Les matières les plus combustibles ne peuvent s’enflammer, si on ne les approche du feu : de même, les hommes les plus susceptibles d’être émus, ne sauraient s’animer du feu des passions, qu’autant que l’orateur en est embrasé lui-même. » (De Orat., l. 2, n. 189.) […] Si l’adversaire s’est échauffé pour produire de grands mouvemens, d’indignation, de pitié et autres semblables, un moyen bien naturel et bien sûr d’éteindre le feu qu’il a allumé, c’est de montrer autant de sang-froid qu’il a exprimé de passion, et de réduire à rien, par un style simple et uni, les idées qu’il a grossies par sa véhémence. […] Quand les esprits ont été ainsi préparés, alors l’orateur, pour toucher l’âme, doit employer toutes les circonstances de la chose, des personnes, des temps, des lieux, selon qu’elles seront capables de faire l’impression qu’il souhaite ; raconter avec feu, décrire avec force et abondance, charger même à propos les couleurs ; tirer d’une action commune, d’une situation vulgaire, une scène touchante, un grand spectacle. […] C’est un feu qu’il faut allumer par degrés.
On ramenait de tous côtés les canons : tous les corps avaient été repoussés les uns après les autres ; le poste important d’Antonin avait commencé d’être évacué ; la colonne anglaise s’avançait à pas lents, toujours ferme, toujours inébranlable, coupant en deux notre armée, faisant de tous côtés un feu continu qu’on ne pouvait ni ralentir ni soutenir.
Le capitaine, voyant qu’il n’y avait pas d’espérance de maîtriser le feu, qui bientôt allait gagner les poudres, ordonne d’ouvrir de larges voies d’eau dans le premier et le second pont.
Je n’aime pas Pyrrhus réunissant dans le même vers l’incendie très-positif de Troie et les flammes métaphoriques de son amour : Brûlé de plus de feux que je n’en allumai ; et ce n’est qu’à la brusquerie comique du Misanthrope que je passe sa syllepse à l’adresse de Philinte : philinte. […] Ailleurs, c’est un cierge qui, envieux d’une brique, prétend, comme elle, durcir au feu, sur ce, quitte son chandelier, et, nouvel Empèdocle, se précipite dans un brasier.
Ses Pensées sont inspirées par le feu sacré d’une âme éprise du vrai et dévouée au bien de l’humanité. […] Ses idées ne sont point un jeu de son esprit, c’est le travail douloureux de son cœur : elles le pénètrent, elles le consument ; c’est la flèche de feu attachée à son flanc, et il soulage son mal en l’exprimant.
Les matières les plus combustibles ne sauraient s’enflammer si vous n’en approchez le feu : ainsi les âmes même les plus disposées à recevoir les impressions de l’orateur ne s’animeront cependant du feu des passions qu’autant que l’orateur en sera lui-même embrasé. […] -C., démêlez-vous de cette paille destinée au feu. […] Dans les premières éditions du Cid, Chimène disait : Malgré des feux si beaux qui rompent ma colère. Feux et rompent ne vont point ensemble. […] Cependant un citoyen pervers, tout rempli de pensées funestes et criminelles, s’élance du temple de Jupiter, le visage trempé de sueur, l’œil en feu, les cheveux hérissés, et la toge relevée au-dessus du genou, afin de marcher plus vite avec ses complices.
Tout contrefacteur ou débitant de contrefaçons de cet Ouvrage sera poursuivi conformément aux lois. Toutes mes Editions sont revêtues de ma griffe. Avant-propos. Le succès toujours croissant de la nouvelle Méthode, à laquelle ce Cours est adapté, nous dispense d’en faire l’éloge, et d’ajouter un tardif et obscur hommage aux suffrages éminents qui l’ont accueillie dès son apparition. En offrant au public ce recueil, nous n’avons point la prétention chimérique de suivre pas à pas la théorie de l’auteur, de présenter chacun des exercices qui composent notre ouvrage, comme le développement spécial d’une règle de la Méthode.