(Henriade, ch. 8) Souvent un mot inspiré par la circonstance agit plus puissamment sur la multitude, que ne le pourrait faire le discours le mieux étudié.
Les Lettres de Consolation qui suivirent furent inspirées par des malheurs personnels dont le sentiment donne un vif accent à ce commentaire d’un ancien.
Une nature déserte, muette, où l’homme n’a jamais passé, pourra inspirer le poète en lui parlant de la puissance du Créateur et de l’immensité de l’univers ; mais, à coup sûr, les pays illustrés par les grands événements antiques, qui ont vu passer le flot des générations humaines, prêteront davantage à la poésie.
Soutenue par la grandeur du texte saint, elle se montre par intervalles poète inspirée. […] Le génie de Corneille s’élève toujours, et, en 1640, la muse sacrée vient lui inspirer son plus incontestable chef-d’œuvre, Polyeucte. […] Elle n’inspire ni terreur ni pitié. […] Il donna, en 1674, Iphigénie en Aulide, cette fable touchante qui a été le sujet de tant de tragédies, et a inspiré à Euripide son chef-d’œuvre. […] Le pardon et la pitié sont les seuls sentiments qu’inspire sa situation fatale.
Dans cette classe de passions rentrent l’amour qu’une mère éprouve pour ses enfants, la tendresse respectueuse que nous ressentons pour les auteurs de nos jours, l’affection qui unit des enfants issus du même sang et nourris du même lait, l’amitié, contrat sacré qui nous lie pour la vie, la sainte indignation dont notre cœur est saisi à la vue d’une action basse et intéressée, la pitié religieuse que nous inspire le malheur, et cet enthousiasme qui fait battre notre cœur au récit d’un grand sacrifice ou d’une action héroïque. […] Ne nous en étonnons pas : les transports des cœurs tendres paraissent autant de chimères à quiconque ne les point sentis, et l’amour de la patrie… ne se conçoit de même qu’en l’éprouvant ; mais il est aisé de remarquer dans tous les cœurs qu’il échauffe, dans toutes les actions qu’il inspire, cette ardeur bouillante et sublime dont ne brille pas la plus pure vertu, quand elle en est séparée. […] C’est ce noble sentiment qui a inspiré un poème touchant à Delille et des vers attendrissants à Victor Hugo.
Les sujets arides et rebutants doivent être écartés, comme n’offrant pas assez d’intérêt pour le lecteur, et comme dénués de ressources pour le poète même le plus inspiré. […] L’éloquence en doit être du genre tempéré ; la poésie, d’un caractère noble, mais sage et modeste, au-dessus de l’épître, au-dessous du poème inspiré. […] Ici encore il faut que la charité chrétienne inspire à l’auteur satirique la prudence et la discrétion dont il a besoin ; et qu’il ne perde pas de vue ce qu’a dit un poète de la difficulté de cicatriser les blessures faites à l’amour-propre : L’amour-propre offensé ne pardonne jamais.
Quel sentiment veut-on inspirer à l’enfant qui a mal fait ?