Les tours recherchés, les expressions ambitieuses, les pensées brillantes, conviennent plus à un rhéteur qui veut attirer sur lui une partie de l’attention due seulement au sujet. […] Assurément, de tous les événements dont l’univers a été le théâtre, il n’en est aucun qui soit aussi frappant, aussi digne de notre attention, aussi grand, aussi utile aux hommes, que l’établissement et la perpétuité du christianisme ; mais comme l’écrivain y est abandonné à lui-même, qu’il n’a de ressources que dans ses connaissances et ses talents pour distinguer le vrai et le faire connaître aux autres, il faut qu’il soit profondément instruit des mystères, de la morale de la religion et du droit canonique ; qu’il fasse connaître le véritable esprit des lois, des règles, des décisions, des usages, des privilèges de l’Église ; ses oracles, ses dogmes, sa foi, son autorité, l’étendue et les bornes de sa juridiction.
Voici ce que disent des puristes La Bruyère et Lainet : Ces sortes de gens ont une fade attention à ce qu’ils disent, et l’on souffre avec eux, dans la conversation, de tout le travail de leur esprit ; ils sont comme pétris de phrases et de petits tours d’expression ; ils ne hasardent point le moindre mot quand il devrait faire le plus bel effet du monde : rien d’heureux ne leur échappe ; rien chez eux ne coule de source et avec liberté ; ils parlent proprement et ennuyeusement. […] Employé continuellement, il ne tarderait pas à fatiguer l’attention, surtout s’il était joint à la finesse, parce qu’il exigerait trop de contention d’esprit.
Au reste, en disant que la critique doit être judicieuse, j’ai voulu dire aussi qu’elle doit être réfléchie ; c’est-à-dire, que celui qui veut juger une production littéraire ne saurait la lire et l’examiner avec une attention trop scrupuleuse.
Et ainsi il faut suppléer par une attention toute particulière à cette corruption de notre esprit, et c’est une des manières dont nous devons pratiquer cet avertissement du Sage2 : « Appliquez-vous avec tout le soin possible à la garde de votre cœur » ; ce qui nous doit porter à veiller avec soin sur tout ce qui entre dans un vase si précieux.
Je n’y ai fait nulle attention.
Et si tout ce qui passe par tant de canaux, s’altère d’ordinaire, et ne revient jamais à nous comme il a été dit dans sa source ; pourquoi voudriez-vous que les discours qui vous regardent vous seul, fussent exempts de cette destinée, et méritassent plus d’attention et de silence » ?
Il doit y avoir un héros qui domine tous les autres : deux actions, deux héros qui marchent simultanément divisent l’attention, et l’intérêt diminue.