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110. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Vauvenargues 1715-1747 » pp. 196-198

Plus on le lit, plus on croit voir un homme enseveli vivant, qui ferait un continuel effort pour soulever la pierre de son sépulcre, et retomberait épuisé au moment même où il entrevoit la lumière. » (Prévost-Paradol.

111. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre II. — Choix des Pensées »

La Fontaine nous en fournit plusieurs exemples dans sa fable intitulée les Lapins : À l’heure de l’affût, soit lorsque la lumière Précipite ses traits dans l’humide séjour, Soit lorsque le soleil entre dans sa carrière, Et que, n’étant plus nuit, il n’est pas encor jour, Au bord de quelque bois sur un arbre je grimpe ; Et, nouveau Jupiter, du haut de cet Olympe,     Je foudroie à discrétion     Un lapin qui n’y pensait guère. […] Leur but est non seulement de frapper l’esprit par leur clarté, mais de le frapper vite par leur brièveté : c’est un trait de lumière.

112. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre II. Application des principes à la première Philippique de Démosthène, et à la seconde Catilinaire de Cicéron. »

Mais vous figurez-vous le nombre de ceux qui n’en croyaient point mon rapport ; qui faute de lumières, traitaient mes soupçons de chimères ; qui allaient même jusqu’à défendre Catilina ; qui, aussi pervers que lui, s’efforçaient enfin de le favoriser ? […] « Ce n’est point, Romains, sur la faiblesse de mes lumières, sur toutes les ressources de la prudence humaine, que je fonde l’espoir du succès, mais sur les preuves fréquemment renouvelées de la protection des Dieux. […] On ne peut refuser sans doute une supériorité marquée de sagesse et de lumière, à des hommes qui ont fait de si grandes choses avec de si petits moyens, sur ceux qui peuvent à peine conserver leur ouvrage.

113. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre III. Du Genre historique. »

Souvent un fait essentiel qui n’est pas le plus reculé, doit être raconté d’avance, parce qu’il répand la lumière sur d’autres faits, qui lui sont antérieurs. […] Les causes des faiblesses et des misères humaines, que le philosophe ne peut découvrir par les seules lumières de sa raison, y sont exposées dans le plus grand jour. […] C’est alors qu’elles voient la vérité dans tout son jour, la vertu dans toute sa pureté, le bonheur suprême qui doit en être la récompense ; et c’est presque en même temps que cette lumière si éclatante, ces connaissances si sublimes opèrent la plus heureuse révolution dans les mœurs, l’esprit, le caractère, la législation et le gouvernement de tous les peuples.

114. (1881) Morceaux choisis des classiques français des xvie , xviie , xviiie et xixe siècles, à l’usage des classes de troisième, seconde et rhétorique. Poètes

C’est tout, ce que la France poétique avait à sa disposition quand l’éclosion et l’épanouissement des deux grandes littératures antiques vinrent inonder de lumières nouvelles, remuer et enthousiasmer les intelligences : l’aurore de la Renaissance, qui avait jeté quelques lueurs dès la fin du xve  siècle, se leva radieuse sur le xvie . […] Byron s’inspira de lui, Goethe fut bien aise de reprocher au goût français l’oubli où il était tombé, et signala à radmiration de l’Europe celui que ses compatriotes n’admiraient et ne connaissaient même plus. — Depuis que Sainte-Beuve l’a remis en lumière en 1828 (Tableau de la Poésie française au xvie  siècle), ses bizarreries grotesques : le soleil, « grand duc des chandelles », les vents, « postillons d’Eole » (dès le quatrième vers de la Création), Dieu, « archer du tonnerre » et « grand maréchal de camp », les monts, « enfarinés de neige éternelle », — j’en passe et des moins bonnes, — toutes ces « vilaines et sales métaphores » que lui reprochait le cardinal du Perron, lui ont peut-être fait plus tort que ses qualités ne lui ont fait honneur. […] À son fils445 ……………………………………………… Aime Dieu, cependant, et marchant en sa crainte, Garde que sa lumière en toy ne soit eteinte.

115. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre II. Les Oraisons ou discours prononcés. »

Plus attentif encore à exprimer leurs mœurs qu’à admirer leurs lumières, quels aiguillons leurs paroles ne laissent-elles pas dans son esprit ! […] Ce n’est que dans cette source divine qu’il pourra puiser ces grands traits de lumière qui éclairent l’homme sur ses devoirs, cette morale pure et sublime dont la pratique peut seule faire son bonheur. […] Ce prophète, qui d’abord, sous les yeux du grand prêtre Héli, invoqua le Seigneur dans le calme et dans la retraite du sanctuaire ; qui depuis, consulté de tout Israël à Silo, où il avait choisi sa solitude, parut à la tête du peuple de Dieu, fut connu depuis Dan jusqu’à Bersabée, régla les différends des tribus, rétablit le culte du Seigneur, et fut le censeur des rois et des princes du peuple ; et qui enfin, dépositaire des vérités de la loi, fut reconnu fidèle dans ses paroles, parce qu’il avait vu le Dieu de lumière, confondit Amalec, et brisa l’insolence des princes de Tyr et de tous les chefs des Philistins. […] Enfin, instruit du Dieu même de lumière, il confond l’hérésie et le schisme, devient l’arbitre des conseils, et préside aux assemblées d’Israël : parfait religieux, homme apostolique, et docteur toujours invincible.

116. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section quatrième. Genre Démonstratif. Les Panéryriques. — Chapitre VII. Éloge funèbre des officiers morts dans la guerre de 1744, par Voltaire. »

Tels ont été les progrès des lumières, depuis que Voltaire écrivait ce morceau, et leur influence sur l’art militaire en particulier, qu’il n’est plus guère de peuple en Europe que l’on puisse retrouver dans cette description.

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