Cependant quand le poète ou l’historien introduisent dans leurs ouvrages un personnage qui parle réellement ; quand, par les discours qu’ils lui prêtent, ils lui font dire ce qu’il est supposé avoir dit en effet, l’art de l’écrivain peut être plus strictement regardé comme imitation, et c’est le cas où se trouve l’art dramatique ; mais cette dénomination rigoureuse ne peut convenir ni aux narrations, ni aux descriptions10.
L’envoi n’est qu’une moitié du couplet : il s’adresse au personnage pour lequel la ballade est écrite ; le refrain doit avoir quelque chose de piquant.
des personnages de théâtre : tout y roule sur le faux ; ce n’est partout que représentations ; et tout ce qu’on y voit de plus pompeux et de mieux établi n’est l’affaire que d’une scène : qui ne le dit tous les jours dans le siècle ?
« Il fit la guerre au roi ; mais le personnage de rebelle était ce qui le flattait le plus dans la rébellion : magnifique, bel esprit, turbulent, ayant plus de saillies que de suite, plus de chimères que de vues, déplacé dans une monarchie, et n’ayant pas ce qu’il fallait pour être républicain, parce qu’il n’était ni sujet fidèle ni bon citoyen ; aussi vain, plus hardi et moins honnête homme que Cicéron ; enfin plus d’esprit, moins grand et moins méchant que Catilina.
Cette longue comparaison est, je le crois, la vraie préparation de l’esprit à cette épopée de l’histoire, qui n’est pas condamnée à être décolorée, parce qu’elle est exacte et positive ; car l’homme réel qui s’appelle tantôt Alexandre, tantôt Annibal, César, Charlemagne, Napoléon, a sa poésie, comme les personnages de la fable qui s’appellent Achille, Énée, Roland ou Renaud.
Il avait débuté par une exposition, mêlé à l’action les récits, donné à ses personnages une dignité royale, à ses dialogues une noblesse soutenue : ses habitudes furent désormais érigées en lois. […] Ses personnages ne vivent pas d’un bout à l’autre ; il y a. un moment où ils passent à l’état de type. […] « J’examinais, moi, tous les personnages des yeux et des oreilles, » nous avoue-t-il à chaque instant. […] S’il peint avec les plus vives couleurs le caractère et les mœurs des animaux, s’il crée à sa manière des personnages et semble leur prêter la passion et le sentiment, il a soin de ne pas laisser se former dans notre esprit une illusion qu’un fabuliste serait libre de ne pas détruire. […] La Mère coupable (1792), où les mêmes personnages sont présentés une troisième fois, lassa le public.
Je sais encore moins cacher mes défauts, et faire le personnage d’un homme de bien si je ne le suis pas véritablement ; et quand je pourrais me rendre capable de cette science, il me fâcherait fort, après avoir passé neuf portes et donné des batailles pour en venir là, d’être enfin arrêté à la dixième ; et si on m’y recevait quelquefois, d’entrer en un pays où les chapeaux n’ont point été faits pour couvrir la tête, et où tout le monde devient bossu à force de faire des révérences. […] Chaque personnage est soi, et uniquement soi ; pas un mot, pas un geste où vous ne le reconnaissiez.