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33. (1839) Manuel pratique de rhétorique

2° Le pardon qu’il aura accordé lui vaudra devant le tribunal de la suprême justice la remise de toutes ses fautes. […] Tribunal de la suprême justice. Justice s’entend ici des magistrats chargés de juger les hommes. Le tribunal de Dieu est bien la justice suprême, puisqu’elle s’élève au-dessus de toutes les antres et prononce sur le sort de tous les hommes, sans distinction de rang ni de fortune. […] Le temps était-il arrivé où il devait recueillir le fruit de tant de vertus chrétiennes, et recevoir de vous la couronne de justice que vous gardez à ceux qui ont fourni une glorieuse carrière ?

34. (1867) Rhétorique nouvelle « Première partie. L’éloquence politique » pp. 34-145

La multitude a arraché des mains des rois tous les attributs de la souveraineté, le droit de rendre la justice, celui de faire la paix et la guerre. […] Elle était encore capable de se passionner pour le beau, pour la liberté, pour la justice, et de s’exalter au souvenir du rôle désintéressé qu’elle avait joué pendant les guerres Médiques. […] Athènes au contraire a pour elle la justice de sa cause, sa renommée antique de loyauté et de désintéressement, le souvenir des luttes qu’elle a soutenues pour l’indépendance de la Grèce, la sympathie de toutes les cités libres, et la protection des dieux. […] Entendez ce mot dans sa plus large acception, et appelez honnête homme celui qui conforme en tous ses paroles et ses actes aux règles de la justice. […] De même que les maisons, les navires et les autres constructions ont besoin pour durer d’avoir de solides assises, de même il faut que les actions des hommes aient pour principes et pour bases la vérité et la justice. » On peut en dire autant de l’éloquence.

35. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Pascal, 1622-1662 » pp. 44-51

S’ils avaient la véritable justice, si les médecins avaient le vrai art de guérir, ils n’auraient que faire de bonnets carrés : la majesté de ces sciences serait assez vénérable d’elle-même. […] La raison et la justice, dénuées de tous leurs ornements, ni ne persuadent, ni n’intimident.

36. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Ponsard 1814-1868 » pp. 583-600

Tout nous appartient, clubs, comités, ministères, Justice, emplois civils et forces militaires ; Et la Convention acclame, sans débats, Nos décrets qu’elle vote et ne discute pas. […] Célestes alliés de la justice humaine, Épurez, exaltez l’âme républicaine3 ! […] Ou sait que Robespierre fit dédier des fêtes décadaires à l’Être suprême, à la vérité, à la justice, à la pudeur, à l’amitié, à la frugalité, à la bonne foi, à la gloire, à l’immortalité, au malheur, etc., ce qui ne l’empêchait pas de faire tomber les têtes.

37. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Nicole. (1625-1695.) » pp. 40-47

Car si nous nous faisions justice à nous-mêmes, nous reconnaîtrions sans peine que ceux qui nous attribuent des défauts que nous n’avons pas ne nous en attribuent pas aussi un grand nombre d’autres que nous avons effectivement ; et qu’ainsi nous gagnons à tous ces jugements dont nous nous plaignons, quelque faux qu’ils soient. […] S’ils nous font donc quelque petite injustice, ils nous font grâce en mille manières, et nous ne voudrions pour rien qu’ils nous traitassent avec une exacte justice.

38. (1866) Morceaux choisis des classiques français, à l’usage des classes supérieures : chefs d’œuvre des prosateurs et des poètes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouvelle édition). Classe de seconde

Concevez donc que, pour être exempt d’homicide, il faut agir tout ensemble et par l’autorité de Dieu et selon la justice de Dieu, et que si ces deux conditions ne sont jointes, on pèche, soit en tuant avec son autorité, mais sans justice, soit en tuant avec justice, mais sans son autorité. […] Elle leur défend encore plus fortement que les lois civiles de se faire justice à eux-mêmes ; et c’est par son esprit que les rois chrétiens ne se la font pas dans les crimes même de lèse-majesté au premier chef, et qu’ils remettent les criminels entre les mains des juges pour les faire punir selon les lois et dans les formes de la justice. […] C’est une justice de traiter les gens selon leurs bons ou mauvais services. […] Ainsi la justice fait taire la charité, mais la justice elle-même n’est plus écoutée. […] si Lysimaque doit régner, fais qu’il règne avec justice.

39. (1872) Recueil de compositions françaises pour préparer au discours latin les candidats au baccalauréat ès-lettres. Première série

Refuser justice à celui qui tient le glaive, c’est tout lui permettre. […] Quel homme pourrait désirer les fonctions publiques, exposé, s’il est malheureux, à être appelé en justice, et s’il est heureux, à être l’objet de l’envie ? […] Que la fortune vous donne aujourd’hui autant de courage, que vous en donnait la justice de votre cause, en vous dérobant à l’ennemi. […] J’ai osé l’enfreindre, parce que ce n’était ni Jupiter, ni la justice compagne des dieux Mânes, qui avaient publié cette loi. […] Quel plaisir de regarder ces navires dispersés dès la sortie du port, et de rendre grâces au prince qui sut concilier la justice avec la clémence, en confiant aux dieux de la mer la vengeance de la terre et des hommes !

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