Il a le courage de la franchise.
« Ses Mémoires sont très-agréables à lire ; mais conçoit-on qu’un homme ait le courage, ou plutôt la folie de dire de lui-même plus de mal que n’en eût pu dire son plus grand ennemi ?
Au moins, que les travaux,| Les dangers, les soins du voyage, Changent un peu voire courage. […] Dans le passage suivant, nous voyons le monarque frappé par la main de Dieu, se résignant à son sort avec le courage du chrétien, et s’avouant heureux d’être appelé au ciel le vendredi saint. […] Heureusement les auteurs qui ont le courage de cultiver ce genre de littérature sont-ils rares, et peut-être eussions-nous mieux accompli notre devoir, si nous eussions gardé le silence sur leur compte.
Telle est cette Description de la prise de Babylone par Cyrus, qu’il serait un peu long de rapporter ici ; et ailleurs celle d’un cheval de bataille, que Dieu lui-même nous a tracée dans le livre de Job : « Est-ce vous, dit Dieu à Job, qui avez donné au cheval la force et le courage ? […] Mais lorsqu’elle donne un signal décisif, alors il dit : « Courage ! […] Il entend, ce semble le commandement des généraux, et il prend garde au bruit confus de l’armée. » Cette admirable description du cheval nous montre l’intrépidité de ce fier animal, son impatience de s’élancer en avant, sa joie lorsqu’il entend le son de la trompette guerrière, son intelligence qui lui fait comprendre que le combat va s’engager, et ses frémissements par lesquels il exprime son allégresse et son courage.
Vous seule au monde me pouvez faire résoudre à la quitter dans un si pitoyable état ; nous verrons : je vis au jour la journée, et n’ai pas encore le courage de rien décider ; un jour je pars, le lendemain je n’ose ; enfin vous dites vrai : il y a des choses bien désobligeantes dans la vie. […] Tous ensemble, en quelque degré de sa confiance qu’il vous ait reçus, environnez ce tombeau ; versez des larmes avec des prières ; et, admirant dans un si grand prince une amitié si commode et un commerce si doux, conservez le souvenir d’un héros dont la bonté avait égalé le courage. […] Lorsque le cœur, pressé sous le poids des affaires, commence à sentir la tristesse, ils se réfugient dans vos bras ; et là, oubliant leurs douleurs, ils puisent le courage et la paix à leur source. […] Si elle est si insuffisante à faire le bonheur des hommes, c’est parce que les hommes sont vicieux ; et les vices, s’ils vont au bien, c’est qu’ils sont mêlés de vertus, de patience, de tempérance, de courage, etc. […] Mais, courage, il s’émeut, je vois couler des larmes.
« Certes, s’il y a une occasion au monde où l’âme pleine d’elle-même soit en danger d’oublier son Dieu, c’est dans ces postes éclatants où un homme, par la sagesse de sa conduite, par la grandeur de son courage, par la force de son bras, et par le nombre de ses soldats, devient comme le dieu des autres hommes, et rempli de gloire en lui-même, remplit tout le reste du monde d’amour, d’admiration ou de frayeur.
Vos fils et vos filles seront traînés captifs chez les peuples étrangers : vos yeux le verront, et vous n’aurez ni la force ni le courage de les défendre.