La raison te conduit : avance à sa lumière ; Marche encor quelques pas, mais borne ta carrière : Au bord de l’infini ton cours doit s’arrêter ; Là commence un abîme, il le faut respecter. […] Joubert juge ainsi Voltaire : « Il connut la clarté, et se joua dans la lumière, mais pour l’éparpiller et en briser tous les rayons.
Hugo en a judicieusement rapproché (Préface de Cromwell, à la fin) une pensée de Boileau : « Ils prennent pour galimatias tout ce que la faiblesse de leurs lumières ne leur permet pas de comprendre.
Si l’écrivain a bien médité son sujet, s’il s’est fait un plan, « il s’apercevra aisément, dit Buffon, de l’instant auquel il doit prendre la plume ; il sentira le point de maturité de la production de l’esprit ; il sera pressé de la faire éclore ; il n’aura même que du plaisir à écrire ; la chaleur naîtra de ce plaisir, se répandra partout, et donnera de la vie à chaque expression ; tout s’animera de plus en plus ; le sentiment se joignant à la lumière, l’augmentera, la fera passer de ce qu’on a dit à ce qu’on va dire, et le style deviendra intéressant et lumineux. » Il est donc important de profiter de ce premier mouvement de verve qui suit la méditation ; il est ordinairement fécond en sentiments vifs, en pensées nobles et élevées ; c’est une flamme qui est d’autant plus précieuse qu’elle dure moins longtemps.
Il se souvient évidemment d’Aristote, quoiqu’il ne le nomme pas mais l’avait-il bien compris lorsqu’il ajoute, plus bas (p. 16, éd. 1604) : « Or imitant ces deux lumières de poésie (Homère et Virgile), fondé et appuyé sur nos vieilles Annales, j’ay basti ma Franciade sans me soucier si cela est vrai ou non, ou si nos roys sont Troyens ou Germains, Scythes ou Arabes : si Francus est venu en France ou non : car il y pouvoit venir : me servant du possible et non de la vérité.
Qui ne s’est figuré, avec délices, une petite retraite bien sûre, bien modeste, où l’on n’aurait plus à s’occuper que du beau et du vrai en eux-mêmes, où l’on ne verrait plus les hommes et leurs passions, les affaires et leurs ennuis, l’histoire et ses terribles agitations, qu’à travers ce rayon de pure lumière que le génie des grands écrivains a répandu sur tout ce qu’il représente ?
Nous n’avons négligé aucun moyen de répandre la lumière et l’intérêt sur ces compositions si importantes dans les classes comme exercices pratiques.
Oui, malgré les clameurs de l’incrédulité, Disais-je, ce tombeau touche à l’éternité ; Et ces rois, maintenant éteints dans la poussière, S’éveilleront un jour rendus à la lumière. […] Voyez ce faible enfant que le trépas menace, Il ne sent plus ses maux quand sa mère l’embrasse : Dans l’âge des erreurs, ce jeune homme fougueux N’a qu’elle pour ami, dès qu’il est malheureux : Ce vieillard, qui va perdre un reste de lumière, Retrouve encor des pleurs en parlant de sa mère.