« La nature est riche, dit Vico dans ses Institutions oratoires, l’art pauvre, l’exercice et le travail invincibles… Aussi, ajoute-t-il, les peintres qui veulent devenir excellents ne s’arrêtent pas aux longues et subtiles discussions sur leur art, mais ils passent des années entières à copier les tableaux des grands maîtres. » La meilleure leçon pour l’écrivain est l’étude approfondie des bons modèles, et les travaux qui ont pour but de reproduire les formes de leur style.
Villemain, Tableau de la littérature au xviiie siècle (13e leçon).
Cette clôture même où l’enfance captive Prête aux tristes leçons une oreille craintive, Qui de nous peut la voir sans quelque émotion1 ?
Aristote, Cicéron, Quintilien ont examiné en détail la nature et le caractère de chaque passion, les moyens de les exciter ou de les calmer, et il est très utile d’étudier les leçons de ces grands maîtres. […] C’est en vain que l’orateur sacré posséderait une science vaste et profonde, s’il ne savait plaire et faire accepter à son auditoire les utiles leçons qu’il lui donne. […] Si un historien présente les faits d’une manière vive et animée, s’il en tire de grandes et solennelles leçons, si son récit remplit l’âme d’horreur pour le crime et d’enthousiasme pour la vertu, son histoire est vraiment éloquente. […] Pourquoi donc cette précipitation qui donne l’idée d’un écolier récitant sa leçon avec toute la volubilité dont sa langue est susceptible ? […] Ne vous laissez pas entraîner à des digressions infiniment trop prolongées, et songez que la Chambre n’est pas une académie, que le discours n’est pas une leçon, et que les lois ne doivent pas être rédigées en style d’école.
Du tableau que nous venons d’esquisser ressort donc cette leçon, que tout engouement est un danger, que des richesses improvisées appauvrissent une langue, et qu’une nation n’abdique jamais sans péril ses propres instincts. […] s’escrie Pantagruel ; je croy qu’il nous forge icy quelque languaige diabolique. — A quoy dist ung de ses gens : Seigneur, sans nul doubte, ce gallant veult contrefaire la langue des Parisiens ; mais il ne fait que escorher le latin, et cuide ainsi pindariser ; et luy semble bien qu’il est quelque grand orateur en françois, parce qu’il desdaigne l’usance commun de parler. » Cette excellente leçon ne va-t-elle pas à l’adresse des énergumènes qui se préparaient, comme l’étudiant limousin, « à excorier la cuticule de cette vernacule gallique » ?
Gravez également dans vos cœurs, et gravez-y pour toujours, ces grandes leçons, ces vérités d’une morale qui n’a point varié depuis Cicéron, et qu’il adresse ici aux jeunes Romains qui l’environnent.
Il avait cependant été attaché à la cour ; mais chargé d’enseigner l’histoire au petit-fils du grand Condé, qui tira trop peu de fruit des leçons d’un tel maître, il ne profita de sa situation auprès du prince, qu’il ne quitta plus, que comme d’un poste favorable d’observation, pour étudier et peindre les sentiments et les passions des hommes, surtout leurs prétentions et leurs travers.