Enfin, vous l’emportez, et la faveur du roi Vous élève en un rang qui n’était dû qu’à moi ; Il vous fait gouverneur du prince de Castille. […] Ce que je méritais, vous l’avez emporté. […] qui l’emportera, d’elle ou de don Diègue ?
Elle meurt donc d’ennui ; je suis sa seule consolation, et vous croyez bien que je l’emporte d’une grande hauteur sur mademoiselle de Kerbone et de Kerqueoison. […] Ce gentilhomme, qui le regardait toujours, ne le voit point tomber ; le cheval l’emporte où il avait laissé le petit d’Elbeuf ; il n’était point encore tombé, mais il était penché le nez sur l’arçon : dans ce moment, le cheval s’arrête ; le héros tombe entre les bras de ses gens ; il ouvre deux fois deux grands yeux et la bouche, et demeure tranquille pour jamais : songez qu’il était mort, et qu’il avait une partie du cœur emportée. […] Les esprits vifs, pleins de feu, et qu’une vaste imagination emporte hors des règles et de la justesse, ne peuvent s’assouvir de l’hyperbole. […] On ne lui voyait point, dans les travaux de la guerre, ce courage emporté de François Ier et de Henri IV, qui cherchaient toutes les espèces de dangers. […] Suivons-le promptement : la colère l’emporte.
Enfin, vous l’emportez, et la faveur du Roi Vous élève en un rang qui n’était dû qu’à moi ; Il vous fait gouverneur du prince de Castille. […] Ce que je méritais, vous l’avez emporté. […] Il faut, prière impérieuse : ce sont les violents qui emportent le royaume des cieux.
Il force la conviction, il entraîne à sa suite l’auditoire maîtrisé, et si cet auditoire hésite, ouvrant une soudaine issue à la tempête qu’il retenait en soi, Démosthène l’emporte comme les vents emportent une feuille sèche. […] De bonne heure il s’était fait connaître par ses désordres, ses querelles et une éloquence emportée. […] D’un fatal orgueil emportée, La race humaine osa braver l’ordre des Dieux ; Le téméraire Prométhée, Pour l’offrir aux mortels, ravit le feu des cieux. […] Ils sont colères, emportés, et, s’abandonnant à leur fougue, ils ne peuvent se rendre maîtres de leur colère ; avides d’honneurs, ils ne supportent pas d’être comptés pour rien et ils s’indignent quand ils croient qu’on a des torts envers eux. […] Il va ressusciter cette force abattue ; Son souffle emportera la douleur qui me tue.
Et sur ee, le voilà improvisant des périodes de Cicéron, qui sont couvertes d’applaudissements et emportent le vote. […] « Sans doute, dit-il, celui qui se borne à dire qu’une ville a été prise embrasse dans ce seul mot toutes les horreurs que comporte un pareil sort ; mais il ne remue pas les entrailles, et a l’air d’annoncer purement et simplement une nouvelle : mais développez tout ce qui est renfermé dans ce mot, alors on verra les flammes qui dévorent les maisons et les temples ; alors on entendra le fracas des toits qui s’abîment, et une immense clameur formée de mille clameurs ; on verra les uns fuir à l’aventure, les autres étreindre leurs parents dans un dernier embrassement ; d’un côté, des femmes et des enfants qui gémissent, et de l’autre, des vieillards qui maudissent le sort qui a prolongé leur vie jusqu’à ce jour ; puis, le pillage des choses profanes et sacrées, les soldats courant en tout sens pour emporter ou pour chercher leur proie, chacun des voleurs poussant devant soi des troupeaux de prisonniers chargés de chaînes, des mères s’efforçant de retenir leurs enfants, enfin les vainqueurs eux-mêmes se battant entre eux à la moindre apparence d’un plus riche butin.
Voyez, au contraire, dans Ovide, Ajax s’emporter brutalement, dès le premier vers, et contre les Grecs, et contre Ulysse ; sa colère, sans écho dans l’assemblée, n’émeut personne, l’ex abrupto est déplacé. […] Dans l’antiquité on s’emportait vivement contre son adversaire, au barreau comme à la tribune, et les invectives commençaient parfois avec l’exorde ; les Catilinaires de Cicéron viennent de le prouver.
Mais, sous le rapport de la prosodie, de l’accent, de la liberté des constructions, du rhythme enfin, comme de l’euphonie, le latin et surtout le grec l’emportent manifestement sur toutes les langues modernes. […] Mais déjà Alexandre réveillé s’est élancé dans les plaines d’Arbelle, et voilà que, brusquement, sans transition, la forme interrogative nous arrache aussi au lit du duc d’Enghien, et nous jette d’un seul bond à travers la mêlée où l’emporte la téméraire intrépidité de sa jeunesse ; et une fois là, voyez les phrases coupées, le cliquetis des antithèses, l’infinitif qui se multiplie et court de tous côtés comme le prince.