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140. (1875) Poétique

Changez l’accent, c’est le songe qui promet et non Jupiter : et cet autre où le même poète semble dire d’un bois très sec, qu’ il était trempé de pluie  ; ôtez l’accent, vous faites d’un pronom une négation. — Par la ponctuation, comme dans Empédocle : Aussitôt ce qui était immortel devint mortel, et ce qui était simple auparavant devint mixte.

141. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre V. — Qualités particulières du Style »

La pierre criera contre vous du milieu de la muraille, et le bois qui sert à lier le bâtiment rendra témoignage contre vous.

142. (1845) Leçons de rhétorique et de belles-lettres. Tome II (3e éd.)

Qui nous dira, ajoute-t-il, si l’étude n’éteint point le génie de l’invention chez un homme que la nature en avait favorisé ; si le poids et le nombre de tant d’idées et de notions étrangères n’étouffe pas en nous la faculté de penser, comme sous un monceau de bois disparaît l’étincelle qui devait produire de vives flammes ? […] Ou c’est un berger qui s’assied solitaire au bord d’un ruisseau, pour déplorer l’absence ou la cruauté de sa maîtresse, et nous dire que depuis qu’elle a quitté le canton les feuillages sont flétris, les fleurs n’ont plus d’éclat ; ou ce sont deux bergers qui, par suite d’un défi, chantent alternativement quelques vers assez ordinairement dépourvus de sens ; le juge les récompense tous les deux, en donnant à l’un une belle houlette, à l’autre une coupe de bois de hêtre. […] Il est vrai que Sannazar, célèbre poète latin du siècle de Léon X, tenta une innovation hardie : dans ses églogues, au lieu de bergers, il fit parler des pêcheurs, et transporta la scène du milieu des bois sur les bords de la mer. […] Ou, bientôt affamé près d’un riche voisin, Retourne au gland des bois pour assouvir ta faim. […] Ici, ma Lycoris, sont de fraîches fontaines ; Ici, tu foulerais le vert tapis des plaines ; Ici, des bois sacrés cacheraient nos amours : Que n’y puis-je avec toi consumer tous mes jours !

143. (1827) Résumé de rhétorique et d’art oratoire

Pour tracer ces caractères on employa successivement le marbre, les métaux, puis des substances plus légères et plus faciles à transporter, les feuilles de certains arbres, des tablettes de bois couvertes de cire molle qu’on incisait avec un stylet de fer, la peau préparée des animaux, et enfin le papier, dont l’invention ne remonte qu’au quatorzième siècle. […] Qu’un homme se heurte contre une pierre, dans le premier moment d’humeur il prononce quelque expression passionnée pour se venger de l’injure qu’elle lui a faite ; qu’un individu accoutumé à une série d’objets qui ont fait une forte impression sur son imagination, comme des montagnes, des bois, des campagnes où il s’est promené avec délices, soit forcé de s’en éloigner sans espoir de les revoir jamais, il ne peut se défendre d’une sensation analogue à celle que l’on ressent lorsque l’on quitte un vieil ami. […] En effet, toutes les passions veulent se manifester au-dehors ; si elles ne trouvent pas d’autres objets, elles s’adressent, plutôt que de se taire, aux bois, aux rochers, aux êtres insensibles, surtout s’ils ont quelque relation avec la cause ou l’objet qui détermine cette agitation de l’esprit. […] Cicéron, dans sa Milonienne, implore et adjure les collines et les bois sacrés des Albains, et leur adresse une longue invocation.

144. (1825) Rhétorique française, extraite des meilleurs auteurs anciens et modernes pp. -433

Préface. L a nécessité d’une Rhétorique élémentaire est généralement sentie de tous ceux qui enseignent les belles-lettres dans les colléges. Il n’est point de professeur à qui l’expérience n’ait prouvé qu’un abrégé de préceptes précis, clair et méthodique, où les vrais principes de la composition seraient présentés avec simplicité et mis à la portée des esprits ordinaires, offrirait aux élèves de précieux avantages. Depuis que je professe la rhétorique, et déjà il y a plusieurs années, je cherche un pareil livre, et jusqu’ici je l’ai cherché en vain. Les chefs qui ont gouverné successivement l’Université ont remarqué qu’il manquait à l’enseignement et manifesté le désir qu’ils avaient de voir quelqu’un se charger de le rédiger.

145. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre I. Du Discours oratoire. »

Ce ne sont pas seulement des hommes à combattre ; ce sont des montagnes inaccessibles ; ce sont des ravines et des précipices d’un côté ; c’est de l’autre un bois impénétrable, dont le fond est un marais ; et derrière, des ruisseaux, de prodigieux retranchements ; ce sont partout des forts élevés, et des forêts abattues qui traversent des chemins affreux ; et au-dedans, c’est Merci 16 avec ses braves Bavarois, enflés de tant de succès et de la prise de Fribourg ; Merci, qu’on ne vit jamais reculer dans les combats ; Merci, que le prince de Condé et le vigilant Turenne 17 n’ont jamais surpris dans un mouvement irrégulier, et à qui ils ont rendu ce grand témoignage, que jamais il n’avait perdu un seul moment favorable, ni manqué de prévenir leurs desseins, comme s’il eût assisté à leurs conseils.

146. (1865) Cours élémentaire de littérature : style et poétique, à l’usage des élèves de seconde (4e éd.)

… tels encore qu’il les a vus toujours, Ces grands bois, ce ruisseau qui fuit sous le feuillage.

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