On admire l’exposition du Bajazet de Racine, comme une des plus belles du théâtre.
On y trouvera le vrai sublime des images, quoiqu’on ne puisse pas y admirer ces traits énergiques, ce coloris vigoureux, cette élévation majestueuse qui caractérisent les Prophètes.
La critique a relevé, dans l’Iliade et dans l’Odyssée, quelques longueurs, des détails inutiles, des écarts multipliés ; mais, malgré ces défauts, il y a près de trois mille ans que toutes les nations éclairées admirent ces deux poèmes ; ce qui a fait dire à Chénier : Trois mille ans ont passé sur la cendre d’Homère, Et depuis trois mille ans, Homère respecté, Est jeune encor de gloire et d’immortalité.
On admire avec raison ce verbe κεῖται, qui doit tout son prix à la circonstance.
La Lettre de Fénelon à l’Académie est une étude exquise de la passion chez l’orateur et chez le poëte ; elle ne laisse qu’un regret, c’est que le critique n’ait pas osé admirer ses contemporains. […] Pharnace cherche à tromper la défiance de Mithridate : Seigneur, je ne vous puis déguiser ma surprise, J’écoute avec transport cette grande entreprise ; Je l’admire ; et jamais un plus hardi dessein Ne mit à des vaincus les armes à la main. Surtout, j’admire en vous ce cœur infatigable Qui semble s’affermir sous le faix qui l’accable ; Mais, si j’ose parler avec sincérité, En êtes-vous réduit à cette extrémité ?
Plus on vous critiquera, plus vous devez vous faire admirer.
Le secret pour être admiré, c’est de savoir, par une alliance ingénieuse, rajeunir une expression surannée. […] Quant à vous, étudiez avec amour les chefs-d’œuvre de la Grèce ; nuit et jour, étudiez-les. — Mais nos pères n’admiraient-ils pas et le rhythme et les saillies de Plaute ?