/ 227
55. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre VIII. de la disposition. — unité, enchainement des idées  » pp. 98-117

Dieu n’a pas créé le chaos, il a créé le monde, qu’un ancien définissait : l’ordre dans la grandeur. […] L’esprit, en effet, ne cherche à tenter Jésus que parce qu’il prévoit sa grandeur, parce que la naissance de Jésus, ses droits à la couronne, les prophéties qui l’annonçaient ne lui permettent pas d’en douter. […] Plus il entrevoit les premières lueurs de sa grandeur future, plus il se bâte de lui dresser des pièges. […] Dieu susciterait de la race de David le prince de la paix et le libérateur de son peuple, tout ce qui annonce la grandeur de Jésus-Christ arme la malice du tentateur contre son Innocence.

56. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre premier. Du Goût. »

Il donne à ces plaisirs trois sources principales : la beauté, la grandeur et la nouveauté. […] Bornés seulement à distinguer les objets extérieurs, les sens de la vue et de l’ouïe auraient suffi à l’existence de l’homme ; il n’était pas nécessaire qu’ils lui procurassent pour cela ces sensations délicates de beauté et de grandeur, qui font aujourd’hui le charme de notre existence.

57. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur la Poétique d’Artistote. — Chapitre VI. » pp. 89-94

III : « Disons avec Aristote accommodé à nostre usage : La tragédie est la représentation sérieuse et magnifique de quelque action funeste, complète, de grande importance et de raisonnable grandeur  non pas par le simple discours, mais par l’imitation réelle des malheurs et des souffrances, qui produit par elle-même la terreur et la pitié, et qui sert à modérer ces deux mouvements de l’âme. » Racine est plus exact dans cette traduction, écrite à la marge d’un exemplaire de la Poétique : « La tragédie est donc l’imitation d’une action grave et complète, et qui a sa juste grandeur.

58. (1845) Leçons de rhétorique et de belles-lettres. Tome I (3e éd.)

J’établis une différence entre la grandeur dans les objets tels qu’ils se présentent à nos yeux, et la description de cette même grandeur, quoique plusieurs critiques, inattentivement, je pense, les aient confondues ensemble ; et, de plus, je considère les expressions grandeur et sublime comme synonymes ou à bien peu près ; s’il est possible de faire quelque distinction entre elles, c’est en prenant le mot sublime pour exprimer la grandeur portée à son plus haut degré4. […] Partout où il s’agit d’espace, il n’y a pas de grandeur s’il n’y a pas étendue en une dimension quelconque. […] Il y a aussi en architecture une espèce de grandeur, qu’on appelle grandeur de manière, et qui consiste principalement à présenter l’objet sous un point de vue tel, que toute l’impression qu’il doit produire soit une et entière. […] Il arrive bien souvent encore qu’il n’y a aucune espèce de grandeur dans ce qui est douloureux ou terrible. […] « Par grandeur, dit M. 

59. (1881) Morceaux choisis des classiques français des xvie , xviie , xviiie et xixe siècles, à l’usage des classes de troisième, seconde et rhétorique. Prosateurs

Pourquoi, par exemple, y faire entrer des pages du Discours sur l’Histoire universelle et de la Grandeur des Romains, quand les élèves de troisième les ont entre leurs mains ? […] C’est pourquoy la grandeur et hautesse253 des demandes qu’on pourra faire du commencement ne m’estonne point. […] Vous estes criminel de vostre Grandeur et des offenses que vous avez reçeues : ceux qui ont fait la S. […] Mais qui n’admireroit avec vous l’inconstance, la vanité et la perfidie des grandeurs de ce monde ? […] Toutes ces misères-là même prouvent sa grandeur.

60. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre VIII. Petites pièces anciennes. »

La grandeur humaine Est une ombre vaine                Qui fuit : Une âme mondaine À perte d’haleine                La suit ; Et pour cette reine, Trop souvent se gêne,                Sans fruit. […] la grandeur de mon impiété Ne laisse à ton pouvoir que le choix du supplice.

61. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Villemain 1790-1870 » pp. 251-256

Il est des innovations malheureuses, qui ne sont que le désespoir de l’impuissance ; il en est qui, dans leur singularité même, portent un caractère de grandeur. […] Il est comme la vraie grandeur, qui, sûre d’elle-même, s’abandonne sans se compromettre.

/ 227