Après l’avoir comparé à une beauté négligée qui a des grâces d’autant plus touchantes qu’elle n’y songe pas ; à un repas sans magnificence, mais où règne le bon goût avec l’économie ; « on n’y trouve, dit-il, aucune de ces figures de rhéteur qui semblent des piéges tendus pour séduire. » Les figures de répétition, qui veulent une prononciation forte et animée, ne s’accorderaient pas non plus avec ce ton modeste et simple ; mais il n’exclut pas les autres figures de mots, pourvu que les phrases soient coupées et toujours faciles, et les expressions conformes à l’usage, que les métaphores ne soient pas trop hardies, ni les figures de pensée trop ambitieuses.
La stance de six vers est la plus fréquente : elle est ordinairement coupée en deux tercets par un repos ; le premier vers rime avec le second, le quatrième avec le cinquième, et le troisième avec le sixième.
Le Dénouement termine le fait, et doit être 1° préparé ; 2° coupé à temps ; 3° d’un ton conforme à celui de l’exposition.
Il faut qu’il compare entre elles les différentes parties, qu’il les dispose de telle façon qu’on ne puisse en déplacer aucune sans affaiblir, sans obscurcir, sans déranger le tout, ni en rien retrancher sans couper dans le vif. […] C’est ainsi que le style historique, toujours coupé et dégagé des longues phrases et de ces périodes qui tiennent l’esprit en suspens, sera rapide, énergique, plein de chaleur, quand il s’agira de raconter de grandes scènes de l’humanité, comme une sanglante bataille, les ravages de la guerre, de la peste, etc. ; gracieux, brillant et fleuri, pour retracer les fruits heureux de la paix et le bonheur des peuples ; vif, pressé et empreint d’une teinte d’indignation, quand il faudra peindre un personnage odieux et méprisable, un prince qui aura été la honte du trône et le fléau de son peuple. […] Ordinairement coupé, c’est-à-dire unissant la brièveté de la phrase à la propriété des expressions, le style de la lettre peut être, si le sujet le demande, spirituel, orné, pathétique, élevé et énergique.
« Les divisions, dit-il, ne mettent qu’un ordre apparent ; de plus, elles dessèchent et gênent le discours ; elles le coupent en deux ou trois parties qui interrompent l’action de l’orateur et l’effet qu’elle doit produire. […] D’autres genres littéraires, certaines parties de l’éloquence elle-même, comme le récit, la discussion, l’attaque, la défense, demandent au contraire le style coupé. […] La vraie harmonie du style consiste dans le mélange et le tempérament habile de la période et de la phrase coupée. […] « Le style périodique, dit Blair, donne à la composition quelque chose de grand et de sérieux ; le style coupé est plus vif et plus frappant. […] Sa phrase, périodique dans la liaison des idées, mais coupée dans la succession des incises, semble préparer la prose vive et dégagée du xviiie siècle.
Rien d’aussi difficile que de couper le dialogue à propos, de ne pas faire attendre la replique, de la lancer précisément où elle doit produire le plus d’effet.
Nous avons également remarqué la singulière puissance du rire pour couper souvent les grandes affaires, pour vaincre la sévérité, la colère, la douleur même.