L’esprit plié depuis longtemps aux belles-lettres s’y livre sans peine et sans effort, comme on parle facilement une langue qu’on a longtemps apprise, et comme la main du musicien se promène sans fatigue sur un clavecin1. […] Il me semble que vous avez peine à écarter la foule d’idées ingénieuses qui se présente toujours à vous : c’est le défaut d’un homme supérieur1 ; vous ne pouvez pas en avoir d’autres ; mais c’est un défaut très dangereux. […] Ce n’est point une étude ; il n’en coûte aucune peine de lire ce qui est bon, et de ne lire que cela. […] Il n’est point question d’écrire des lettres pensées et réfléchies avec soin, qui peuvent un peu coûter à la paresse ; il n’est question que de deux ou trois mots d’amitié, et quelques nouvelles, soit de littérature, soit des sottises humaines, le tout courant sur le papier sans peine et sans attention.
Amende, n. f. peine pécuniaire. […] Peine, n. f. chagrin.
Il appelle esprit : 1° une comparaison telle que celle-ci que madame de Sévigné emprunte de Molière : « En vérité, j’ai eu bien de la peine. […] Rousseau à M. le maréchal de Luxembourg, à l’occasion de la mort de madame de Villeroi, sa sœur « J’apprends, monsieur le maréchal, la perte que vous venez de faire, et ce moment est un de ceux où j’ai le plus de regret de n’être pas auprès de vous : car la joie se suffit à elle-même ; mais la tristesse a besoin de s’épancher, et l’amitié est bien plus précieuse dans la peine que dans le plaisir. […] Elles sont d’un homme plus propre à s’affliger avec ses amis qu’à les consoler, et qui sent aigrir ses propres peines en s’attendrissant sur les leurs. » Lectures. — 1° Lettre de madame de Maintenon au roi, sur la mort de la reine. […] Épargnez-moi donc cette peine, je vous supplie, et épargnez-vous à vous même de grosses injures, que je pourrais bien vous dire dans ma mauvaise humeur. […] Vous ne vous en mettez guère en peine.
Le style facile est celui qui paraît n’avoir coûté aucune peine, aucun effort, et que l’on semble avoir trouvé comme en se jouant. […] Un évêque de Lisieux ayant lu un nouvel ouvrage de Balzac, se contenta de dire : Cela est beau, mais pas assez pour la peine que cela a dû lui coûter. […] A peine nous sortions des portes de Trézènes ; Il était sur son char ; ses gardes affligés Imitaient son silence, autour de lui rangés. […] Les vers suivants, le dernier surtout, en présentent un bel exemple : Ici-bas la douleur à la douleur s’enchaîne, Le jour succède au jour et la peine à la peine, Borné dans sa nature, infini dans ses vœux, L’homme est un dieu tombé qui se souvient des cieux.
Mille traverses, mille peines nous fatiguent et nous inquiètent dans la route. […] C’est l’idée de Platon disant que la peine est attachée au péché, que le vice le flagelle lui même. […] Martha traduit ainsi : De ce monde est la peine, et déjà, dans la vie, Par la peine et la peur tout grand forfait s’expie ; Noir cachot, fouet sanglant, rouges lames de fer, Nous l’avons sous la main l’appareil de l’enfer.
Ma machine est si heureusement construite, que je suis frappé par tous les objets assez vivement pour qu’ils puissent me donner du plaisir, pas assez pour qu’ils puissent me donner de la peine. […] On peut voir dans Démosthène quelle peine il fallut pour la réveiller : on y craignait Philippe, non pas comme l’ennemi de la liberté, mais des plaisirs. […] M. de Montesquieu ne se tourmente pour personne ; il n’a point pour lui-même d’ambition ; il lit, il voyage, il amasse des connaissances ; il écrit enfin, et le tout uniquement pour son plaisir… « Il met plus d’esprit dans ses livres que dans sa conversation, parce qu’il ne cherche pas à briller et ne s’en donne pas la peine. […] Les Èques disaient dans leurs assemblées : « Ceux qui ont pu choisir ont préféré leurs lois au droit de la cité romaine, qui a été une peine nécessaire pour ceux qui n’ont pu s’en défendre. » (Tite-Live.)
Persuadez-vous qu’il est des hommes, en petit nombre, qui méritent d’être l’espoir de la douleur, parce qu’ils sentent avec chaleur les peines de l’âme. […] Trouvez dans toutes ces considérations des motifs de consolation pour alléger vos peines, et ne doutez jamais de mes sentiments pour vous. […] Cette dernière phrase était une réponse à ceux qui disaient qu’il voulait se faire roi de la Lombardie. — « Les Italiens l’accompagnèrent de leurs regrets et virent avec peine s’évanouir cette brillante apparition. » (M. […] « Vouloir ôter l’honneur à toute une armée de braves gens, leur proposer de quitter l’Allemagne par journées d’étapes, à la seule sommation de l’armée prussienne, voilà ce que la postérité aura peine à croire ; le duc de Brunswick n’eût jamais dû se permettre un pareil outrage.