Il disait encore : « L’oisiveté que j’aime est à la fois celle d’un enfant qui est sans cesse en mouvement pour ne rien faire, et celle d’un radoteur dont la tête bat la campagne sitôt que ses bras sont en repos.
Leur bras n’atteint jamais que lande matière ; Ils ébranlent le marbre, ils attaquent la pierre, Et quand le mur battu tombe sur le côté, Leur torrent passe et fuit, comme un torrent d’été.
C’est pourquoi eux et moi supplions très humblement Votre Majesté de vouloir bien employer nos bras et nos vies en choses possibles ; quelque hasardeuses qu’elles soient, nous y mettrons jusqu’à la dernière goutte de notre sang. » Lettre de sentiment de madame de Sévigné à sa fille Livry, lundi 27 mai 1676.
On a imaginé, il y a longtemps, que la nature agit toujours par le chemin le plus court, qu’elle emploie le moins de force et la plus grande économie possible ; mais que répondraient les partisans de cette opinion à ceux qui leur feraient voir que nos bras exercent une force de près de cinquante livres pour lever un poids d’une seule livre ; que le cœur en exerce une immense pour exprimer une goutte de sang ; qu’une carpe fait des milliers d’œufs pour produire une ou deux carpes ; qu’un chêne donne un nombre innombrable de glands qui souvent ne font pas naître un seul chêne ?
Que pourront vos ligues formées Contre le bonheur de nos jours, Quand le bras du Dieu des armées S’armera pour notre secours ?
Alors ils pouvaient dire l’un et l’autre, avec saint Ambroise2 : Stringebam brachia, sed jam amiseram quam tenebam , je serrais les bras, mais j’avais déjà perdu ce que je tenais.
Boileau, dans le second chant du Lutrin, nous offre aussi un bel exemple de gradation descendante : « …… La Mollesse oppressée « Dans sa bouche, à ces mots, sent sa langue glacée ; « Et, lasse de parler, succombant sous l’effort, « Soupire, étend les bras, ferme l’œil et s’endort. » V de la litote. […] Desidia (de sedere, être assis) est l’état d’un homme qui reste les bras croisés ; inaction, fainéantise.