Aussi y a-t-il beaucoup de professeurs qui, à l’occasion, donnent ces notions dans leurs classes ; d’autres rédigent eux-mêmes des résumés spéciaux qu’ils dictent à leurs auditeurs ; à défaut enfin de ces enseignements, les bons élèves cherchent, autant qu’ils le peuvent, à classer dans leur mémoire ces distinctions d’ouvrages, ces règles générales de composition qui font le sujet de la conversation des hommes instruits, et sur lesquelles on ne peut trop chercher à se faire des idées nettes.
Si on ne les anime pas, si l’imagination n’essaye pas de rendre la vie et le mouvement à ces beautés oratoires dont elles offrent à peine l’ombre, elles remplissent la mémoire sans être d’aucun secours pour l’esprit. […] À ces trois parties de l’art oratoire on en ajoute une quatrième, l’Action, qui renferme la Prononciation, le Geste et la Mémoire. […] Dans l’éloquence de la chaire, un plan bien conçu, une division heureuse prévient favorablement, soutient l’attention, soulage la mémoire, et n’empêche pas que l’orateur n’échauffe et ne remue. […] On l’appelle simplement fait dans les plaidoyers et les mémoires ; ce n’est pas la partie la moins importante, ni celle qui exige de l’orateur le moins d’attention, puisque le fait est la matière même de la cause, et la source des moyens ; Omnis orationis reliquæ fons est narratio. […] Les exemples n’en sont que trop fréquents dans la conversation, dans les disputes, dans les mémoires judiciaires, où l’on s’efforce souvent de prouver ce qui n’a aucun rapport avec l’affaire débattue.
Saint-Simon 1625-1695 [Notice] Fils d’un ancien favori de Louis XIII, qui prétendait descendre de Charlemagne, il fut tourmenté de bonne heure par le démon de l’histoire, et commença ses Mémoires en juillet 1694, à l’armée, vers l’âge de dix-neuf ans.
De tous ses écrits, le plus digne de mémoire est son essai sur l’Indifférence en matière de religion (1817-1823).
Pendant qu’il parle avec tant de force, une douceur suprême lui ouvre les cœurs, et donne je ne sais comment un nouvel éclat à la majesté qu’elle tempère. » Dans ses mémoires, on sent la présence d’un maître.
Tu n’es plus que poussière ; et de cette grandeur Il ne nous reste plus que la triste mémoire. […] Voyez le mot Mémoire (Filles de), dans les notes, à la fin de ce Volume.
Si l’on excepte quelques discours éloquents de Gerson (1363-1429), ou les écrits inégaux, mais relevés de Christine de Pisan et d’Alain Chartier, un seul nom mérite une longue mémoire dans la foule de ceux qui jargonnent des patois de toute provenance. […] Pour célébrer la naissance de Platon, Laurent de Médicis n’offrait-il pas à ses amis ce fameux banquet dont Marsile Ficin a consacré la mémoire ?