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111. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Deuxième partie. Préceptes des genres. — Chapitre troisième. Du discours. »

J’en atteste un des plus nobles attributs de la nature humaine, l’empire de la vérité éloquente sur les hommes rassemblés. […] C’était alors que le barreau devenait une arène intéressante par le contraste des deux athlètes, l’un plus vigoureux et plus ferme, l’autre plus souple et plus adroit ; Cochin, avec un air austère et imposant, qui lui donnait quelque ressemblance avec Démosthènes ; Le Normand, avec un air noble, intéressant, qui rappelait la dignité de Cicéron. […] Son style sera simple et familier dans la plupart des cas, quelquefois il sera noble. […] Il convient à la haute poésie, aux sujets nobles, à cause de son rhythme grave et majestueux. […] Dans la poésie noble, dans l’épopée par exemple la tragédie, la haute comédie, etc., cette exception à la règle générale ne serait point reçue.

112. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre V. Analyse de l’éloge de Marc-Aurèle, par Thomas. »

La simplicité noble de ce début a, dans cette simplicité même, quelque chose d’attachant, qui s’empare victorieusement de l’âme. […] Que cette cérémonie est noble et touchante en même temps !

113. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XX. des qualités accidentelles du style. — élégance, finesse, naiveté, enjouement  » pp. 274-288

« Une des choses qui nous plaît le plus, dit Montesquieu, c’est le naïf, mais c’est aussi le style le plus difficile à attraper : la raison en est qu’il est précisément entre le noble et le bas ; il est si près du bas, qu’il est très-difficile de le côtoyer toujours sans y tomber. » De part ni d’autre, l’appréciation ne me paraît rigoureusement juste. […] Le naïf est donc difficile à attraper, non point, comme le dit Montesquieu, parce qu’il est précisément entre le noble et le bas, mais parce qu’il est très-difficile d’exprimer, ce que l’on ne peut prévoir, ce qui s’ignore soi-même, ce dont le premier caractère est le spontané, l’inattendu.

114. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — De Maistre, 1753-1821 » pp. 377-387

La vertu seule nous sied bien ; nous l’exerçons avec grâce, et presque en nous jouant ; nous faisons les plus nobles actions et les plus hauts sacrifices avec aisance, simplicité, grandeur. […] Les puissants écrivains, les nobles poëtes, les maîtres éminents qui sont parmi vous, regardent avec douceur et avec joie de belles renommées surgir de toutes parts dans le champ éternel de la pensée.

115. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Villemain. Né en 1790. » pp. 479-491

Que le critique commence par aimer les beaux arts d’un amour sincère ; que son âme en ressente les nobles impressions ; qu’il entre dans l’empire des lettres, non pas comme un proscrit qui veut venger sa honte, mais comme un rival légitime qui mesure sur son talent l’objet de son ambition, et qui veut obtenir une gloire, en jugeant bien celle des autres. […] C’est ainsi qu’en général les écrivains sages et froids, qui, dans leur marche compassée, affectent le goût, en manquent souvent ; ils évitent les écarts et les fautes ; mais, incapables d’un vrai sublime ou d’une noble simplicité, ils ont recours à des agréments froids et recherchés, qui ne valent pas mieux que des fautes, et sont plus contagieux, parce qu’ils sont moins choquants.

116. (1845) Les auteurs latins expliqués... Horace. Art poétique pp. -72

Si le ton du personnage n’est pas en harmonie avec sa position, nobles et plébéiens éclateront de rire à l’envi. […] Mais vous, noble sang de Pompilius, soyez impitoyables pour ces poëmes faits à la hâte et sans corrections, essais imprudents qu’un goût sévère n’a pas dix fois retouchés. […] — Un demi-as. » — Franchement, quand cette ardeur du gain aura, comme une rouille funeste, infecté les esprits, espérerons-nous encore de ces nobles vers que l’on trempe dans l’huile de cèdre, et que l’on conserve dans des tablettes de cyprès ? […] 34La plupart-du-temps, 35un ou deux lambeaux 36de-pourpre, 37qui puissent-briller au loin, 38sont cousus (sont rattachés) 39à dès commencements nobles 40et professis magna : et qui promettent de grandes-choses : 41 par exemple, lorsqu’un bois-sacré 42et l’autel de Diane, 43et le cours-sinueux 44d’un ruisseau qui se hâte 45à travers des champs agréables, 46ou le fleuve du Rhin, 47ou l’arc pluvieux (l’arc-en-ciel) 48est décrit : 49mais le lieu n’était pas maintenant 50à ces descriptions. […] N’importe le genre où l’on s’exerce, le goût, ce goût sévère, qui sait en prendre et en laisser (hoc amet, hoc sernat), le goût est la première loi de l’écrivain : Le style le moins noble a pourtant sa noblesse.

117. (1881) Morceaux choisis des classiques français des xvie , xviie , xviiie et xixe siècles, à l’usage des classes de troisième, seconde et rhétorique. Poètes

On dict bien vray, la maulvaise fortune Ne vient jamais, qu’elle n’en apporte une, Ou deux, ou troys avecques elle, Syre, Vostre cueur noble en sçauroyt bien que dire13 : Et moy chetif, qui ne suis roy, ne rien, L’ay esprouvé. […] Allez faire la cour à vos pauvres oueilles, Faictes que vostre voix entre par leurs aureilles, Tenez-vous prés du parc, et ne laissez entrer Les loups en vostre clos, faute de vous montrer228…     Et vous, nobles aussi, qui n’avez renoncee La foy de pere en fils qui vous est annoncee, Soustenez votre roy, mettez-luy derechef229 Le sceptre dans la main et la couronne au chef, N’espargnez vostre sang, vos biens ny vostre vie : Heureux celuy qui meurt pour garder sa patrie230 ! […] La part qu’à la suite de nobles protecteurs il prit à la Ligue le compromit un peu : il y perdit quelques bénéfices, il y gagna quelques épigrammes de ses amis de la Ménippée. […] Il n’avait pas eu dans sa première veine les élans de Ronsard, malgré les nobles aspirations qu’il exprimait en beaux vers : J’aime mieux en soucis et pensers élevés Estre un aigle abattu d’un grand coup de tonnerre, Qu’un cygne vieillissant ès jardins cultivés.

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