« La nature est riche, dit Vico dans ses Institutions oratoires, l’art pauvre, l’exercice et le travail invincibles… Aussi, ajoute-t-il, les peintres qui veulent devenir excellents ne s’arrêtent pas aux longues et subtiles discussions sur leur art, mais ils passent des années entières à copier les tableaux des grands maîtres. » La meilleure leçon pour l’écrivain est l’étude approfondie des bons modèles, et les travaux qui ont pour but de reproduire les formes de leur style. […] Ce n’est pas rendre un service aux génies que de les dégager de l’assujettissement à la méthode ; elle est pour eux ce que les lois sont pour l’homme libre. » Seulement j’ajouterai avec Montesquieu : « Comme les lois sont toujours justes dans leur être général, mais presque toujours injustes dans l’application, de même les règles, toujours vraies dans la théorie, peuvent devenir fausses dans l’hypothèse. […] Un rhéteur contemporain ajoute dans le même sens : « Rien ne s’improvise en littérature ; car l’idée, quelque lucide qu’elle soit, n’est pas œuvre littéraire.
On a remarqué, avec raison, qu’il y avait quelque chose de petit dans l’idée de ce cercle, et que l’auteur, par ce trait ajouté à l’original qu’il a suivi, en avait rabaissé la grandeur. […] « Il y a, ajoute-t-il, des endroits merveilleux ! […] Ajoutons que le sacrifice magique représenté par Rousseau peut soutenir le parallèle avec ceux que nous offrent ces chefs-d’œuvre de l’antiquité.
On doit, ajoute-t-il, s’attacher fortement à imiter toutes les perfections que l’on découvre en eux ; car il est indubitable que l’art consiste en grande partie dans l’imitation : Neque enim dubitari potest, quin artis pars magna contineatur imitatione. […] A ce témoignage nous pouvons ajouter la pratique des plus illustres écrivains, qui tous se sont livrés à cet exercice, depuis Démosthènes, Virgile et Cicéron, jusqu’à Fénelon, Racine et J. […] Quant à l’expolition, elle consiste à insister de plusieurs manières sur la même idée, pour la travailler, l’éclaircir, la développer et la rendre plus intéressante. — A ces différentes sortes d’amplification par les pensées, nous ajouterons celle qui se fait par le moyen des figures de pensées en général, comme on peut le voir dans le monologue bien connu où Marmontel a trouvé moyen de réunir presque toutes les figures.
Cic. — Denegare ajoute à l’idée de negare. […] Hor. — Contemnere ajoute à l’idée de temnere. […] — Expostulare ajoute à l’idée de postulare. […] Virg. — Despondere ajoute à l’idée de spondere. […] Cic. — Rusticanus ajoute à l’idée de rusticus.
Il fallait aviser aux moyens de faciliter l’écoulement des eaux : on en trouva un, et le dôme, en protégeant le temple, ajouta à son imposante grandeur. […] Les rhéteurs avouent que l’art ne peut remplacer le caractère, mais ils ajoutent qu’il peut le seconder. […] Chaque raison nouvelle est comme un flot qui vient grossir le raisonnement et ajouter à l’évidence, jusqu’à ce que la démonstration soit complète. […] « C’est une envie, ajoute-t-il, afin de rehausser le mérite d’une condescendance si rare, c’est une envie qui ne prend guère aux rois, aux barbes grises et aux victorieux. […] Ce sont les femmes, ajoute-t-il, qui conservent le mieux la pureté de l’ancien accent.
Il faut donc revenir sur son ouvrage, le corriger, le polir, le limer avec le plus grand soin : Polissez-le sans cesse et le repolissez ; Ajoutez quelquefois, et souvent effacez. […] Le travail de la révision est donc d’une importance extrême : il faut se juger soi-même sévèrement, examiner l’ensemble et les détails, retrancher, ajouter, éclaircir selon le besoin, et même recommencer, s’il est nécessaire.
Sophocle ajouta un troisième acteur et décora la scène. […] Nous avons établi que la tragédie est l’imitation d’une action entière et parfaite, et nous avons ajouté, d’une certaine étendue, car il y a des choses qui sont entières et qui n’ont point d’étendue. […] Le mot allongé est celui où l’on met une voyelle longue à la place d’une brève, ou auquel on ajoute une syllabe, comme πόλεως pour πόληος, Πηλείδου pour Πηληϊάδεω. […] Le mot est changé quand on en conserve une partie et qu’on y en ajoute une autre, δεξιτερόν pour δεξιόν. […] Dans toutes ces définitions, Aristote a toujours conservé le même genre, φωνή, voix, son, auquel il a ajouté par degré les différences propres de chaque espèce.