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93. (1867) Rhétorique nouvelle « Introduction » pp. 2-33

Ils distinguent les braves de jour et les braves de nuit. […] Les braves de nuit sont les vétérans accoutumés à la canonnade, aux alertes, à la faim, au froid, aux fatigues, que rien n’étonne, qui sont toujours prêts à faire face aux dangers, et qui dorment l’arme au bras.

94. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Deuxième partie. Préceptes des genres. — Chapitre troisième. Du discours. »

Merci voit sa perte assurée ; ses meilleurs régiments sont défaits ; la nuit sauve les restes de son armée ; mais que des pluies excessives s’y joignent  encore afin que nous ayons à la fois, avec tout le courage et tout l’art, toute la nature à combattre. […] La vie et le mouvement colorent la narration ; La nuit, les pluies, le courage, l’art, la nature tout est entassé, mais tout est vaincu. […] … — De la terre étrangère, Seul dans ta nuit, et pâle de frayeur, S’en revenait un riche voyageur. […] N’avez-vous point de nuit fiévreuse et déliran-te, Où la voix du désir, tout le jour expiran-te, Parle à votre chevet...... […] Qu’il est doux, quand du soir l’étoile solitaire, Précédant de la nuit le char silencieux, S’élève lentement dans la voûte des cieux, Et que l’ombre et le jour se disputent la terre, Qu’il est doux de porter ses pas religieux Dans le fond du vallon, vers ce temple rustique, Dont la mousse a couvert le modeste portique, Mais où le ciel encor parle à des cœurs pieux.

95. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXIII. des figures. — tropes d’invention et tropes d’usage  » pp. 323-338

Ainsi : Métonymies de la cause pour l’effet ou l’instrument : Bacchus, Cérès, pour vin et blé ; André Chénier a osé dire : Allez sonder les flancs du plus lointain Nérée… Une Cybèle neuve et cent mondes divers, Aux yeux de nos Jasons sortis du sein des mers ; Homère, pour la collection des œuvres de ce poëte ; Athalie, pour la tragédie dont cette reine est l’héroïne ; un Rubens, pour un tableau de Rubens ; Je l’ai vu cette nuit ce malheureux Sévère, La vengeance à la main… pour l’épée, instrument de vengeance. […] Quand Voltaire, à propos de la Saint-Barthélemy, va jusqu’à dire : Et des fleuves français les eaux ensanglantées Ne portaient que des morts aux mers épouvantées, l’idée que nous nous faisons de l’exécrable nuit de 1572 nous empêche de voir aucune exagération dans cette image exagérée.

96. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « PREMIÈRE PARTIE. DE L'ÉLÉGANCE LATINE. — CHAPITRE IV. Des Figures. » pp. 144-262

Cette nuit on s’est contenté de faire bonne garde. […] Les sentinelles passent la nuit sans dormir. […] Cic. — Cubile (de cubare) se dit du lit et du lieu où l’on se retire pour passer la nuit. […] Qui officit, contrà facit ; qui obstat, contrà stat, l’un nuit, l’autre arrête. […] Cæs. — Vigilia, veille de nuit.

97. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « PRÉAMBULE. » pp. -

Feuilletez jour et nuit les modèles de la Grèce.

98. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — La Fontaine 1622-1695 » pp. 339-378

Tous les jours il avait l’œil au guet ; et la nuit, Si quelque chat faisait du bruit, Le chat prenait l’argent5. […] Voir mes champs non ingrats, fertiles chaque année ; Avoir toujours bon feu dedans ma cheminée ; Haranguer rarement, n’avoir aucun procès, L’esprit bien en repos ; ne faire point d’excès ; Être en bonne santé, le corps net et agile ; Sage simplicité ; tenir table facile, Sans art de cuisinier ; et encore je voudroi Des amis, ni plus grands ni plus petits que moi ; ……………… Le sommeil gracieux, rendant courtes les nuits ; Vouloir tant seulement être ce que je suis ; Ne souhaiter la mort, et moins encor la craindre : Je ne te saurois mieux tous mes souhaits dépeindre, Que si jouir de tout n’est pas en mon pouvoir, J’en prends ce que je puis, ne pouvant tout avoir. […] Trop de vitesse nuit : qui de nous, depuis que nous allons si vite, est sur de ne pas sauter en route ? […] Comment lire en son sein Aurait-il imprimé sur le front des étoiles Ce que la nuit des temps enferme dans ses voiles ?

99. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XVIII. des qualites essentielles du style. — harmonie  » pp. 240-256

An entier est insupportable, et ne le cède qu’au vers de Lamotte : Et le mien incertain encore… Tout en reconnaissant quelque exagération dans la sentence de Boileau : Le vers le mieux rempli, la plus noble pensée Ne peut plaire à l’esprit, quand l’oreille est blessée, il faut avouer du moins que l’oubli des lois de l’harmonie nuit aux meilleures choses76. […] « A la nuit qu’il fallut passer en présence des ennemis, comme un vigilant capitaine, le due d’Enghien reposa le dernier, mais jamais il ne reposa plus paisiblement.

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