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220. (1883) Poétique et Rhétorique (trad. Ruelle)

Il n’est pas permis de dénaturer les fables acceptées ; je veux dire, par exemple, Clytemnestre mourant sous les coups d’Oreste, Ériphyle sous ceux d’Alcméon. […] Les uns deviennent agréables quand on y est exercé, d’autres le sont du premier coup ; telle, par exemple, la chasse, et généralement tout exercice ayant pour objet l’attaque des bêtes fauves. […] En effet, il n’est pas dit du tout, parce que l’on a donné des coups, que l’on a voulu outrager ; mais ce sera seulement si on les a donnés avec une intention : par exemple, celle de déshonorer la personne, ou de se procurer une satisfaction à soi-même. […] Et ici se place à propos cette parole de Xénophane, que la provocation d’un impie, adressée à un homme pieux, rend la partie inégale, mais que c’est un cas semblable à celui où un homme robuste provoquerait un homme faible à une lutte entraînant des coups et des blessures. […] On voit clairement aussi à qui l’on porte envie : nous l’avons expliqué du même coup ; c’est-à-dire que l’on porte envie à ceux que rapprochent de nous le temps, le lieu, l’âge, le genre de renommée.

221. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « PREMIÈRE PARTIE. DE L'ÉLÉGANCE LATINE. — CHAPITRE II. Du choix et de la délicatesse des expressions. » pp. 9-77

« C'est une chose merveilleuse, dit Rollin, comment des mots qui sont à la disposition de tout le monde, et qui par eux-mêmes n’ont aucune beauté particulière, étant choisis avec goût, maniés avec art et appliqués avec discernement, acquièrent tout d’un coup une beauté, un éclat qui les rend méconnaissables. » Il n’y a rien de remarquable dans les mots suivants : « C'est à Cadmus que la Grèce est redevable de l’invention des caractères ; c’est de lui qu’elle a appris l’art de l’écriture. » Mais on est charmé, lorsqu’on entend la même chose exprimée de cette manière si noble et si gracieuse : « C'est de lui que nous vient cet art ingénieux De peindre la parole et de parler aux yeux, Et, par des traits divers de figures tracées, Donner de la couleur et du corps aux pensées. » En latin, le mot ædificare, employé dans le sens propre, est un terme fort simple. […] Alors les ayant renversés et déchirés de coups, ils les jettent, morts la plupart, devant les retranchements ou dans le fleuve du Rhin.

222. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — La Bruyère, 1646-1696 » pp. 155-177

La Bruyère se souvient de Bossuet : « On y élevait jusqu’au ciel le coup d’essai du duc d’Enghien : c’en serait assez pour illustrer une autre vie que la sienne ; mais pour lui c’est le premier pas de sa course. » 4.

223. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre III. Du Genre historique. »

Supérieurs en ce genre aux meilleurs historiens modernes, ils ont en général la marche plus libre, plus noble, plus naturelle, des transitions plus heureuses dans le récit et l’enchaînement des faits ; plus de sagesse, de gravité, de nerf et en même temps de simplicité dans la diction ; des traits plus frappants, des coups de pinceau plus vigoureux dans la peinture des mœurs et des caractères.

224. (1845) Leçons de rhétorique et de belles-lettres. Tome I (3e éd.)

De même l’œil ne saisit pas tout d’un coup les beautés de la peinture ; il s’y forme peu à peu en voyant souvent des tableaux, et en étudiant les compositions des meilleurs maîtres. […] Le roi des enfers épouvanté s’élance de son trône ; il s’écrie, et croit que Neptune, sous les coups de son trident, va découvrir aux hommes et aux immortels ses secrètes demeures, demeures effroyables que les dieux mêmes ne pourront voir sans horreur. » Les ouvrages d’Ossian, comme j’aurai plus loin occasion de le prouver, sont remplis de traits sublimes. […] Nous nous efforçons de nous élever à la hauteur de l’écrivain, notre imagination s’anime et s’exalte ; si, au milieu de ce transport, vous l’abandonnez tout à coup, elle retombe, et la secousse qu’elle éprouve est pénible. […] Ce n’est que plus tard que l’on inventa les mots, ou, pour mieux dire, les noms des objets ; mais ce moyen ne fit pas renoncer tout à coup à l’emploi des signes naturels. […] Lorsque nous en sommes arrivés à ce que nous croyons devoir être la conclusion, au mot qui, d’après ce qui précède, indiquait naturellement un repos à l’esprit, tout à coup se présente une circonstance bien imprévue, que l’auteur eût dû retrancher, ou du moins placer dans tout autre endroit.

225. (1845) Les auteurs latins expliqués... Horace. Art poétique pp. -72

D’ailleurs, ce n’est pas son coup d’essai, allez ! […] 719Une syllabe longue, 720mise-après une brève, 721est appelée iambe, 722pied rapide : 723d’où même et à cause de sa rapidité même) 724l’iambe a fait que le nom de trimètres 725s’ajoutât aux vers iambiques, 726 dans ces vers trimètres, 727l’iambe rendìt (fìt entendre) 728six coups (fût répété six fois), 729 étant semblable à lui-même 730(toujours composé d’iambes) 731 depuis le premier pied jusqu’au dernier.

226. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre VIII. Des Figures en général. »

C’est tenter un coup bien hasardeux (métaphore empruntée du jeu) : periculosæ plenum opus aleæ.

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