Le matin Le voile du matin sur les monts se déploie : Vois, un rayon naissant blanchit la vieille tour ; Et déjà, dans les cieux, s’unit avec amour, Ainsi que la gloire à la joie, Le premier chant des bois1 aux premiers feux du jour. […] Soit que juin ait verdi mon seuil, ou que novembre Fasse autour d’un grand feu vacillant dans la chambre Les chaises se toucher, Quand l’enfant vient, la joie arrive et nous éclaire1.
La mollesse est une langueur de l’âme qui l’engourdit, et qui lui ôte toute vie pour le bien ; mais c’est une langueur traîtresse qui la passionne secrètement pour le mal, et qui cache sous la cendre un feu toujours prêt à tout embraser. […] Après avoir paru indolente et insensible, elle passera tout d’un coup à être furieuse et brutale ; on n’apercevra ce feu que quand il ne sera plus temps de l’étouffer. […] Tout ce qui suit est écrit avec une verve, un feu, une aisance incomparables ; tout y est pur et lumineux : c’est l’esprit de Fénelon dans toute sa beauté.
La voûte céleste qui étincelle d’étoiles semées avec une si riche profusion, nous donne une plus haute idée de la grandeur, que lorsqu’elle resplendit de tous les feux du soleil.
Cet Orateur avait un génie tout de feu : mais malheureusement la faiblesse de sa santé l’obligea de quitter la chaire à un âge, où tant d’autres commencent à peine à y monter. […] J’appelle le principe de ces grands exploits, cette ardeur martiale, qui, sans témérité ni emportement, lui faisait tout oser et tout entreprendre ; ce feu qui, dans l’exécution lui rendait tout possible et tout facile ; cette fermeté d’âme que jamais nul obstacle n’arrêta, que jamais nul péril n’épouvanta, que jamais nulle résistance ne lassa ni ne rebuta ; cette vigilance que rien ne surprenait ; cette prévoyance à laquelle rien n’échappait ; cette étendue de pénétration, avec laquelle dans les plus hasardeuses occasions, il envisageait d’abord tout ce qui pouvait ou troubler, ou favoriser l’événement des choses, semblable à un aigle, dont la vue perçante fait en un moment la découverte de tout un vaste pays ; cette promptitude à prendre son parti, qu’on n’accusa jamais en lui de précipitation, et qui, sans avoir les inconvénients de la lenteur des autres, en avait toute la maturité ; cette science qu’il pratiquait si bien, et qui le rendait habile à profiter des conjonctures, à prévenir les desseins des ennemis presque avant qu’ils fussent conçus, et à ne pas perdre en vaines délibérations, ces moments heureux qui décident du sort des armes ; cette activité que rien ne pouvait égarer, et qui, dans un jour de bataille, le partageant, pour ainsi dire, et le multipliant, faisait qu’il se trouvait partout, qu’il suppléait à tout, qu’il ralliait tout, qu’il maintenait tout, soldat et général tout à la fois, et par sa présence, inspirant à tout un corps d’armée, et jusqu’aux plus vils membres qui le composaient, son courage et sa valeur ; ce sang-froid qu’il savait si bien conserver dans la chaleur du combat ; cette tranquillisé dont il n’était jamais plus sûr, que quand on en venait aux mains et dans l’horreur de la mêlée ; cette modération et cette douceur pour les siens, qui redoublait à mesure que sa fierté contre l’ennemi était émue : cet inflexible oubli de sa personne, qui n’écouta jamais la remontrance, et auquel constamment déterminé, il se fit toujours un devoir de prodiguer sa vie, et un jeu de braver la mort : car tout cela est le vif portrait que chacun de vous se fait, au moment que je parle, du Prince que nous avons perdu ; et voilà ce qui fait les Héros. […] Son génie abondant et impétueux, crée presque à chaque instant des tableaux pleins de vie et de feu, enfante des idées de la plus grande élévation, et anime tout ce qu’il produit, de la chaleur et de la vivacité du sentiment. […] Ces sortes de harangues doivent être courtes, vives, pleines de feu et prononcées avec beaucoup d’action.
J’allumais du feu avec des cailloux, Cette vie, tout affreuse qu’elle est, m’aurait paru douce, loin des hommes ingrats et trompeurs, si la douleur ne m’eût accablé et si je n’eusse sans cesse repassé dans mon esprit ma triste aventure. […] Autant de siècles, autant de nouvelles extravagances sur l’immortalité et la nature de l’âme : ici, c’était un assemblage d’atomes ; là, un feu subtil ; ailleurs, un air délié ; dans une autre école, une portion de la Divinité. […] Il déploiera toutes les ressources de son art ; il mettra en usage tout ce que l’éloquence a de tours séduisants et de mouvements impétueux ; enfin il animera cette partie de son discours de toute la chaleur, de tout le feu du sentiment, pour exciter les grandes passions et maîtriser les âmes. […] Son génie abondant et impétueux crée presque à chaque instant des tableaux pleins de vie et de feu, enfante des idées de la plus grande élévation, et anime tout ce qu’il produit de la chaleur et de la vivacité du sentiment.
Ces rudes ouvriers de l’indépendance grecque ont au cœur, imprimés en traits de feu par l’éducation, le respect des dieux qui les ont protégés contre les barbares et l’amour de la liberté qu’ils ont achetée au prix de tant de sacrifices. […] Les uns se lèvent de table à l’instant, chassent les marchands qui encombrent la place publique et mettent le feu à leurs baraques. […] Démade avait plus de feu, Eschine plus de souplesse, Phocion plus de force, mais Démosthène avait la conviction qui manquait à ces orateurs. […] Ils lui souffrirent toutes ces hardiesses, pareils au patient qui livre ses plaies au fer et au feu du médecin.
À ce portrait, les nations étrangères reconnaissent nos officiers ; elles avouent surtout que lorsque le premier feu de leur jeunesse est tempéré par un peu d’expérience, ils se font aimer même de leurs ennemis.