Faisons donc un retour vers ces formes oubliées ; et, sans en dresser l’inventaire complet, éveillons la curiosité de nos lecteurs qui, par leurs propres recherches, suppléeront à nos lacunes. […] — Les substantifs et les adjectifs ne nous dépaysent pas moins, soit que les uns se forment du verbe, comme le plonge (de plonger), le réclame (de réclamer) ; soit que les autres aient force adverbiale, comme cher, haut, premier, pour chèrement, hautement, premièrement, et, dans ce cas, gardent les formes variables d’un adjectif, comme dans cette phrase : « Des choses pures humaines. » Mais finissons-en avec des remarques dont il est prudent de n’user qu’avec discrétion, si l’on ne veut pas impatienter des lecteurs aux-quels ne convient guère la sécheresse de ces études.
Ils doivent les posséder, s’ils veulent persuader leurs auditeurs ou leurs lecteurs et se concilier leur sympathie. […] 2° Mœurs oratoires Les mœurs oratoires sont les qualités que se donnent l’orateur et l’écrivain aux yeux des auditeurs ou des lecteurs ; tant il est vrai qu’un malhonnête homme est obligé, pour se concilier les esprits, pour les persuader et les séduire, d’emprunter les apparences d’un homme de bien. […] Réticence La réticence consiste à interrompre une phrase commencée qu’elle laisse achever par l’esprit du lecteur pour donner plus de force à l’idée. […] Son but est de produire sur l’imagination du lecteur ou de l’auditeur une impression si vive qu’il lui semble voir l’objet. […] Ils ont oublié qu’une des conditions principales de l’épopée est la foi des poètes et de leurs lecteurs dans les conceptions épiques et les aventures merveilleuses de leurs héros.
Homère semble avoir oublié le lecteur pour ne songer qu’à peindre en tout la vraie nature.
Villemain dit à ce sujet : « Si nul publiciste n’a plus de sens et de justesse que lui, nul écrivain aussi n’a plus de trait et de saillie. » Il faut même ajouter que sa vive expression, son tour ingénieux et pittoresque, ont trompé beaucoup de lecteurs sur le sérieux et la solidité de ses réflexions.
Celui-ci l’avait composé pour la sœur de Louis XVI, madame Elisabeth, dont il était le lecteur : la bibliothèque de cette princesse possédait le manuscrit complétement achevé : ce qui a été depuis imprimé n’en est qu’un abrégé ou un débris ; le reste semble perdu.
Nous ferons, volontiers grâce à nos lecteurs des invectives grossières, des personnalités odieuses que se prodiguent mutuellement les deux orateurs, et qui sont la seule tache de ces belles harangues.
La langue nationale est l’instrument à l’aide duquel l’écrivain communique avec ses lecteurs.