De pareils accents nous montrent que le cœur est la source de l’éloquence.
Par la suspension, on tient le lecteur ou l’auditeur dans l’incertitude, pour exciter sa curiosité et lui montrer autre chose que ce qu’il attendait. […] Voici une comparaison tirée du Crucifix de Lamartine : Le vent, qui caressait sa tête échevelée, Me montrait tour à tour et me voilait ses traits. […] Le morceau suivant, de Victor Hugo, peut montrer que si ce poète emploie trop souvent l’antithèse, il en tire aussi de puissants effets.
Elle nous aide à supporter la vie, s’embarque avec nous pour nous montrer le port dans les tempêtes ; également douce et secourable aux voyageurs célèbres, aux passagers inconnus. […] Il ne faut pas non plus décrire pour le seul plaisir de décrire, et comme pour montrer qu’après avoir représenté la sérénité d’un beau ciel, on sait aussi représenter l’horreur d’une tempête. […] Une heure après le coucher du soleil, la lune se montra au-dessus des arbres, à l’horizon opposé ; une brise embaumée, qu’elle amenait de l’Orient avec elle, semblait la précéder, comme sa fraîche haleine, dans les forêts, la Reine des nuits montait peu à peu dans le ciel : tantôt elle suivait paisiblement sa course azurée, tantôt elle reposait sur des groupes de nues, qui ressemblaient à la cime des hautes montagnes couronnées de neige.
Montrer que la piété filiale est le plus doux de tous les devoirs, et la plus charmante de toutes les vertus. […] Si la chose est aisée à obtenir, il ne faut point insister, comme s’il y avait des obstacles ; si l’on a des droits à faire valoir, il faut les exposer avec modestie réserve, et montrer que l’on a confiance dans la bonté et l’équité de celui au cœur duquel on s’adresse ; développez l’importance que l’on attache à la grâce demandée, et n’oubliez pas surtout de peindre la reconnaissance que vous en éprouverez. […] Montrez-lui ma lettre, afin qu’il voie que si je fais les maux, je fais aussi les médecines. » Lectures. — 1° Voltaire au marquis d’Argenson.
Le paysan au XVIIe siècle L’on voit certains animaux farouches, des mâles et des femelles, répandus par la campagne, noirs, livides et tout brûlés du soleil, attachés à la terre qu’ils fouillent et qu’ils remuent avec une opiniâtreté invincible : ils ont comme une voix articulée, et quand ils se lèvent sur leurs pieds, ils montrent une face humaine, et en effet ils sont des hommes. […] On suppose que les principaux traits de ce caractère s’appliquent au maréchal de Villeroi, dont Saint-Simon dit : « Incapable de toute affaire, même d’en rien comprendre par delà l’écorce… il se piquait néanmoins d’être fort honnête homme ; mais comme il n’avait point de sens, il montrait la corde fort aisément… On n’y trouvait qu’un tissu de fatuité, de recherche et d’applaudissement de soi, de montre de faveur et de grandeur de fortune. » (Chap. 392.)
Je ne vois rien de si digne de pitié que de faire le procès à un mot qui s’est toujours montré bon Français.
Le défaut voisin de la finesse, c’est le raffinement ou la prétention exagérée à montrer de l’esprit, et une trop grande subtilité qui dégénère en pitoyables jeux de mots. […] En vain ils s’uniraient pour lui faire la guerre : Pour dissiper leur ligue il n’a qu’à se montrer ; Il parle, et dans la poudre il les fait tous rentrer. […] 5° Lorsqu’on veut comparer deux objets pour en montrer la ressemblance ou l’opposition, il faut que les membres de la phrase destinés à cet emploi aient entre eux quelque conformité dans le choix et dans la disposition des mots.