Dans leur poésie lyrique, par exemple, chaque verset se forme de deux parties, dont la seconde ne fait le plus souvent que reproduire en d’autres termes l’idée de la première.
Si les personnages sont historiques, ils doivent agir et parler d’après leur caractère connu et d’après les mœurs de leur époque ; rien ne serait plus choquant que de braver à ce sujet l’opinion reçue et de donner, par exemple, des idées, des opinions modernes à des héros anciens.
Mais nos jeunes versificateurs feront bien d’être sévères pour eux-mêmes, sur ce chapitre, et de ne pas écrire, par exemple, je voi, je croi, pour je vois, je crois ; ni, à plus forte raison, tu voi, tu croi, pour tu vois, tu crois. […] Il pourra bien railler agréablement Chapelain sur son âpre et rude verve et ses douze fois douze cents méchants vers ; mais lui-même (on peut l’affirmer sans crainte) n’aurait jamais été capable de traiter dignement cette sainte légende de Jeanne d’Arc, où le merveilleux est l’histoire même, et qui est peut-être le plus beau sujet de poème épique qui soit au monde. — Mais une pareille matière demanderait l’âme et la lyre d’un Lamartine. — D’un autre côté, il semble que Boileau aurait pu aborder d’autres genres plus voisins du sien, la haute comédie, par exemple, et, marchant sur les traces de l’écrivain qui, selon lui, honorait le plus le règne de Louis XIV, composer peut-être, qui sait ?
Je crois que les hommes de tous les siècles ont eu à peu près le même fonds d’esprit et les mêmes talents, comme les plantes ont eu le même suc et la même vertu ; mais j’estime que les Siciliens, par exemple, sont plus propres à être poëtes que les Lapons. […] Par exemple, les mœurs des Grecs formaient bien mieux des poëtes que celles des Cimbres et des Teutons.
Quel morceau, par exemple, que celui-ci, sur l’accord de la philosophie avec la la poésie et l’éloquence !
C’est Catilina, par exemple, qui entre tout à coup dans le sénat Romain ; et Cicéron, indigné de son audace, s’écriera : Quò usquè tandem, Catilina, abutere patientiâ nostrâ ?
Tantôt il a une sensibilité toute virgilienne, tantôt il rappelle Lucrèce, par exemple dans l’esquisse splendide intitulée le Centaure, et qui ressemble à un fragment de marbre antique.