« Celui qui règne dans les cieux, et de qui relèvent tous les empires, à qui seul appartient la gloire, la majesté et l’indépendance, est aussi le seul qui se glorifie de faire la loi aux rois, et de leur donner, quand il lui plaît, de grandes et de terribles leçons. […] Ce n’est certainement pas l’art qui a donné les premières leçons de l’harmonie et du nombre ; c’est la nature même qui en a inspiré aux hommes le sentiment et suggéré l’emploi.
L’homme est le plus imitatif des animaux, c’est même une des propriétés qui nous distinguent d’eux : c’est par l’imitation que nous prenons nos premières leçons ; enfin tout ce qui est imité nous plaît, on peut en juger par les arts.
Là souris a de l’esprit ; elle fait la leçon, sans phrases, et raille en souriant l’étourdi qui fait l’important.
Cette impartialité suffirait pour assurer le succès de ses Leçons de Rhétorique et de Belles-Lettres, si cet ouvrage ne se recommandait d’ailleurs par la sagesse et la profondeur des principes qu’il renferme, par des vues nouvelles et ingénieuses, et par une méthode claire et facile. […] Ce plan, que, dans ses Leçons de Rhétorique et de Belles-Lettres, il recommande aux jeunes gens, consistait à lire avec la plus grande attention les meilleurs auteurs, et lorsque la lecture était finie, à faire des extraits des passages les plus remarquables, avec les observations auxquelles ces passages pouvaient donner lieu, observations qui portaient à la fois sur le style et sur le sujet. […] Ce ne fut qu’en 1783, après avoir professé pendant vingt-quatre ans, que Blair se décida à publier ses leçons sous le titre de Lectures on Rhetoric and Belles-Lettres [Lectures sur la Rhétorique et les Belles-Lettres] ; elles formèrent deux volumes in-4º. […] Plutôt doué d’un jugement sain que d’un esprit vigoureux, ayant plus de goût que de génie, Blair sut faire de ses Leçons de Littérature un cours d’instruction utile à la jeunesse, une introduction à l’étude approfondie de l’art de parler et d’écrire. […] C’est avec la même intention que l’auteur les publie aujourd’hui, et c’est pour cela qu’il leur conserve la forme sous laquelle elles furent présentées dans ses leçons.
Il est une loi non écrite, mais innée ; une loi que nous n’avons point apprise, que nous n’avons point reçue, que nous n’avons point lue : nous la tenons de la nature, nous l’avons puisée dans son sein, c’est elle qui nous l’a inspirée ; ni les leçons, ni les préceptes ne nous ont instruits à la pratiquer ; nous l’observons par sentiment, nos âmes en sont pénétrées.
Homère n’eut de maître que lui-même ; le travail et les leçons de leurs prédécesseurs formèrent Démosthène et Cicéron. […] Il faut donc que ces événements soient de quelque importance, représentés de manière à faire voir la liaison des causes aux effets, et développés dans l’ordre le plus clair et le plus distinct : car la lecture de l’histoire doit nous enseigner à être sages ; elle doit suppléer aux leçons de l’expérience. […] L’histoire nous instruit plus par le récit exact et judicieux des événements, que par des leçons expresses et directes.
Les autres doivent se traduire le plus ordinairement en classe, de vive voix, comme développement et commentaire de la leçon du jour. […] Les jeunes gens bien nés reçoivent avec joie les leçons des vieillards. — 12.