Nos espérances étaient si peu de chose que nous bornions nos vœux à trois mille livres de rente.
poursuit-il, ô trompeuses espérances ! […] l’un, voyant croître ses moissons, bénit la mémoire de celui à qui il doit l’espérance de sa récolte ; l’autre, qui jouit encore en repos de l’héritage de ses pères, souhaite une éternelle paix à celui qui l’a sauvé des désordres et des cruautés de la guerre. […] La réticence se rencontre dans l’apostrophe d’Athalie à Joad : ……… Te voilà, séducteur, « De ligues, de complots, pernicieux auteur, « Qui dans le trouble seul as mis tes espérances ; « Éternel ennemi des suprêmes puissances ! […] Sans doute ce triste spectacle des vanités humaines nous imposait ; et l’espérance publique, frustrée tout à coup par la mort de cette princesse, nous poussait trop loin. […] C’est ce qu’a vu notre siècle ; et ce qui est encore plus grand, il a vu un roi se servir de ces deux grands chefs, et profiter du secours du ciel ; et après qu’il en est privé par la mort de l’un et les maladies de l’autre, concevoir de plus grands desseins, exécuter de plus grandes choses, s’élever au-dessus de lui-même, surpasser et l’espérance des siens et l’attente de l’univers, tant est haut son courage, tant est vaste son intelligence, tant ses destinées sont glorieuses !
Ceux même qui lui ont contesté avec le plus d’acharnement la divinité de sa mission, n’ont jamais songé à lui disputer le grand art de savoir conduire les hommes ; et cet art-là tient nécessairement du prodige, quand on songe à ce qu’était le peuple hébreu, lorsque Moïse conçut le projet de le réduire en corps de nation, et l’espérance de voir cette nation tenir un jour un rang distingué.
Nos espérances étaient si peu de chose, que nous bornions nos vues à trois mille livres de rente.
Suis les pas de nos grands : énervés de mollesse, Ils se traînent à peine en leur vieille jeunesse ; Courbés avant le temps, consumés de langueur, Enfants efféminés de pères sans vigueur ; Demi-dieux avortés, qui par droit de naissance, Dans les camps, à la cour, règnent en espérance : Quels succès leurs talents semblent nous présager ?
Toutes les semaines, ils se réunissaient à la table du plus riche d’entr’eux, Pierre Le Roy ; et là, dans des repas assez maigres, (car on jeûnait souvent sous la Ligue), on riait à plaisir et à la gauloise des Seize, des États, des cinq ou six rois de la coalition ; on redisait les bons mots du Diable-à-Quatre, on échangeait des espérances, on agitait toutes les questions du jour ; c’était un feu roulant d’épigrammes contre l’étranger, le reître, l’Italien et l’Espagnol, détestés du même cœur dont Alain Chartier maudissait l’Anglais au lendemain de Poitiers et d’Azincourt.
Autrement dit : la Foi, l’Espérance et la Charité.