Après eux viennent Racine, qui nous a laissé quelques bonnes épigrammes, Mainard, Boileau et Piron. […] Aussi n’y a-t-il aucun poète qui ait atteint à ce degré de perfection qu’on exige dans ce petit poème ; et ce qu’a dit Boileau, il y a un siècle, nous pouvons le répéter aujourd’hui, qu’un sonnet sans défauts est un heureux phénix qui est encore à trouver.
Vous verrez que nos bons écrivains, Fénelon, Bossuet, Racine, Despréaux, employaient toujours le mot propre. […] Dans sa lettre du 3 avril 1741, Voltaire écrit à peu près les mêmes choses à Helvétius : « Vous ne savez pas combien cette première épître sera belle, et moi je vous dis que les plus belles de Despréaux seront au-dessous ; mais il faut travailler, il faut savoir sacrifier des vers ; vous n’avez à craindre que votre abondance, vous avez trop de sang, trop de substance ; il faut vous saigner et jeûner. » 1.
Boileau suivit de près Horace, et laissa derrière lui Perse et Juvénal.
C’est ainsi que Boileau s’est servi d’un tour très noble et très harmonieux pour dire qu’il avait cinquante-huit ans accomplis : Mais aujourd’hui qu’enfin la vieillesse venue, A jeté sur ma tête avec ses doigts pesans Onze lustres complets surchargés de trois ans. […] Ainsi, dans ce vers de Boileau, l’e muet du dernier mot ne compte pas : N’offrez rien au lecteur que ce qui peut lui plaire. […] Telles sont les rimes des beaux vers que Boileau met dans la bouche de la Mollesse pour faire l’éloge de Louis XIV : Hélas !
Ce genre, dit Boileau, Élevant jusqu’au ciel son vol ambitieux, Entretient dans ses vers commerce avec les dieux, Aux Athlètes dans la Pise il ouvre la barrière, Chante un vainqueur poudreux au bout de la carrière. […] Boileau a dit en parlant de l’ode : Son style impétueux souvent marche au hasard. […] Horace et Boileau nous ont marqué les différents usages auxquels ce poème fut employé : Versibus impariter junctis querimonia primum, Post etiam inclusa est voti sententia compos.
Telles sont les rimes de ces beaux vers que Boileau met dans la bouche de la mollesse136, pour faire l’éloge de Louis XIV. […] Ceux-ci sont de Boileau.
C’est un petit village, ou plutôt un hameau… (Boileau) 2. […] (Boileau, épître V, v. 64.)