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14. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Notes pour l’intelligence des exemples cités dans ce premier volume. » pp. 365-408

Elle ajoute que sa mère le plongea dans les eaux du Styx, fleuve des enfers, pour le rendre invulnérable, et qu’il le fut eu effet, excepté au talon, par lequel elle le tenait. […] L’eau en est très chaude et très salée : elle jette sur ses bords beaucoup de bitume, que les Arabes ramassent. […] Quoiqu’il eût été blessé, il ne quitta point son rang, sortit le premier de l’eau, et eut la gloire de porter le premier coup. […] Les poètes en ont fait un fleuve des enfers, parce que les eaux en étaient, dit-on, mortelles. […] Enfin il tua Rhésus, roi de Thrace, et lui prit ses chevaux avant qu’ils eussent bu de l’eau du Xanthe.

15. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section II. De l’Art d’écrire agréablement. — Chapitre II. Des différentes Espèces de Style, et des Figures de Pensées. » pp. 238-278

Mais la vue d’une immensité d’eau, dont les bornes paraissent être celles de l’univers, et qui rembrunie sous les ombres de la nuit, reprend insensiblement son azur, à la clarté graduelle du jour naissant : de longs traits de lumière qui paraissent jaillir du sein des eaux pour dorer l’horizon : un tourbillon de feux et d’éclairs étincelants, qui semblent embrasser cette surface liquide, pour annoncer le flambeau de la terre et des cieux : enfin ce grand astre, dont le globe resplendissant paraît s’élancer du milieu des ondes, réalisant, en quelque sorte, les fictions des anciens poètes ! […] Par ses soins cependant trente légers vaisseaux, D’un tranchant aviron coupent déjà les eaux. […] De tant de coups affreux la tempête orageuse Tient un temps sur les eaux la fortune douteuse. […] Ce char semblait voler sur la surface des eaux paisibles. […] Les divers canaux qui formaient ces îles, semblaient se jouer dans la campagne : les uns roulaient leurs eaux claires avec rapidité ; d’autres avaient une eau paisible et dormante ; d’autres, par de longs détours, revenaient sur leurs pas, comme pour remonter vers leur source, et semblaient ne pouvoir quitter ces bords enchantés.

16. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — La Bruyère 1646-1696 » pp. 100-117

Ils se retirent la nuit dans des tanières où ils vivent de pain noir, d’eau et de racines ; ils épargnent aux autres hommes la peine de semer, de labourer et de recueillir pour vivre, et méritent ainsi de ne pas manquer de ce pain qu’ils ont semé1. […] D’abord elle se plaint qu’elle est lasse et recrue3 de fatigue ; et le dieu prononce que cela lui arrive par la longueur du chemin qu’elle vient de faire : elle dit qu’elle est le soir sans appétit ; l’oracle lui ordonne de dîner peu : elle ajoute qu’elle est sujette à des insomnies, et il lui prescrit de n’être au lit que pendant la nuit : elle lui demande pourquoi elle devient pesante, et quel remède ; l’oracle répond qu’elle doit se lever avant midi, et quelquefois se servir de ses jambes pour marcher : elle lui déclare que le vin lui est nuisible ; l’oracle1 lui dit de boire de l’eau : qu’elle a des indigestions ; et il ajoute qu’elle fasse diète. […] Ce palais, ces meubles, ces jardins, ces belles eaux vous enchantent, et vous font récrier d’une première vue sur une maison si délicieuse, et sur l’extrême bonheur du maître qui la possède : il n’est plus, il n’en a pas joui si agréablement, ni si tranquillement que vous ; il n’y a jamais eu un jour serein, ni une nuit tranquille ; il s’est noyé de dettes pour la porter à ce degré de beauté où elle vous ravit : ses créanciers l’en ont chassé ; il a tourné la tête, et il l’a regardée de loin une dernière fois ; et il est mort de saisissement. […] Nous lisons dans Voltaire : L’âne passait auprès, et se mirant dans l’eau, Il rendait grâce au ciel en se trouvant si beau : « Pour les ânes, dit-il, le ciel a fait la terre ; « L’homme est né mon esclave, il me panse, il me ferre, « Il m’étrille, il me lave, il prévient mes désirs. » La Bruyère dit encore : « Le faste et le luxe dans un souverain, c’est le berger habillé d’or et de pierreries, la houlette d’or en ses mains ; son chien a un collier d’or, il est attaché avec une laisse d’or et de soie. […] Faut-il voir dans Irène madame de Montespan, à qui le médecin des eaux de Bourbon aurait parlé à peu près dans ces termes ?

17. (1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Notes. Pour l’intelligence des exemples cités dans ce troisième volume. — E — article »

En élevant les eaux au niveau d’une montagne, elles y portent les barques, et les en font descendre. Quand les portes de ces huit écluses sont ouvertes, la chûte des eaux y forme la plus belle cascade qu’on puisse imaginer.

18. (1870) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices par Gustave Merlet,... à l'usage de tous les établissements d'instruction. Cours moyens, grammaire et enseignement spécial. Première partie : prose

L’eau et les arbres ne le laissent jamais manquer de frais et de vert. […] Attendez qu’on vous en demande plus d’une fois, et vous ressouvenez de porter toujours beaucoup d’eau. […] Une vapeur, une goutte d’eau, suffit pour le tuer. […] Je souhaite que l’eau vous ait été favorable, et je prie Dieu qu’il vous garantisse de tous les maux. […] Le fougueux coursier que je monte, animé d’une noble ardeur, veut se jeter dans l’eau ; mais moi, plus modéré, je mets pied à terre.

19. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Canevas

On dira, pour finir, ce que devient la goutte d’eau sur son caillou. […] Ces eaux si pures, aussitôt qu’elles y entrent, perdent leurs qualités primitives. […] Vos outres pleines d’eau se vident, votre guide meurt étouffé, son dromadaire disparaît. […] (1) Tâchez de bien peindre la position du vaisseau, jeté entre ces montagnes d’eau. […] Mille autres fleuves, tributaires du Meschacébé, l’engraissent de leur limon et le fertilisent de leurs eaux.

20. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Lebrun Né en 1785 » pp. 498-505

Qui me rendra des eaux le cours limpide et frais ? […] Mais son ciel est triste et s’ennuie ; Mais point de vin, même point d’eau, Si ce n’est celle de la pluie Qui verdit au fond d’un tonneau. […] Oui, l’amitié, comme tous les sentiments, semblable aux eaux stagnantes, se corrompt dans l’oisiveté.

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