Les Grecs avaient reçu des Muses le don du génie et les charmes de l’élocution ; aussi les Grecs ne soupiraient que pour la gloire. […] Que vos fictions, dont le but est d’amuser, aient le charme de la vraisemblance ; n’épuisez pas ma crédulité par l’abus du merveilleux : arrière donc la sorcière qui tire tout vivant de ses entrailles un enfant qu’elle a dévoré. […] 114Le mérite et le charme de l’ordre 115sera celui-ci, ou je me trompe, 116que l’on dise maintenant même 117les choses-qui-doivent 118être dites maintenant même, 119que l’on diffère le reste des choses, 120et qu’on les réserve 121pour le moment favorable. […] 181Soit que Neptune (la mer) 182reçu dans l’intérieur de la terre 183défende nos flottes 184des Aquilons : 185ouvrage d’un roi ; 186soit qu’un marais, longtemps stérile 187et propre aux rames (navigable), 188nourrisse les villes voisines, 189et sente la charrue pesante ; 190soit qu’un fleuve (le Tibre), 191instruit à suivre une voie meilleure, 192ait changé son cours 193 jadis funeste aux moissons : 194les ouvrages des-mortels périront, 195bien-loin-que l’éclat 196et le charme des mots 197se maintienne vivacé. […] 626Celui qui combattit 627en vers tragiques 628pour un bouc vil, 629bientôt aussi montra-nus 630les Satyres champêtres ; 631et, railleur-caustique, 632il essaya un genre-plaisant, 633la gravité de la tragédie étant sauve : 634par ce motif qu’un spectateur 635et s’étant acquitté des sacrifices, 636et ayant bien bu, 637et étant au-dessus-des lois (sans retenue), 638devait être intéressé (amusé) 639par des charmes nouveaux 640et par une nouveauté attrayante.
Elle enchante l’oreille, et ajoute à la puissance de la vérité le charme inexprimable de la mélodie. […] Dans la délibération, dans la discussion des affaires, où le charme de la parole compte pour peu de chose, où il faut aller droit au fait, l’exorde est souvent simple jusqu’à la nudité ; mais cette simplicité a sa grandeur et sa force. […] Le mépris que les hommes d’action, d’affaires, de science ont quelquefois pour le charme et l’harmonie du langage paraît d’une sévérité singulière, quand on songe à Descartes, à Pascal, à Bossuet, à Buffon, à Voltaire, à Montesquieu. […] L’attention se fatiguerait ainsi que l’oreille à suivre le fil d’idées heurtées ou rattachées péniblement ; une phrase souple et nombreuse soutient, charme et entraîne. […] « Vous croyez donc qu’un royaume est un remède universel à tous les maux, un baume qui les adoucit, « un charme qui les enchante ?
. — Qu’il est beau, après les combats et le tumulte des armes, de savoir encore goûter ces vertus paisibles et cette gloire tranquille qu’on n’a point à partager avec le soldat, non plus qu’avec la fortune ; où tout charme et rien n’éblouit ; qu’on regarde sans être étourdi ni par le son des trompettes, ni par le bruit des canons, ni par les cris des blessés ; où l’homme paraît tout seul aussi grand, aussi respecté que lorsqu’il donne des ordres, et que tout marche à sa parole » !
Il y trouvait le charme de l’obscurité, de l’innocence et de la pauvreté.
Mirabeau, accusé de trahison par ses ennemis, se défend en ces termes : « — Celui qui a la conscience d’avoir bien mérité de son pays, et surtout de lui être encore utile ; celui que ne rassasie pas une vaine popularité, et qui dédaigne les succès d’un jour pour la véritable gloire ; celui qui veut dire la vérité, qui veut faire le bien public, indépendamment des mobiles mouvements de l’opinion populaire ; cet homme porte avec lui la récompense de ses services, le charme de ses peines et le prix de ses dangers ; il ne doit attendre sa moisson, sa destinée, la seule qui l’intéresse, la destinée de son nom, que du temps, ce juge incorruptible, qui fait justice à tous. » — (Du droit de paix et de guerre. 2e Discours.)
En effet, outre son vocabulaire et ses licences, la poésie a aussi son rhythme et sa mélodie ; c’est par là qu’elle charme et remplit doucement l’oreille ; briser ce rhythme, c’est dépouiller la poésie de son agrément musical, c’est méconnaître un de ses caractères essentiels. […] Elles ont sous leurs formes sévères un charme qui nous plaît. […] La Poésie Chasser tout souvenir et fixer la pensée, Sur un bel axe d’or la tenir balancée, Incertaine, inquiète, immobile pourtant ; Éterniser peut-être un rêve d’un instant ; Aimer le vrai, le beau, chercher leur harmonie ; Écouter dans son cœur l’écho de son génie ; Chanter, rire, pleurer, seul, sans but, au hasard ; D’un sourire, d’un mot, d’un soupir, d’un regard ; Faire un travail exquis, plein de crainte et de charme, Faire une perle d’une larme : Du poète ici-bas voilà la passion, Voilà son bien, sa vie et son ambition. […] Tous ces menus détails de la vie intime, dont l’enchaînement constitue la journée, sont pour moi autant de nuances d’un charme continu qui va se développant d’un bout à l’autre du jour. […] Féli pour le même labeur ; les heures d’étude et d’épanchement poétique, qui nous mènent jusqu’au souper ; ce repas qui nous appelle avec la même douce voix et se passe dans les mêmes joies que le dîner, mais moins éclatantes, parce que le soir voile tout, tempère tout ; la soirée qui s’ouvre par l’éclat d’un feu joyeux, et, de lecture en lecture, de causeries en causeries, va expirer dans le sommeil ; à tous les charmes d’une telle journée ajoutez je ne sais quel rayonnement angélique, quel prestige de paix, de fraîcheur et d’innocence, que répandent la tête blonde, les yeux bleus, la voix argentine, les ris, les petites moues pleines d’intelligence d’un enfant qui, j’en suis sûr, fait envie à plus d’un ange, qui vous enchante, vous séduit, vous fait raffoler avec un léger mouvement de ses lèvres, tant il y a de puissance dans la faiblesse !
Attaqué par vos yeux, je leur rendis les armes : Je me fis prisonnier de tant d’aimables charmes ; Je leur livrai mon âme, et ce cœur généreux Dès ce premier moment oublia tout pour eux. […] On vit pour la première fois, représenté avec dignité et avec charme, le combat des passions entre elles et du devoir contre les passions.