […] On ne dira donc pas : il y a davantage de brillant que de solidité, mais plus de brillant : = ce général travaillait davantage à rendre les peuples heureux, qu’à enrichir ses troupes.
Je ne leur pardonne qu’une espèce d’erreurs scientifiques, celles que consacre la fable ou le préjugé populaire ; car eux aussi sont du peuple. […] Par exemple, quand Mithridate veut prouver que, s’opposant seul aux invasions des Romains, son salut est nécessaire à tous les peuples : Ils savent que, sur eux prêt à se déborder, Ce torrent, s’il m’entraîne, ira tout inonder, Et vous les verrez tous, prévenant son ravage, Guider dans l’Italie ou suivre mon passage. Évidemment le sens figuré me frappe à l’instant, et je ne puis distinguer ce torrent du peuple romain Mais pourquoi alors allégorisme ?
Pour nous, vil peuple, assis aux derniers rangs, Troupe futile et des grands rebutée, Par nous d’en-bas la pièce est écoutée. […] Que tous les peuples applaudissent Au présage heureux de la paix ! […] Que dans Alger191 on trouve des ingrats, Et que chez le peuple tartare192 La reconnaissance soit rare ; Cela ne me surprend pas.
J’en épelais le premier signe ; Mais, déconcertant mes regards, Un lézard dormait sur la ligne Où brillait le nom des Césars4 ; Seul héritier des sept collines5, Seul habitant de ces débris, Il remplaçait sous ces ruines Le grand flot des peuples taris. […] A chaque blessure que recevait un lutteur, le peuple criait en battant des mains : Hoc habet, et lorsque la victime, étendue sur l’arène, et percée de coups, demandait quartier, son adversaire s’arrêtait, et regardait le peuple, qui souvent lui ordonnait d’achever, d’ôter la vie au malheureux vaincu.