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106. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre lII. »

L’épopée est divisée en chants, dont le nombre est abandonné à la volonté de l’auteur.

107. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Prosper Mérimée. Né en 1803. » pp. 558-565

Léonidas eut le tort d’occuper de sa personne un poste imprenable, et de s’amuser à tuer des Persans, tandis qu’il abandonnait à un lâche la garde d’un autre défilé moins difficile, qui vient déboucher à deux lieues en arrière des Thermopyles.

108. (1863) Principes de rhétorique et de littérature appliqués à l’étude du français

Si l’âme, vivement émue, s’abandonne aux élans de la passion et aux fantaisies de l’imagination, pour le plaisir de peindre, et de toucher par l’image harmonieuse du beau, l’inspiration, nous l’avons dit, prend le nom de poésie. […] Il est libre de s’abandonner aux inspirations de l’éloquence pour persuader la vertu, comme Bossuet ou Bourdaloue, par les fortes leçons du sermon ou les accents inspirés de l’oraison funèbre : c’est par là que son langage touche à la poésie. […] En effet, dans les sciences exactes, il n’y a ni liberté ni choix ; la vérité est rigoureuse et n’abandonne rien à l’indépendance de l’esprit. […] Silanus, qui l’aimait, s’en vit abandonné. […] Lauriers, sacrés lauriers qu’on veut réduire en poudre, Et qui mettez sa tête a l’abri de la foudre, L’abandonnerez-vous à l’infâme couteau Qui fait choir les méchants sous la main d’un bourreau ?

109. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre III. Du Genre historique. »

S’il s’abandonne à la fougue de son imagination, il deviendra diffus, et par là même, froid et languissant. […] Villaret l’a continuée avec succès, quoiqu’il se soit quelquefois trop abandonné à sa verve.

110. (1881) Morceaux choisis des classiques français des xvie , xviie , xviiie et xixe siècles, à l’usage des classes de troisième, seconde et rhétorique. Prosateurs

De vray, estant sur le propos de la curiosité, et de cette passion avide et gourmande de nouvelles, qui nous faict, avecques tant d’indiscretion et d’impatience, abandonner toutes choses pour entretenir un nouveau venu, et perdre tout respect et contenance pour crocheter soubdain, où que nous soyons, les lettres qu’on nous apporte, il a eu raison de louer la gravité de Rusticus ; et pouvoit encores y joindre la louange de sa civilité et courtoisie, de n’avoir voulu interrompre le cours de sa declamation. […] Il se faut resjouir avec les joyeux et pleurer avec les pleurans, dit l’Apostre, et la Charité est patiente, benigne, libérale, prudente, condescendante… Il est utile qu’un chacun choisisse un exercice particulier de quelque vertu, non point pour abandonner les autres, mais pour tenir plus longtemps son esprit rangé et occupé. […] abandonnera-t-il le vaisseau à la tempête, si elle ne cesse pas si tôt qu’il veut ? […] Mais sur le premier bruit qui leur vient que Monsieur s’avance avec une armée et que le roi le suit de près, ils se retirent, ils se retranchent derrière Corbie, et quand ils apprennent que l’on ne s’arrête point, et que l’on marche à eux tête baissée, nos conquérants abandonnent leurs retranchemens.

111. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section quatrième. Genre Démonstratif. Les Panéryriques. — Chapitre VIII. De l’Oraison funèbre. »

« Il faut donc penser qu’outre le rapport que nous avons, du côté du corps, avec la nature changeante et mortelle, nous avons d’un autre côté un rapport intime avec Dieu, parce que Dieu même a mis quelque chose en nous qui peut confesser la vérité de son être, en adorer la perfection, en admirer la plénitude ; quelque chose qui peut se soumettre à sa toute-puissance, s’abandonner à sa haute et incompréhensible sagesse, se confier en sa bonté, craindre sa justice, espérer en son éternité. — Il faut, par la suite du même raisonnement, que ce qui porte en nous sa marque divine, ce qui est capable de s’unir à Dieu y soit aussi rappelé.

112. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre VI. Analyse du discours sur l’esprit philosophique, par le P. Guénard. »

Les philosophes d’un génie vulgaire sont toujours noyés dans les détails : incapables de remonter aux principes d’où l’on voit sortir les conséquences, comme une eau vive et pure de sa source, ils se fatiguent à suivre le cours de mille petits ruisseaux qui se troublent à tout moment, qui les égarent dans leurs détours, et les abandonnent ensuite au milieu d’un désert aride.

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