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85. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Saint-Simon, 1675-1755 » pp. 223-233

Madame1, rhabillée en grand habit, arriva hurlante, ne sachant bonnement pourquoi ni l’un ni l’autre, les inonda tous de ses larmes en les embrasant, fit retentir le château d’un renouvellement de cris, et fournit un spectacle bizarre d’une princesse qui se remet en cérémonie, en pleine nuit, pour venir pleurer et crier parmi une foule de femmes en déshabillé de nuit, presque en mascarade. […] Il s’agit ici d’Élisabeth de Bavière, deuxième femme et veuve de Monsieur, duc d’Orléans, frère unique de Louis XIV.

86. (1867) Rhétorique nouvelle « Tableau des figures » pp. 324-354

Quand vous dites d’un coquin, c’est un bien honnête homme, ou d’une femme laide, c’est une Vénus, vous faites une antiphrase. […] A une heure du matin, vous êtes descendu sans bruit de votre mansarde ; vous avez pénétré à l’aide d’une fausse clef dans la chambre de votre victime ; vous vous êtes approché doucement du lit où dormait la pauvre femme ; vous vous êtes penché sur elle pour vous assurer de son sommeil ; vous êtes allé ensuite à la fenêtre ; vous avez pris un foulard qu’elle y avait pendu… » Et il continue, dardant son regard sur l’accusé, accompagnant d’un geste terrible chaque détail de son récit imaginaire.

87. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section III. De l’Art d’écrire pathétiquement. — Chapitre I. Du Pathétique. » pp. 280-317

Dans la même Tragédie, une femme qui avait été témoin du combat des trois Horaces contre les trois Curiaces, mais qui n’en avait pas vu la fin, annonce au vieil Horace, que deux de ses fils ont été tués, et que le troisième a pris la fuite. […] Cette femme lui dit alors : Que vouliez-vous qu’il fit contre trois ? […] Il reçoit les adieux des siens et de sa femme, Leur défend de le suivre, et s’avance au trépas Avec le même front qu’il donnait des états.

88. (1882) Morceaux choisis de prosateurs et de poètes des xviii e et xix e siècles à l’usage de la classe de rhétorique

Une simple femme thécuite64 venait exposer simplement à David ses chagrins domestiques ; et si l’éclat du trône était tempéré par l’affabilité du souverain, l’affabilité du souverain relevait l’éclat et la majesté du trône. […] Il y a dans Paris un grand nombre de petites sociétés où préside toujours quelque femme qui, dans le déclin de sa beauté, fait briller l’aurore de son esprit. […] Ici, un enfant échappé du naufrage est porté sur les épaules de son père ; là, une femme étendue morte sur le rivage, et son époux qui se désole. […] Il y en a qui ont allumé du feu sous une roche ; ils s’occupent à ranimer une femme expirante, et j’espère qu’ils y réussiront. […] On dirait de celui-ci qu’il commence par créer le pays, et qu’il a des hommes, des femmes, des enfants en réserve, dont il peuple sa toile comme on peuple une colonie ; puis il leur fait le temps, le ciel, la saison, le bonheur, le malheur qu’il lui plaît.

89. (1853) Éléments de la grammaire française « Éléments de lagrammaire française. — Chapitre premier. Première espèce de mots.  » p. 6

Les noms d’hommes ou de mâles sont du genre masculin, comme un père, un lion ; les noms de femmes ou de femelles sont du genre féminin, comme une mère, une lionne.

90. (1867) Morceaux choisis des classiques français, à l’usage des classes supérieures : chefs d’œuvre des prosateurs et des poètes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouvelle édition). Classe de rhétorique

Je ne suis pas de ceux qui estiment que les larmes et la tristesse n’appartiennent qu’aux femmes, et que, pour paraître homme de cœur, on doive s’efforcer de montrer toujours un visage tranquille. […] Elles sont vides de sentiments qui n’ont régné que depuis leur temps, et qui doivent aux femmes leur naissance. […] Son livre est une énigme, quoi qu’on veuille dire, inexplicable : c’est une chimère, c’est le visage d’une belle femme avec des pieds et une queue de serpent, ou de quelque autre bête plus difforme246 ; c’est un monstrueux assemblage d’une morale fine et ingénieuse et d’une sale corruption. […] Il faut (je me souviens encor de vos paroles) Négliger, pour lui plaire, et femme, et biens, et rang, Exposer pour sa gloire et verser tout son sang. […] Il a été arrêté : toutefois son beau-père cherche à le sauver : sa femme s’efforce de lui faire abjurer ce qu’elle appelle son erreur.

91. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Première partie. Règles générales du style. — Chapitre Ier. Des éléments du style. » pp. 22-78

La pièce suivante finit par une pensée d’une naïveté charmante : Un boucher moribond, voyant sa femme en pleurs, Lui dit : Ma femme, si je meurs, Comme en notre métier un homme est nécessaire, Jacques, notre garçon, ferait bien ton affaire : C’est un fort bon enfant, sage, que tu connais ; Épouse-le, crois-moi, tu ne saurais mieux faire. […] je mourrais de honte d’avoir été tué de la main d’une femme. […] Dans Macbeth, on vient dire à Macduff que son château a été pris, et que sa femme et ses enfants ont été massacrés par Macbeth.

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