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111. (1854) Éléments de rhétorique française

Joubert, en rappelant cet apologue, l’a ingénieusement commenté : « Le sage, dit-il, en altérant le fait, disait une vérité dont il faut toujours se souvenir ; le méchant, en exprimant le fait réel, tendait à faire oublier la vérité. » Une idée peut être juste, et cependant être contraire à l’opinion commune : c’est ce qu’on appelle un paradoxe. […] Un discours tout hérissé de contrastes péniblement recherchés fait pensera l’orateur et oublier le sujet : c’est le reproche que l’on adresse à Sénèque parmi les anciens, et à Fléchier parmi les modernes. […] Nous citerons l’imitation en vers qu’en a faite un spirituel écrivain : Glaucon avait trente ans, bon air, belle figure ; Mais, parmi les présents que lui fit la nature, Elle avait oublié celui du jugement : Glaucon se croyait fait pour le gouvernement. […] Et c’est comme si vous lui disiez : « Seigneur, tant que je serai propre au monde et aux plaisirs, n’attendez pas que je revienne à vous, et que je vous cherche ; tant que le monde voudra de moi, je ne saurais me résoudre à vouloir de vous ; quand il commencera à m’oublier, à m’échapper, et que je ne pourrai plus en faire usage, alors je me tournerai vers vous ; je vous dirai : me voici ! […] Il l’avait entièrement oubliée, ou plutôt il ne s’en était jamais si bien souvenu, si elle consiste plus dans des fonctions utiles aux peuples, que dans la pompe et dans l’éclat qui raccompagnent. » De la réticence.

112. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre IV. Continuation du même sujet. Historiens latins. »

Enfin, n’oubliez jamais ce dernier conseil que je vais vous donner : si vous voulez être toujours en état de réprimer vos ennemis, attachez-vous vos amis par votre bienfaisance. […] As-tu donc oublié ces esclaves nombreux qui l’environnent, tous ces regards fixés sur lui seul ; ton audace aveugle désarmera-t-elle tout à coup tant de bras levés pour le défendre !

113. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre V. De l’Éloquence politique chez les Français. »

Telle fut, pour notre patrie, l’époque du régime révolutionnaire ; le coup le plus mortel qu’il ait porté à la langue et à l’éloquence françaises, n’est pas seulement d’avoir introduit une foule de mots barbares déjà oubliés, et qui ne pouvaient survivre aux choses qui les avaient introduits dans le discours, mais d’avoir accoutumé les esprits à déraisonner sans cesse, par l’affectation même de vouloir toujours raisonner, et de rester sans cesse à côté de la vérité en disant autre chose que ce qu’on voulait dire, ou en le disant autrement qu’on ne le devait.

114. (1853) Éléments de la grammaire française « Éléments de lagrammaire française. — Remarques particulières sur chaque espèce de mots. » pp. 46-52

Exemple : Les rois, quelque puissants qu’ils soient, ne doivent pas oublier qu’ils sont hommes.

115. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Fléchier 1632-1710 » pp. 84-88

Comparez Mascaron et jugez : « Vous ne l’avez point encore oublié, messieurs ; cette funeste nouvelle se répandit par toute la France comme un brouillard épais qui couvrit la lumière du ciel, et remplit tous les esprits des ténèbres de la mort.

116. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Florian 1755-1794 » pp. 473-479

Il n’avait oublié qu’un point, C’était d’éclairer sa lanterne4.

117. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Retz, 1614-1679 » pp. 38-42

Il était homme de parole où un grand intérêt ne l’obligeait pas au contraire, et en ce cas il n’oubliait rien pour sauver les apparences de la bonne foi.

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