Le plus souvent c’est le ton de la voix et la connaissance des sentiments de celui qui parle et de ceux à qui il parle, qui nous révèlent l’ironie. […] Nous ne rapportons ici que les synonymes les plus fréquents, que ceux dont l’usage est le plus habituel, et la connaissance plus nécessaire. […] Cic. — Velle, vouloir, marque de la connaissance et de la réflexion. […] — Notitia, connaissance plus parfaite. […] Cic. — Cognitio (de noscere cum) indique l’action de connaître, et par extension, la connaissance.
Quand Dieu ne vous a pas donné la connaissance d’une chose, n’apprêtez point à rire à ceux qui vous entendent parler ; et songez qu’en ne disant mot on croira peut-être que vous êtes d’habiles gens. […] Et enfin les autres se tuent pour remarquer toutes ces choses, non pas pour en devenir plus sages, mais seulement pour montrer qu’ils les savent ; et ceux-là sont les plus sots de la bande, puisqu’ils le sont avec connaissance, au lieu qu’on peut penser des autres qu’ils ne le seraient plus s’ils avaient cette connaissance. […] Signaler par là ses nombreux chefs-d’œuvre à l’attention des jeunes gens, pour qu’ils en prennent une connaissance plus approfondie, tel est le but que nous avons voulu atteindre99. […] Elle ne prétend pas former des poètes et des orateurs parfaits ; elle veut seulement, par l’étude de l’antiquité, jeter dans l’esprit des jeunes gens la semence des nobles connaissances, et les défendre contre les tentations séduisantes du mauvais goût qui semble croître de jour en jour. […] Tous ils ont eu le goût antique ; et il suffit d’une légère connaissance de l’antiquité pour reconnaître que tous ils n’ont entrepris d’écrire qu’après s’être enrichis des dépouilles de Rome et d’Athènes.
Vous me trouverez sur les livres de Platon qui traitent de la spiritualité de l’âme et de sa distinction avec les corps, ou la plume à la main pour calculer les distances de Saturne et de Jupiter ; j’admire Dieu dans ses ouvrages, et je cherche, par la connaissance de la vérité, à régler mon esprit et à devenir meilleur. […] Une naissance auguste, un air d’empire et d’autorité, un visage qui remplisse la curiosité des peuples empressés de voir le prince6, et qui conserve le respect dans le courtisan ; une parfaite égalité d’humeur ; un grand éloignement pour la raillerie piquante, ou assez de raison pour ne se la permettre point1 : ne faire jamais ni menaces ni repròches ; ne point céder à la colère, et être toujours obéi ; l’esprit facile, insinuant ; le cœur ouvert, sincère, et dont on croit voir le fond, et ainsi très-propre à se faire des amis, des créatures et des alliés ; être secret toutefois, profond et impénétrable dans ses motifs et dans ses projets ; du sérieux et de la gravité dans le public ; de la brièveté, jointe à beaucoup de justesse et de dignité, soit dans les réponses aux ambassadeurs des princes, soit dans les conseils ; une manière de faire des grâces2 qui est comme un second bienfait ; le choix des personnes que l’on gratifie ; le discernement des esprits, des talents et des complexions3, pour la distribution des postes et des emplois ; le choix des généraux et des ministres ; un jugement ferme, solide, décisif dans les affaires, qui fait que l’on connaît le meilleur parti et le plus juste ; un esprit de droiture et d’équité qui fait qu’on le suit jusqu’à prononcer quelquefois contre soi-même en faveur du peuple, des alliés, des ennemis ; une mémoire heureuse et très-présente qui rappelle les besoins des sujets, leurs visages, leurs noms, leurs requêtes ; une vaste capacité qui s’étende non-seulement aux affaires de dehors, au commerce, aux maximes d’État, aux vues de la politique, au reculement des frontières par la conquête de nouvelles provinces, et à leur sûreté par un grand nombre de forteresses inaccessibles ; mais qui sache aussi se renfermer au dedans, et comme dans les détails4 de tout un royaume ; qui en bannisse un culte faux, suspect et ennemi de la souveraineté, s’il s’y rencontre ; qui abolisse des usages cruels et impies5, s’ils y règnent ; qui réforme les lois et les coutumes6, si elles étaient remplies d’abus ; qui donne aux villes plus de sûreté et plus de commodités par le renouvellement d’une exacte police, plus d’éclat et plus de majesté par des édifices somptueux ; punir sévèrement les vices scandaleux ; donner, par son autorité et par son exemple, du crédit à la piété et à la vertu ; protéger l’Église, ses ministres, ses droits, ses libertés1 ; ménager ses peuples comme ses enfants2 ; être toujours occupé de la pensée de les soulager, de rendre les subsides légers, et tels qu’ils se lèvent sur les provinces sans les appauvrir ; de grands talents pour la guerre ; être vigilant, appliqué, laborieux ; avoir des armées nombreuses, les commander en personne ; être froid dans le péril3, ne ménager sa vie que pour le bien de son État, aimer le bien de son État et sa gloire plus que sa vie ; une puissance très-absolue, qui ne laisse point d’occasion aux brigues, à l’intrigue et à la cabale ; qui ôte cette distance infinie4 qui est quelquefois entre les grands et les petits, qui les rapproche, et sous laquelle tous plient également ; une étendue de connaissances qui fait que le prince voit tout par ses yeux, qu’il agit immédiatement par lui-même, que ses généraux ne sont, quoique éloignés de lui, que ses lieutenants, et les ministres que ses ministres ; une profonde sagesse qui sait déclarer la guerre, qui sait vaincre et user de la victoire, qui sait faire la paix, qui sait la rompre, qui sait quelquefois, et selon les divers intérêts, contraindre les ennemis à la recevoir ; qui donne des règles à une vaste ambition, et sait jusqu’où l’on doit conquérir ; au milieu d’ennemis couverts ou déclarés, se procurer le loisir des jeux, des fêtes, des spectacles ; cultiver les arts et les sciences, former et exécuter des projets d’édifices surprenants ; un génie enfin supérieur et puissant qui se fait aimer et révérer des siens, craindre des étrangers ; qui fait d’une cour, et même de tout un royaume, comme une seule famille unie parfaitement sous un même chef, dont l’union et la bonne intelligence est redoutable au reste du monde.
Tels sont de nombreux traités sur la soumission à la volonté de Dieu, sur les jugements téméraires, la civilité chrétienne, la connaissance de soi-même, l’amour-propre, etc., et principalement son Essai sur les moyens de conserver la paix avec les hommes 1.
Alexandre fut grand guerrier ; on le dit, je le veux croire ; mais Homère est grand poëte ; je le vois, j’en juge moi-même, et si je l’admire, c’est avec pleine connaissance, non sur la foi des traditions.
Le poème épique est la plus vaste des compositions humaines : le génie seul peut parvenir à l’embrasser ; aussi toutes les richesses de l’imagination et du style doivent concourir à son ornement ; toutes les connaissances sur Dieu, sur l’homme, sur la nature, peuvent y entrer : c’est ainsi qu’Homère est universel, et que ses poèmes sont le tableau complet de son époque.
., l’élève peut faire oralement ou par écrit l’analyse dont d’abord il lui a été donné connaissance. […] Mais si la question à traiter est difficile ; si les esprits des auditeurs sont fortement prévenus par quelques préjugés contraires à l’orateur, ou au sujet qu’il traite ; si la volonté de ceux qu’il veut déterminer lui oppose des obstacles et une forte résistance, alors on sent que le talent naturel ne suffit plus, et qu’il faut recourir à l’art, et cet art est vraiment difficile, parce qu’il suppose une multitude de connaissances qu’il est bien rare de trouver réunies dans un seul homme. […] Oui, quand même le fait serait public, quand même il aurait déjà été exposé par l’accusateur ; car la narration ne se fait pas tant pour donner connaissance du fait, que pour le présenter d’une manière favorable à la cause. […] La pureté du style résulte 1° de la correction grammaticale, qui consiste à se conformer strictement aux principes, de la langue ; 2° de la connaissance du bon usage, et le bon usage est celui des hommes cultivés, des écrivains dont les chefs-d’œuvre ont fixé la langue dans le siècle de la belle littérature. […] En effet, outre le talent naturel qui est extrêmement rare outre cette multitude de connaissances variées qu’il est difficile d’acquérir, il faut une bien grande habitude de l’art de la parole, un goût bien pur, un style bien rompu sur toutes sortes de matières pour donner au discours tous les tons, toutes les couleurs, toutes ces nuances légères presque imperceptibles, cette flexibilité enfin qui se prête sans effort à tous les sujets, à toutes les circonstances : Oratio mollis et tenera et ita flexibilis Ut sequatur quòcumque torqueas.