Et sic gens, industriā quondam potens et manu strenua, effeminata luxuriā, ex pristinā virtute in otium ac desidiam lapsa est, et militaria studia deposuit. […] Non alias tam incruentā victoriā usus1 est unquam Romanus ; sed nec fidelior in posterum reperta gens ulla est. […] Una gens, Traces habitant, aliis aliisque præditi e nominibus et moribus. […] Ille inter initia principatūs usque adeo ab omni cæde abhorrebat, ut recordatus Virgilii versus ; Ante1 Impia quam cæsis gens est epulata juvencis : edicere destinaverit ne2 boves immolarentur3.
Mille gens déplaisent avec des qualités aimables ; mille gens plaisent avec de moindres talents ; c’est que les uns veulent paraître ce qu’ils ne sont pas, les autres sont ce qu’ils paraissent 1.
Ils disaient : « Qu’ai-je à faire d’aller me tuer à travailler pour des gens dont je ne me soucie point ? […] La moitié du peuple cria une seconde fois famine ; mais ces misérables trouvèrent des gens aussi durs qu’ils l’avaient été eux-mêmes. […] Il mettait les Macédoniens à la tête des troupes et les gens du pays à la tête du gouvernement : aimant mieux courir le risque de quelque infidélité particulière (ce qui lui arriva quelquefois) que d’une révolte générale.
Je ne dirai rien de la philosophie, sinon que, voyant quelle a été cultivée par les plus excellents esprits qui aient vécu depuis plusieurs siècles, et que néanmoins il ne s’y trouve encore aucune chose dont on ne dispute, et par conséquent qui ne soit douteuse, je n’avais point assez de présomption pour espérer d’y rencontrer mieux que les autres ; aussi, considérant combien il peut y avoir de diverses opinions touchant une même matière, qui soient soutenues par des gens doctes, sans qu’il y en puisse avoir jamais plus d’une seule qui soit vraie, je réputais presque pour faux tout ce qui n’était que vraisemblable. […] C’est pourquoi, sitôt que l’âge me permit de sortir de la sujétion de mes précepteurs, je quittai entièrement l’étude des lettres ; et, me résolvant de ne chercher plus d’autre science que celle qui se pourrait trouver en moi-même, ou bien dans le grand livre du monde, j’employai le reste de ma jeunesse à voyager, à voir des cours et des armées, à fréquenter des gens des diverses humeurs et conditions, à recueillir diverses expériences, à m’éprouver moi-même dans les rencontres que la fortune me proposait, et partout à faire telle réflexion sur les choses qui se présentaient que j’en pusse tirer quelque profit. […] Si c’est pour votre propre intérêt, il est certain que vous la pouvez mieux réparer que l’autre, en ce que l’acquisition d’un fidèle ami peut autant valoir que l’amitié d’un bon frère2 ; et si c’est pour l’intérêt de celui que vous regrettez, comme sans doute votre générosité ne vous permet pas d’être touché d’autre chose, vous savez qu’il n’y a aucune raison ni religion qui fasse craindre du mal après cette vie à ceux qui ont vécu en gens d’honneur, mais qu’au contraire l’une et l’autre leur promettent des joies et des récompenses.
Soyez désormais en garde contre les louanges ; défiez-vous des gens que vous ne connaîtrez point6Vous en pourrez rencontrer d’autres qui voudront, comme moi, se divertir de votre crédulité, et peut-être pousser les choses encore plus loin ; n’en soyez point la dupe, et ne vous croyez point, sur leur parole, la huitième merveille du monde. » En achevant ces mots, il me rit au nez et s’en alla. […] « Défiez-vous des gens que vous ne connaîtrez point, etc. » Ce parasite est un spirituel compère qui paye son écot par un bon conseil.
C’est un pays de méchantes gens, qui, je crois, n’aiment personne, et en veulent surtout aux Français5. […] et puis, pour ne rien omettre de ce qui pouvait nous perdre, il fit le riche1, promit à ces gens pour la dépense, et pour nos guides le lendemain, ce qu’ils voulurent.
» — Quelles gens ? […] Il me répondit : « Effectivement, je crois que ce pourraient bien être des diables4. » Comme nous avions déjà fait cinq ou six pas du côté de la Savonnerie, et que nous étions par conséquent plus proches du spectacle, je commençai à entrevoir quelque chose ; et ce qui m’en parut fut une longue procession de fantômes noirs, qui me donna d’abord plus d’émotion qu’elle n’en avait donné à M. de Turenne ; mais, en réfléchissant que j’avais longtemps cherché des esprits, et qu’apparemment j’en trouvais en ce lieu, je fis deux ou trois sauts vers la procession1 ; les gens du carrosse, qui croyaient que nous étions aux mains avec tous les diables, firent un grand cri, et ce ne fut pourtant pas eux qui eurent le plus de peur.