J’ai peu lu ces auteurs ; mais tout n’irait que mieux, Quand de ces médisants l’engeance tout entière Irait, la tête en bas, rimer dans la rivière. » Voilà comme on vous traite : et le monde effrayé Vous regarde déjà comme un homme noyé. […] Ils atteignaient déjà le superbe portique Où Ribou le libraire, au fond de sa boutique, Sous vingt fidèles clefs3 garde et tient en dépôt L’amas toujours entier des écrits de Hainaut : 4 : Quand Boirude, qui voit que le péril approche, Les arrête, et tirant un fusil1 de sa poche, Des veines d’un caillou, qu’il frappe au même instant, Il fait jaillir un feu qui pétille en sortant ; Et bientôt, au brasier d’une mèche enflammée, Montre, à l’aide du soufre, une cire allumée2, Cet astre tremblotant3 dont le jour les conduit Est pour eux un soleil au milieu de la nuit.
« Il mourut, dit Pasquier, en sa maison de Montaigne, où luy tomba une esquinancie sur la langue, de telle façon qu’il demeura, trois jours entiers, plein d’entendement, sans pouvoir parler. […] Je crois qu’il le sent aulcunement8, et que ces miens offices le touchent et rejouïssent : de vray, il se loge9 encores chez moy si entier et si vif10, que je ne le puis croire ny si lourdement enterré11, ny si entierement esloingné de nostre commerce.
si je dois vivre encore, si les jours de Démosthène doivent être conservés, que mes conservateurs soient mon pays, les flottes que j’ai armées à mes dépens, les fortifications que j’ai élevées, l’or que j’ai fourni à mes concitoyens, leur liberté que j’ai défendue, leurs lois que j’ai rétablies, le génie sacré de nos législateurs, les vertus de nos ancêtres, l’amour de mes concitoyens qui m’ont tant de fois couronné, la Grèce entière que j’ai vengée jusqu’à mon dernier soupir ; voilà quels doivent être mes défenseurs : et si dans ma vieillesse je suis condamné à traîner une vie importune aux dépens des autres, que ce soit aux dépens des prisonniers que j’ai rachetés, des pères dont j’ai doté les filles, des citoyens indigents dont j’ai acquitté les dettes.
Bossuet, dans son oraison funèbre de Henriette-Marie de France 8 , reine d’Angleterre, prévient ses auditeurs que ce discours va leur offrir un de ces exemples redoutables, qui étalent aux yeux du monde sa vanité tout entière. […] Mais il prétend raisonner tout autrement à l’égard du monde entier ; et il vent que sans providence, sans prudence, sans intelligence, par un effet du hasard, ce grand et vaste univers se maintienne dans l’ordre merveilleux où nous le voyons. […] Quelque brillante qu’elle soit, et elle l’est infiniment, vous la possédez seul tout entière. […] Il n’est pas possible de lire ce morceau, sans être vivement ému ; et je ne crains point qu’on me reproche de l’avoir rapporté tout entier. […] C’est là que je vous verrai plus triomphant qu’à Fribourg87 et à Rocroi88, et ravi d’un si beau triomphe, je dirai en actions de grâces ces belles paroles du bien-aimé disciple : la véritable victoire, celle qui met sous nos pieds le monde entier, c’est notre foi.
Ce style est à changer tout entier. […] ta vie entière n’aura été qu’une vie de dévouement et le sacrifice. […] Saint Maurice commande la légion thébaine, composée toute entière de soldats chrétiens. […] Toute l’armée pleure, et l’Europe entière regrette ce grand prince. […] La nature entière au service de l’homme.
Ce qui suit y ajoute encore : Je parcours lentement cette affreuse carrière, Et contemple en silence, épars sur la poussière, Ces restes desséchés d’un peuple entier détruit. […] Voyez comme la nature entière est appelée à se réjouir de la chute du tyran : En le voyant tomber ce farouche tyran, La terre tout à coup frémit d’un doux tumulte Le Pin s’en réjouit, et le Cèdre l’insulte, Tranquille au sommet du Liban.
Enfin, les saillies de l’imagination, le concours d’une foule d’idées qui se présentent ensemble et se heurtent en quelque sorte pour se faire passage, la fougue, l’impatience, le délire de la passion qui s’emporte, et jettent le désordre dans l’esprit, peuvent engager l’écrivain à enlever les mots à leur place ordinaire, et à bouleverser même des phrases entières. […] Quoi qu’il en soit, le jeune rhétoricien aura facilement compris, je l’espère, quelles figures doivent principalement fixer son attention, et n’être employées par lui qu’avec un souvenir intelligent des préceptes qui s’y rattachent, la métaphore, l’antithèse, l’hyperbole, la périphrase ; ce ne sont plus là seulement des ornements de style, c’est presque le style tout entier.