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142. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Fénelon. (1651-1715.) » pp. 101-109

Le Télémaque fut composé pour concourir à cette œuvre dont les fruits, par l’effet d’une mort prématurée, furent perdus pour la France. […] Par exemple, un froid historien qui raconterait la mort de Didon se contenterait de dire : Elle fut si accablée de douleur après le départ d’Enée, qu’elle ne put supporter la vie ; elle monta au haut de son palais ; elle se mit sur un bûcher, et se tua elle-même. […] N’est-il pas vrai que, quand il ramasse toutes les circonstances de ce désespoir, qu’il vous montre Didon furieuse, avec un visage où la mort est déjà peinte, qu’il la fait parler à la vue de ce portrait et de cette épée, votre imagination vous transporte à Carthage ? […] Dialogues des morts, L.

143. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre IV. Continuation du même sujet. Historiens latins. »

Quel tableau que celui de la mort de ce même Germanicus ! […] Le sommeil n’est-il pas l’image la plus parfaite de la mort ? […] Vous eussiez choisi un chef qui, sans doute, aurait laissé ma mort impunie, mais qui aurait vengé du moins celle de Varus et de ses trois légions. […] « En supposant même ma mort naturelle, j’aurais encore sujet de me plaindre des Dieux, dont la sentence prématurée m’enlèverait, dans la force de l’âge, à mes parents, à mes enfants, à ma patrie. […] Racontez à mon père et à mon frère quelles amertumes ont empoisonné, quels pièges ont assiégé mes jours, et terminé enfin par la mort la plus affreuse, la plus déplorable des existences.

144. (1865) Cours élémentaire de littérature : style et poétique, à l’usage des élèves de seconde (4e éd.)

L’un en mourant cause la fuite, L’autre en fuyant cause ta mort. […] On racontait à un enfant la mort de Pyrrhus : Ah !  […] Il veut parler de la mort, mais il n’ose prononcer le mot fatal. […] On peut citer comme un modèle en ce genre la lettre où Mme de Sévigné raconte la mort de Turenne. […] Ce jeune chrétien a souffert la torture et va souffrir la mort, lorsqu’il apprend que son épouse est condamnée aux lieux infâmes et qu’il ne peut la sauver qu’en sacrifiant aux faux dieux.

145. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Pascal. (1623-1662.) » pp. 35-39

Le présent ne nous satisfaisant jamais, l’espérance nous pipe1, et de malheur en malheur nous mène jusqu’à la mort, qui en est un comble éternel2. […] S’il eût voulu surmonter l’obstination des plus endurcis, il l’eût pu en se découvrant si manifestement à eux qu’ils n’eussent pu douter de la vérité de son essence, comme il paraîtra au dernier jour, avec un tel éclat de foudres et un tel renversement de la nature, que les morts ressusciteront, et les plus aveugles le verront. […] Balzac avait dit avant Pascal : « La vérité n’est sujette ni à la vieillesse ni à la mort : elle doit durer plus que le temps. » 2.

146. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Retz, 1614-1679 » pp. 38-42

La mort de Richelieu et l’anarchie d’une régence ouvrirent carrière à son génie turbulent, qui, dans un moment de faveur, réussit à surprendre le chapeau de cardinal. […] Ambroise, marquis de Spinola, né à Gênes en 1571 et mort en 1630, n’embrassa la carrière des armes qu’à trente ans, et se montra sur-le-champ doué des plus grands talents militaires. […] Après avoir vécu avec une magnificence extrême, et avoir fait pour plus de quatre millions de dettes, tout fut payé, soit de son vivant, soit après sa mort. » (Abrégé chronologique de l’Histoire de France, IIIe race, 1679.)

147. (1881) Rhétorique et genres littéraires

Nés en — Morts en Ouvrages. […] (La Fontaine, La Mort et le Mourant, VIII, 1.) […] Cicéron annonçant au peuple la mort des complices de Catilina : Ils ont vécu pour ils sont morts. […] C’est une erreur sans doute, puisque Guillaume de Lorris (mort en 1260) parle déjà des « sonnets courtois » dans son Roman de la Rose. […] le récit de la mort d’Hippolyte dans Phèdre de Racine.

148. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Ponsard 1814-1868 » pp. 583-600

César, qui méditait l’esclavage de Rome, Soutient qu’après la mort rien ne survit à l’homme2 ; Mais Socrate mourant entretient ses amis Des immortels destins que Dieu nous a promis. […] — Il faut qu’on nomme un chef, un tribun militaire, Un dictateur ; le nom ne fait rien à l’affaire ; Il faut que ce tribun, entouré de licteurs, Recherche et mette à mort tous les conspirateurs ; De crainte des abus, que son unique tâche Soit de faire tomber les têtes sous la hache, Et qu’un boulet aux pieds, insigne du pouvoir, L’enchaîne au châtiment, s’il manque à son devoir. […] Montesquieu dit : « La mort de Lucrèce ne fut que l’occasion de la révolution qui arriva ; car un peuple fier, entreprenant, hardi, et renfermé dans ses murailles, doit nécessairement secouer le joug, ou adoucir ses mœurs. […] Vous êtes historien et poëte, quand vous faites parler ces trois hommes, qui, à peine vainqueurs de leurs ennemis communs, se sont insupportables l’un à l’autre, et qui, venus en apparence pour se mettre d’accord, ne font que se mesurer du regard pour la lutte à mort à laquelle ils sont préparés. […] Pour Robespierre, il nous fait sentir quelque chose de cette crainte que connurent nos pères, et qui s’appelle la Terreur, crainte d’un péril hypocrite et inconnu, où le mépris se mêlait à l’angoisse, et qui fit plus d’une fois envier les morts par les survivants. » (Discours à l’Académie)

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