Mais on reconnaîtra facilement, au style ou au choix des morceaux, Cicéron, Sénèque le philosophe, Quintilien, les deux Pline, Valère-Maxime, Aulu-Gelle, Pétrone ; Salluste, Tite-Live, César, Cornélius Népos, Tacite, Velléius Paterculus, Justin, Florus, Quinte-Curce, Suétone, Ammien Marcellin ; Végèce, Fronton, Columelle, Pomponius Méla ; les anciens panégyristes, Térence, Virgile, Ovide, Lucain, Sénèque le tragique, Claudien ; et parmi les modernes : Boèce, Strada, Grenan, Rollin, Porée, Villemain, Vanière, etc.
Le même siècle, qui se glorifie aujourd’hui d’avoir produit Auguste101, ne se glorifie guère moins d’avoir produit Horace et Virgile.
Avertissement pour la nouvelle édition Cette nouvelle édition de nos Morceaux choisis des auteurs français, à l’usage du premier cycle de l’enseignement secondaire, est destinée à la fois aux élèves de la section A et à ceux de la section B : c’est qu’en effet, dans un grand nombre de lycées et de collèges, les deux sections se trouvent, pour l’explication des textes, réunies sous la direction d’un même maître. En raison des besoins plus divers auxquels ce volume doit désormais répondre, on ne s’étonnera pas que nous l’ayons enrichi d’un certain nombre d’extraits nouveaux. Aussi bien, nous sommes-nous toujours efforcé, dans cette édition comme dans les précédentes, de choisir des morceaux de caractère différent et d’étendue variée, et qui parussent mieux faits les uns pour être appris par cœur, les autres pour être lus en classe ou dans la famille. Nous n’avons pas renoncé à mettre, comme nous l’avions toujours fait, sous les yeux de nos enfant quelques pages de notre ancienne littérature, de la Chanson de Roland à Villon et de Villehardouin à Commynes. Mais nous avons groupé ces extraits dans une introduction paginée à part : les plus anciens sont accompagnés d’une traduction ; ceux du xve siècle, de notes nombreuses.
La description suivante de Virgile me paraît critiquable par les détails tant soit peu ignobles dans lesquels il entre, quoique le sujet soit en lui-même digne d’élever jusqu’au sublime l’imagination du poète. […] Virgile, Racine et Fénelon sont des modèles de la convenance du style. […] La seconde classe d’objets que l’on peut imiter par le son des mots, est le mouvement ; il est en effet rapide ou lent, doux ou violent, égal ou saccadé, facile ou pénible ; et quoiqu’il n’y ait aucune affinité réelle entre un son, de quelque nature qu’il soit, et un mouvement, cependant leur ressemblance est sensible à l’imagination, ainsi ce vers de Virgile : Quadrupedante putrem sonitu quatit ungula campum, imite parfaitement le mouvement qu’il exprime. […] Le sentiment que peint Virgile dans les vers suivants pénètre jusqu’au cœur, sans qu’il soit besoin d’avoir recours aux figures ; il décrit un Argien, qui, loin de sa patrie, tombe frappé à mort : Sternitur infelix alieno vulnere, cœlumque Adspicit, et dulces moriens reminiscitur Argos.
Virgile a dit, en parlant des abeilles : Et dans un faible corps s'allume un grand courage.
Boileau, dans ses réflexions sur Longin : La langue qu’ont écrite Cicéron et Virgile , etc.
Virgile, qui l’avait pris pour modèle, est aussi admirable sous ce rapport. […] Voulez-vous acquérir le talent de peindre par la parole, étudiez Cicéron et Virgile, Bossuet, Racine, Massillon et tous les grands écrivains qui possédaient éminemment ce privilège. […] Homère, Sophocle, Virgile, Corneille, Racine ont rencontré plus d’une fois cette éloquence.