La France est par excellence le pays de la chanson : c’est comme un fruit naturel de cette terre où l’on aime avant tout l’esprit et la gaieté.
Allusion à l’ambassade que ce prince reçut de Siam : « Pays, dit Voltaire, où l’on avait ignoré jusqu’alors que la France existât. » Siècle de Louis XIV, ch.
Ce qui fit un héros du prince de Condé J’appelle le principe de ces grands exploits cette ardeur martiale qui ; sans témérité ni emportement, lui faisait tout oser et tout entreprendre ; ce feu qui, dans l’exécution, lui rendait tout possible et tout facile ; cette fermeté d’âme que jamais nul obstacle n’arrêta, que jamais nul péril n’épouvanta, que jamais nulle résistance ne lassa, ni ne rebuta ; cette vigilance que rien ne surprenait ; cette prévoyance à laquelle rien n’échappait ; cette étendue de pénétration avec laquelle, dans les plus hasardeuses occasions, il envisageait d’abord tout ce qui pouvoit ou troubler, ou favoriser l’événement des choses : semblable à un aigle dont la vue perçante fait en un moment la découverte de tout un vaste pays ; cette promptitude à prendre son parti, qu’on n’accusa jamais en lui de précipitation, et qui, sans avoir l’inconvénient de la lenteur des autres, en avait toute la maturité ; cette science qu’il pratiquait si bien, et qui le rendait si habile à profiter des conjonctures, à prévenir les desseins des ennemis presque avant qu’ils fussent conçus, et à ne pas perdre en vaines délibérations ces moments heureux qui décident du sort des armées ; cette activité que rien ne pouvait égaler, et qui, dans un jour de bataille, le partageant, pour ainsi dire, et le multipliant, faisait qu’il se trouvait partout, qu’il suppléait à tout, qu’il ralliait tout, qu’il maintenait tout : soldat et général tout à la fois, et, par sa présence, inspirant à tout le corps d’armée, jusqu’aux plus vils membres qui le composaient, son courage et sa valeur, ce sang-froid qu’il savait si bien conserver dans la chaleur du combat, cette tranquillité dont il n’était jamais plus sûr que quand on en venait aux mains, et dans l’horreur de la mêlée ; cette modération et cette douceur pour les siens, qui redoublaient à mesure que sa fierté pour l’ennemi était émue ; cet inflexible oubli de sa personne, qui n’écouta jamais la remontrance, et auquel constamment déterminé, il se fit toujours un devoir de prodiguer sa vie, et un jeu de braver la mort ; car tout cela est le vif portrait que chacun de vous se fait, au moment que je parle, du prince que nous avons perdu ; et voilà ce qui fait les héros1.
Il se prend d’abord pour l’ensemble des écrits d’une époque, d’un pays, ou même d’un certain genre. […] Cette union entre le caractère et le style d’un homme est si intime et si profonde que les différents pays ont un style particulier et analogue au caractère de leurs habitants. […] Sacrés monts, fertiles vallées, Par cent miracles signalées ; Du doux pays de nos aïeux Serons-nous toujours exilées ? […] Elles doivent être locales, c’est-à-dire conformes aux mœurs du siècle et du pays où l’on place les acteurs de l’épopée ; bonnes, mais d’une bonté générale qui souffre quelque faiblesse et quelques défauts, si l’on veut plaire et intéresser ; convenables, c’est-à-dire que tous les acteurs doivent parler selon leur âge, leur sexe, leur situation ; ressemblantes c’est-à-dire en harmonie avec les données de l’histoire, de la fable ou de la tradition ; égales, c’est-à-dire toujours constantes et telles dans la suite du récit qu’on les a montrées d’abord ; variées, c’est-à-dire se donnant mutuellement du relief et de l’éclat par les contrastes entre les divers personnages.
Je laisse mon pays florissant, et mes amis dans l’abondance. […] Vous, Tanaoxare, vous aurez le gouvernement de la Médie, de l’Arménie, et du pays des Cadusiens.
« Les enfants de tous les pays, dit M. […] Une comédie de caractère est d’autant meilleure qu’elle peint des mœurs plus générales, parce qu’ainsi elle est sûre de plaire dans tous les temps et dans tous les pays : c’est ce qui assure l’immortalité aux grandes œuvres de Molière.
Je crois qu’avec cela, mon cher marquis, je croi Qu’on peut par tout pays être content de soi. […] Je sais encore moins cacher mes défauts, et faire le personnage d’un homme de bien si je ne le suis pas véritablement ; et quand je pourrais me rendre capable de cette science, il me fâcherait fort, après avoir passé neuf portes et donné des batailles pour en venir là, d’être enfin arrêté à la dixième ; et si on m’y recevait quelquefois, d’entrer en un pays où les chapeaux n’ont point été faits pour couvrir la tête, et où tout le monde devient bossu à force de faire des révérences.
Malgré l’importance réelle des services qu’il avait rendus à son pays, malgré l’injustice qui le forçait de les retracer quelquefois, on lui peut reprocher cependant d’avoir été trop souvent son propre panégyriste.
Mais il se formait insensiblement, dans le silence du cabinet, des hommes qui devaient bientôt honorer leur pays et étonner l’Europe, par la profondeur de leurs vues et l’éclat d’une éloquence qui ne nous laisse presque plus rien à envier aux anciens, à cet égard.
Que l’homme de lettres doit aimer son pays.
Auguste veut confondre Cinna, et lui reproche d’avoir loué devant lui la monarchie : Affranchir ton pays d’un pouvoir monarchique ? […] Ils y courent en foule, et, jaloux l’un de l’autre, Désertent leur pays pour inonder le nôtre. […] C’est l’exposé clair et sobre d’une question sur laquelle il faut appeler l’attention d’une ou de plusieurs personnes intéressées, et qui est soumise à la discussion compétente d’un conseil, d’une compagnie, d’un tribunal, d’une assemblée politique, d’un gouvernement et même d’un pays tout entier. […] 2° L’ode héroïque célèbre les demi-dieux et les grands hommes, les héros de tous les temps et de tous les pays. […] Dans ses Odes et ballades, Victor Hugo a commis une erreur en appelant ballades de petits poèmes du genre de ceux qui portent ce nom en Allemagne ou autres pays, et qui dans des vers souvent lyriques racontent une légende où le merveilleux se mêle au tragique.
. — Et afin que l’on vît toujours dans ces deux hommes de grands caractères, mais divers, l’un emporté d’un coup soudain, meurt pour son pays comme un Judas Machabée ; l’autre, élevé par les armes au comble de la gloire, comme un David, comme lui meurt dans son lit, en publiant les louanges de Dieu et instruisant sa famille, et laisse tous les cœurs remplis tant de l’éclat de sa vie que de la douleur de sa mort ».
Au sortir de l’adolescence, il vint de son pays, à pied, chercher à Paris la fortune : il ne devait y trouver que les déceptions, les dégoûts et la misère.
Ainsi se forme en de hautes méditations et de magnanimes habitudes, l’élite nationale d’un pays.
J’en détache ce passage : « L’on marche sur les mauvais plaisants, et il pleut par tous pays de cette sorte d’insectes.
Tout contrefacteur ou débitant de contrefaçons de cet Ouvrage sera poursuivi conformément aux lois. Toutes mes Editions sont revêtues de ma griffe. Avant-propos. Le succès toujours croissant de la nouvelle Méthode, à laquelle ce Cours est adapté, nous dispense d’en faire l’éloge, et d’ajouter un tardif et obscur hommage aux suffrages éminents qui l’ont accueillie dès son apparition. En offrant au public ce recueil, nous n’avons point la prétention chimérique de suivre pas à pas la théorie de l’auteur, de présenter chacun des exercices qui composent notre ouvrage, comme le développement spécial d’une règle de la Méthode.
Sire, ainsi ces cheveux blanchis sous le harnois, Ce sang pour vous servir prodigué tant de fois, Ce bras, jadis l’effroi d’une armée ennemie, Descendaient au tombeau tout chargés d’infamie, Si je n’eusse produit un fils digne de moi, Digne de son pays et digne de son roi : Il m’a prêté sa main, il a tué le comte ; Il m’a rendu l’honneur, il a lavé ma honte. […] Ce fut dans les compositions dramatiques grâce aux encouragements de Richelieu et de Louis XIV, que se sont donné en quelque sorte rendez-vous les plus grands génies du dix-septième et du dix-huitième siècle, par une rivalité féconde qui a élevé la gloire de la scène française au-dessus de celle de tous les autres pays.
Et si on lui demande, comment, déjà vieux, et n’ayant qu’un instant à passer sur la terre, il a pu se résoudre à traîner les restes d’une vieillesse honteuse, après avoir enfreint les lois de son pays, que répondra-t-il ?
Il n’a rien de commun avec le Midi, pays des chimères, des aventures, des allégories et des symboles ; il sort tout armé de l’imagination rêveuse des hommes du Nord, qui se plaît à l’analyse des caractères, à l’examen détaillé des individus et à la peinture des mœurs.
Le deuxième volume est le complément du premier : il renferme des lectures conformes aux principes expliqués dans le premier livre ; il lui vient en aide et offre l’avantage de faire connaître plus amplement les bons écrivains de notre pays.
Voiture parlait ainsi de Richelieu : « Oui, lorsque dans deux cents ans, ceux qui viendront après nous liront en notre histoire que le cardinal de Richelieu a démoli la Rochelle et abattu l’hérésie, et que par un seul traité, comme par un coup de rets, il a pris trente ou quarante de ses villes pour une fois ; lorsqu’ils apprendront que, du temps de son ministère, les Anglais ont été battus et chassés, Pignerol conquis, Cazal secouru, toute la Lorraine jointe à cette couronne, la plus grande partie de l’Alsace mise sous notre pouvoir, les Espagnols défaits à Veillane et à Avein ; et qu’ils verront que, tant qu’il a présidé à nos affaires, la France n’a pas un voisin sur lequel elle n’ait gagné des places ou des batailles : s’ils ont quelque goutte de sang français dans les veines et quelque amour pour la gloire de leur pays, pourront-ils lire ces choses sans s’affectionner à lui, et, à votre avis, l’aimeront-ils ou l’estimeront-ils moins, à cause que, de son temps, les rentes sur l’Hôtel de Ville se seront payées un peu plus tard, ou que l’on aura mis quelques nouveaux officiers à la chambre des comptes ?
J’appelle le principe de ces grands exploits, cette ardeur martiale, qui, sans témérité ni emportement, lui faisait tout oser et tout entreprendre ; ce feu qui, dans l’exécution lui rendait tout possible et tout facile ; cette fermeté d’âme que jamais nul obstacle n’arrêta, que jamais nul péril n’épouvanta, que jamais nulle résistance ne lassa ni ne rebuta ; cette vigilance que rien ne surprenait ; cette prévoyance à laquelle rien n’échappait ; cette étendue de pénétration, avec laquelle dans les plus hasardeuses occasions, il envisageait d’abord tout ce qui pouvait ou troubler, ou favoriser l’événement des choses, semblable à un aigle, dont la vue perçante fait en un moment la découverte de tout un vaste pays ; cette promptitude à prendre son parti, qu’on n’accusa jamais en lui de précipitation, et qui, sans avoir les inconvénients de la lenteur des autres, en avait toute la maturité ; cette science qu’il pratiquait si bien, et qui le rendait habile à profiter des conjonctures, à prévenir les desseins des ennemis presque avant qu’ils fussent conçus, et à ne pas perdre en vaines délibérations, ces moments heureux qui décident du sort des armes ; cette activité que rien ne pouvait égarer, et qui, dans un jour de bataille, le partageant, pour ainsi dire, et le multipliant, faisait qu’il se trouvait partout, qu’il suppléait à tout, qu’il ralliait tout, qu’il maintenait tout, soldat et général tout à la fois, et par sa présence, inspirant à tout un corps d’armée, et jusqu’aux plus vils membres qui le composaient, son courage et sa valeur ; ce sang-froid qu’il savait si bien conserver dans la chaleur du combat ; cette tranquillisé dont il n’était jamais plus sûr, que quand on en venait aux mains et dans l’horreur de la mêlée ; cette modération et cette douceur pour les siens, qui redoublait à mesure que sa fierté contre l’ennemi était émue : cet inflexible oubli de sa personne, qui n’écouta jamais la remontrance, et auquel constamment déterminé, il se fit toujours un devoir de prodiguer sa vie, et un jeu de braver la mort : car tout cela est le vif portrait que chacun de vous se fait, au moment que je parle, du Prince que nous avons perdu ; et voilà ce qui fait les Héros. […] Ce grand nom, qu’il nous est presque permis de compter parmi les nôtres, marquera éternellement l’époque de la plus heureuse révolution, qui puisse arriver à un empire, celle de l’établissement des sciences et des arts, dans les vastes pays de la domination de votre majesté. […] Il leur est aussi essentiel de savoir l’histoire des guerres de leur pays, et même de celles des autres peuples.
L’emploi de cette figure a lieu dans les phrases suivantes : Déjà il avait abattu Ctésilas, si léger à la course, qu’à peine il imprimait la trace de ses pas sur le sable, et qu’il devançait dans son pays les plus rapides flots de l’Eurotas et de l’Alphée. […] Les Déserts de l’Arabie Pétrée Qu’on se figure un pays sans verdure et sans eau, un soleil brûlant, un ciel toujours sec, des plaines sablonneuses, des montagnes encore plus arides, sur lesquelles l’œil s’étend et le regard se perd, sans pouvoir s’arrêter sur aucun objet vivant ; une terre morte, et pour ainsi dire, écorchée par les vents, laquelle ne présente que îles ossements, des cailloux jonchés, des rochers debout ou renversés ; un désert entièrement découvert où le voyageur n’a jamais respiré sous l’ombrage, où rien ne l’accompagne, rien ne lui rappelle la nature vivante : solitude absolue, mille fois plus affreuse que relie des forêts ; car les arbres sont encore des êtres pour l’homme qui se voit seul plus isolé, plus dénué, plus perdu dans ces lieux vides et sans bornes : il voit partout l’espace comme son tombeau ; la lumière du jour, plus triste que l’ombre de la nuit, ne renaît que pour éclairer sa nudité, son impuissance, et pour lui présenter l’horreur de la situation, en reculant à ses yeux les barrières du vide, en étendant autours de lui rabane de l’immensité qui le sépare de la terre habitée ; immensité qu’il tenterait en vain de parcourir : car la faim, la soif et la chaleur brûlante pressent tous les instants qui lui restent entre le désespoir et la mort. […] S’il est vrai que j’ai chassé les ennemis de votre territoire, que je leur ai tué beaucoup de monde dans deux combats, que j’ai forcé les débris de leurs armées de s’enfermer dans leurs places, que j’ai enrichi Rome et vos soldats du butin qu’ils ont fait dans le pays ennemi ; que vos tribuns se lèvent, et qu’ils me reprochent en quoi j’ai manqué contre les devoirs d’un bon général.
Personnage véritablement né pour la gloire de son pays !
Sire, ainsi ces cheveux blanchis sous le harnois, Ce sang pour vous servir prodigué tant de fois, Ce bras jadis l’effroi d’une armée ennemie, Descendaient au tombeau tout chargés d’infamie, Si je n’eusse produit un fils digne de moi, Digne de son pays, et digne de son roi : Il m’a prêté sa main, il a tué le comte ; Il m’a rendu l’honneur, il a lavé ma honte. […] Que son fils vive, pour continuer l’honneur de sa race, pour servir son roi et son pays, il n’aura plus de regret.
L’un1, aussi correct dans sa langue que s’il l’avait apprise par règles et par principes, aussi élégant dans les langues étrangères que si elles lui étaient naturelles, en quelque idiome qu’il compose, semble toujours parler celui de son pays : il a entrepris, il a fini une pénible traduction que le plus bel esprit pourrait avouer, et que le plus pieux personnage devrait désirer d’avoir faite. […] En imprimant ainsi les mots né Français et mort en Suède, il a voulu rappeler amèrement les tristes cabales qui éloignèrent Descartes de son pays.
Dans ses lettres, elle disait un jour : « Ils sont partis hier, nos chasseurs, après tant de brillants exploits et avoir tant tué et tué que le pays sent la poudre comme un champ de bataille.
Mais, attentif à ne pas confondre les moyens avec la fin, il ne s’y arrêtera pas trop longtemps ; il se hâtera de les parcourir avec l’empressement d’un voyageur qui retourne dans sa patrie ; on ne s’apercevra point de la sécheresse des pays qu’il aura traversés ; il pensera comme un philosophe, et il parlera comme un orateur23. […] Mentor, retrouvant Télémaque dans l’île de Chypre, lui dit d’un ton de voix terrible : « Fuyez, fuyez ; hâtez-vous de fuir. » Cette répétition est très propre à faire sentir au jeune Télémaque le danger du pays qu’il habite, et la nécessité de le quitter promptement169. […] Socrate, à qui ses amis ont ménagé les moyens de s’enfuir de sa prison, croit entendre les lois elles-mêmes qui lui disent : « Ignores-tu donc toi qu’on appelle sage, que la patrie est plus vénérable encore qu’une mère, un père, et tous les aïeux ; plus auguste, plus sacrée, et dans un rang plus sublime aux yeux des immortels et des hommes qui pensent bien ; qu’il faut être encore plus respectueux, plus soumis, plus humble devant la patrie irritée que devant un père en courroux ; qu’il faut, ou la fléchir, ou souffrir en silence les peines qu’elle inflige, les verges, la prison ; que lorsqu’elle t’envoie aux combats recevoir des blessures et la mort, ton devoir est d’obéir ; que c’est un crime de fuir, de céder, de quitter le poste qu’elle t’assigne ; que tu dois enfin, et sur les champs de bataille, et dans les tribunaux, et partout, te soumettre aux ordres de ton gouvernement, de ton pays, ou employer les voies de persuasion que te laisse la justice ; mais que si la révolte est sacrilège envers un père ou une mère, elle l’est encore plus envers la patrie ?
Des siècles, des pays, étudiez les mœurs : Les climats font souvent les diverses humeurs.
Sans doute, la tribune et le barreau ont conservé beaucoup de leurs anciennes prérogatives ; l’éloquence de l’avocat en tout pays, et celle du représentant, dans les gouvernements constitutionnels, sont encore une des voies les plus rapides et les plus sûres pour arriver à la fortune, aux hautes dignités, à la considération nationale, à la célébrité européenne ; enfin la société moderne a vu naître et fleurir une troisième branche d’éloquence inconnue à l’antiquité, celle de la chaire.
M. le duc d’Orléans fit quelque mine de disputer la régence, et La Frette, qui était à lui, donna de l’ombrage parce qu’il arriva une heure après la mort du roi, à Saint-Germain, avec deux cents gentilshommes qu’il avait amenés de son pays.
Enfin, ce qui lui est surtout particulier, une certaine force, une certaine élévation qui surprend, qui enlève, et qui rend jusqu’à ses défauts, si on lui en peut reprocher quelques-uns, plus estimables que les vertus des autres : personnage véritablement né pour la gloire de son pays ; comparable, je ne dis pas à tout ce que l’ancienne Rome a eu d’excellents poëtes tragiques, puisqu’elle confesse elle-même qu’en ce genre1 elle n’a pas été fort heureuse, mais aux Eschyle, aux Sophocle, aux Euripide, dont la fameuse Athènes ne s’honore pas moins que des Thémistocle, des Périclès, des Alcibiade, qui vivaient en même temps qu’eux2.
Dans cette famille, qui donna plusieurs ministres au pays, on s’honorait non-seulement de protéger, mais de cultiver les lettres.
Passant pays.
Revenue en France au lendemain de la terreur, elle y réveilla l’esprit de société, jusqu’au jour où sa royauté de salon parut dangereuse à un pouvoir ombrageux qui la réduisit à quitter son pays.
Dès lors, affranchi par cette double victoire, notre pays put enfin s’appartenir, et rentrer en possession de sa langue aussi bien que de son territoire. […] Nous n’en dirons pas autant des extravagances dont Ronsard prit l’initiative, lorsqu’à la façon des Grecs il essaya de provigner les mots, et voulut tirer de verve les dérivés verver et vervement ; de pays, payser ; d’eau, eauer ; de feu, feuer.
Il dira que Darius ne tenta point de passer la mer, avant de s’être assuré de l’Égypte, et qu’il ne la franchit qu’après sa prise de possession ; que, plus tard, Xerxès ne l’entreprit point qu’il ne fût maître de ce pays, qu’alors il passa ; que le roi actuel vienne donc à s’emparer de l’Égypte et il effectuera le passage de la mer : voilà pourquoi il faut en empêcher la conquête. » Aristt., Rhét. […] Mais que votre aveugle fureur ne s’acharne pas contre elle-même et ne se serve pas de ses propres armes pour anéantir le pays qu’elle doit dé fendre. […] Dans la tragédie de Médée, sa confidente lui dit : Votre pays vous liait, votre époux est sans foi, Dans un si grand revers, que vous reste-t-il ? […] Le lecteur s’est déjà intéressé à lui dans son noble dévouement pour la patrie, alors qu’il l’a vu lancer une flèche contre les flancs du cheval de bois, instrument de ruine pour son pays. […] Brutus, dans la tragédie de ce nom, de Voltaire, près de sacrifier les intérêts de son pays et redoutant la vengeance céleste, s’écrie : … Du ciel qui tonne sur ma tête, J’entends la voix qui crie : arrête, ingrat, arrête, Tu trahis ton pays.
Pope donne, à cet égard, un excellent conseil aux écrivains de tous les pays.
Tel est le sentiment que l’on éprouve quand on se trouve pour la première fois dans un pays de hautes montagnes, dans les Alpes, par exemple ; ou bien encore au milieu d’un océan sans bornes ; mais quand on est familiarisé avec ce spectacle, l’étonnement diminue et le sentiment du sublime s’évanouit.
Les côtes mêmes qui paraissent les plus stériles et les plus sauvages offrent souvent des fruits délicieux, ou des remèdes très-salutaires, qui manquent dans les plus fertiles pays.
Ce sont des projets qui manquent de réalité, d’accomplissement, comme l’Espagne manque de châteaux : c’est effectivement le pays du monde où, par suite des longs ravages qu’y exercèrent les Maures, on en aperçoit le moins dans la campagne ; à cet égard, on pourrait consulter les Œuvres choisies de Pasquier, t.
quelles destinées j’assurais à mon pays !
Éloignés de leurs amis par tant de terres et par tant de mers, dans un pays où l’on ne pouvait les entendre, où l’on ne voulait pas même les écouter, ils eurent recours à M. de Lamoignon, comme à un homme incorruptible, qui prendrait le parti des faibles contre les puissants, et qui débrouillerait ce chaos d’incidents et de procédures, dont on avait enveloppé leur cause. […] « Je pense souvent en moi-même, et je me fais un vrai plaisir de le publier, que les hauts faits de nos plus célèbres guerriers, ceux des plus illustres potentats, ceux des plus belliqueuses nations de l’univers, ne peuvent être comparés aux vôtres ; qu’on examine la grandeur des guerres, ou la multitude des batailles, ou la variété des pays, ou la rapidité du succès, ou la diversité des entreprises. […] Vous avez soumis des peuples innombrables, répandus en beaucoup de pays différents, formidables par leur férocité, pourvus abondamment de tout ce qui est nécessaire pour se défendre.
La théorie en effet a été et devait être modifiée d’après les idées littéraires qui ont successivement dominé dans les siècles et les pays divers.
Courbé, comme je le suis, par la main de la douleur, je suis peu capable d’assister mon pays dans cette périlleuse conjoncture ; mais, milords, tant que je garderai le sentiment et la mémoire, je ne consentirai jamais à priver la royale postérité de la maison de Brunswick et les descendants de la princesse Sophie de leur plus bel héritage. » N’est-ce pas dans l’intervention personnelle de l’orateur que consiste en grande partie le triomphe de Bossuet, dans la péroraison de l’Oraison funèbre de Condé, « lorsqu’après avoir mis Coudé au cercueil, comme parle Chateaubriand, il appelle les peuples, les princes, les prélats, les guerriers au catafalque du héros ; lorsqu’en s’avançant lui-même avec ses cheveux blancs il fait entendre les accents du cygne, montre Bossuet un pied dans la tombe, et le siècle de Louis, dont il a l’air de faire les funérailles, prêt à s’abîmer dans l’éternité ?
Ô mon pays, sois mes amours, 1 2 Toujours Chateaubriand.
L’aspect du pays, entrecoupé de fossés boisés, est celui d’une continuelle forêt, et rappelle l’Angleterre.
Car connaissant tout seul les plus secrets penchants de nos cœurs ; développant déjà dans les premières ébauches de nos passions tout ce que nous devons être ; jugeant de nous-mêmes par les rapports divers de vice ou de vertu que les situations infinies où il pourrait nous placer ont avec les qualités naturelles de notre âme ; découvrant en nous mille dispositions cachées que nous ne connaissons pas, et qui n’attendent que l’occasion pour paraître ; seul, lorsqu’il tira tout du néant, et qu’il donna à tous les êtres cet arrangement admirable et ce cours harmonieux que la durée des temps n’a jamais pu altérer, il put prévoir quelles étaient dans cet assemblage si bien assorti les circonstances du siècle, de la nation, du pays, de la naissance, des talents, de l’état, les plus favorables à notre salut, et en les rassemblant par un pur effet de sa miséricorde, en former comme le fil et toute la suite de notre destinée.
Quesnel, dans son beau livre : Bonheur de la mort chrétienne : « Celui qui a la foi, loin de regarder la mort comme son ennemie et de la fuir comme son malheur, devrait aller au-devant d’elle par ses désirs, et la recevoir, quand elle se présente, comme sa libératrice et comme une amie qui le décharge d’un fardeau pesant et incommode, pour le faire passer d’un pays ennemi dans un lieu de sûreté, et de la région de la mort au séjour aimable et délicieux de la vie bienheureuse. » Je lis dans un article de Mme Georges Sand : « Quoi de plus beau et de plus pur que la vision intérieure d’un mort aimé ?
Cousin y recueillait pieusement tous les souvenirs de ses relations avec un ami, le comte de Santa-Rosa, patriote italien, qui était mort en Grèce, dans l’île de Sphactérie, en 1825, après avoir joué un rôle héroïque dans son pays.
Il est certain cependant que, dans tous les pays, les poètes prirent pour sujet principal de leurs premiers chants les actions de leurs dieux et de leurs héros, leurs propres exploits à la guerre, les succès ou les revers de leurs compatriotes.
Exemple : Il est contraire aux intérêts d'un peuple de porter la guerre dans les pays qui l'avoisinent : les Thébains se sont mal trouvés d'avoir porté la guerre dans la Phocide ; donc les Athéniens ne doivent pas déclarer la guerre aux Thébains. […] Observez qu'il y a deux espèces de droits ou lois : le droit naturel, qui est écrit dans le cœur de tous les hommes ; et le droit civil qui astreint tous les habitants d'un pays, d'une ville, à faire ou à ne pas faire certaines choses. […] Château-briand a dit : « Les anciens n'ont connu que l'éloquence politique et l'éloquence judiciaire : la morale, c'est-à-dire la science de tout pays, de tout gouvernement, n'a été éloquente qu'avec la loi évangélique : Démosthène combat un adversaire ou tâche de rallumer l'amour de la patrie chez un peuple dégénéré ; Cicéron défend un client ou dénonce un tyran cruel ; l'un et l'autre ne savent qu'exciter les passions, et fondent toutes leurs espérances de succès sur le trouble qu'ils jettent dans les cœurs.
Mourir pour son pays n’est pas un triste sort ; C’est s’immortaliser par une belle mort. […] On lit dans l’Exode : Je vous conduirai dans un pays où coulent le lait et le miel. […] Rousseau ; celle des souverains de notre pays, par Chateaubriand, et celle du Danube, par V.
Si cependant le nom de pays était peu usité, ou s’il n’existait pas, il faudrait employer le nom de la nation. Ex. : In Sabinis natus, né dans le pays des Sabins. […] Cela ne se trouve dans aucun pays.
Blair avait l’esprit trop juste pour ne pas reconnaître les défauts de la littérature de son pays, et apprécier les beautés de la nôtre ; et il avait le cœur trop droit pour ne pas convenir avec franchise des uns et des autres. […] On en fit tant de cas en Allemagne, que Zimmermann, l’un des écrivains les plus instruits et les plus élégants de ce pays, n’hésita pas à prononcer que cet excellent livre devait être entre les mains de tous ceux qui désiraient former leur goût dans l’art de parler et d’écrire. […] On peut donc croire que Moïse transporta les lettres égyptiennes dans le pays de Chanaan, qu’elles y furent adoptées par les Phéniciens, qui habitaient une partie de cette contrée, et que ces derniers les transmirent aux Grecs. […] Car, les Romains ayant été longtemps maîtres de toutes les Gaules, on ne parla dans ce pays, jusqu’à l’invasion des Francs et des Normands, qu’une espèce de latin corrompu, mélangé de celtique, et auquel on a donné le nom de langue romance. Ces peuples ne firent pas ce que les Saxons avaient fait en Angleterre, ils ne chassèrent pas les habitants, ils vécurent au contraire avec eux ; la langue du pays devint alors un composé de ce latin corrompu et du dialecte teutonique que parlaient les vainqueurs.
Vous et moi, d’une république à policer, il s’agit non-seulement des États où le peuple gouverne, mais encore de tout État, soit populaire, soit gouverné par plusieurs chefs, soit monarchique : ainsi je ne touche pas à la forme du gouvernement : en tout pays les règles de Socrate sont d’usage. […] Il faut connaître les lois et les coutumes de son pays, le rapport qu’elles ont avec le tempérament des peuples, les mœurs de chaque condition, les éducations différentes, les préjugés et les intérêts qui dominent dans le siècle où l’on vit, le moyen d’instruire et de redresser les esprits. […] Il l’est sans doute : on ne pouvait guère être autrement dans son siècle et dans son pays ; mais, quoique son style et sa diction sentent l’enflure de son temps et la dureté africaine, il a pourtant beaucoup de force et d’éloquence. […] Il y a des langues en Europe dans lesquelles rien n’est si rare qu’un discours élégant ; des terminaisons rudes, des consonnes fréquentes, des verbes auxiliaires nécessairement redoublés dans une même phrase, offensent l’oreille des naturels du pays. […] La température du climat introduira dans un pays froid et humide un goût d’architecture, d’ameublements, de vêtements, qui y sera fort bon, et qui ne pourra être reçu à Rome, en Sicile.
Je vis que, pour bien gouverner, j’aurais besoin d’une intelligence presque divine, qui aperçût d’un coup d’œil tous les principes et leur application ; qui ne fût dominée ni par son pays, ni par son siècle, ni par son rang ; qui jugeât tout d’après la vérité, rien d’après les conventions.
L’un deux, s’ennuyant au logis, Fut assez fou pour entreprendre Un voyage en lointain pays… Mais ce choix même, qui constitue l’élégance, suppose un travail scrupuleux et une grande attention de détail, et c’est pourquoi l’élégance n’est pas une qualité essentielle.
Sur la même colline que Virgile, et un peu plus bas, on verrait Xénophon, d’un air simple qui ne sent en rien le capitaine, et qui le fait plutôt ressembler à un prêtre des Muses, réunir autour de lui les attiques de toute langue et de tout pays : les Addison, les Pellisson, les Vauvenargues, tous ceux qui sentent le prix d’une persuasion aisée, d’une simplicité exquise, et d’une douce négligence mêlée d’ornement.
En disant que l’on ne peut défricher un pays qu’au moyen du labourage, et en assurer la conquête que par la guerre, je parle sans figures ; mais si je dis qu’ on ne peut soumettre l’Algérie que par la charrue et l’épée, je fais une figure hardie, énergique et que tout le monde comprend, parce qu’on aperçoit de suite un rapport sensible et naturel, existant d’une part entre le labourage en général et la charrue qui est le principal instrument de culture ; et d’autre part entre la guerre considérée comme moyen de conquête, et l’épée de dont on se sert le plus souvent pour combattre. […] Ils ont été choisis, chacun par leur pays, pour terminer la guerre par la mort de l’un d’eux. […] Contre qui que ce soit que mon pays m’emploie, J’accepte aveuglément cette gloire avec joie. […] « En allant au combat, disait un prince à ses soldats, songez à vos ancêtres et à vos descendants. » La pensée est exprimée avec concision, elle est profonde parce qu’elle fait songer à la gloire des héros morts pour la patrie et aux honneurs que la postérité réserve à ceux qui savent combattre et mourir pour leur pays.
Une seule édition de ce poëme, dédiee à la reine d’Angleterre, femme de Georges II, en 1727 (ce fut la première complète), et publiée dans ce pays qui fut très-hospitalier pour Voltaire, ne lui rapporta pas moins de 150,000 livres.
— Je vous entends, seigneur, nous allons tout dompter : Nous allons traverser les sables de Lybie, Asservir en passant l’Égypte, l’Arabie, Courir de là le Gange en de nouveaux pays, Faire trembler le Scythe aux bords du Tanaïs, Et ranger sous nos lois tout ce vaste hémisphère.
On dit, votre éminence aux cardinaux, et votre altesse éminentissime, s’ils sont princes ; votre excellence aux ambassadeurs, aux grands seigneurs des pays étrangers ; et votre grandeur à d’autres personnes que les circonstances de la vie feront connaître.
Le premier qui fut roi fui un soldat heureux ; Qui sert bien son pays n’a pas besoin d’aïeux.
Leurs années se poussent successivement comme des flots : ils ne cessent de s’écouler, tant qu’enfin, après avoir fait un peu plus de bruit et traversé un peu plus de pays les uns que les autres, ils vont tous ensemble se confondre dans un abîme où l’on ne reconnaît plus ni princes, ni rois, ni toutes ces autres qualités superbes qui distinguent les hommes ; de même que ces fleuves tant vantés demeurent sans nom et sans gloire, mêlés dans l’Océan avec les rivières les plus inconnues… Mais voyons ce dernier combat1, en nous affermissant toutefois, pour ne point déshonorer par nos larmes une si belle victoire.
C’était une impression semblable à celle qu’éprouve le voyageur quand, au sortir d’un pays montagneux et tourmenté, où ne manquent ni les noirs défilés, ni les précipices, il débouche à l’improviste dans une contrée avenante dont les sites réveillent en lui des souvenirs du lieu natal. » 1.
Ajoutons que Jocelyn gardera sa place à côté de Paul et Virginie : cette épopée domestique et intime est peut-être la seule que comporte notre pays, surtout dans le siècle où nous vivons.
Le visage est ce qu’on observe le mieux dans l’orateur ; le rôle de toutes les passions s’y dessine, il a un langage muet que tous les hommes entendent, quels que soient leur pays, leur langue, leur ignorance. […] O mon pays, sois mes amours Toujours.
C’est ainsi que land (terre) devint lande, pays stérile ; buch (livre), bouquin ; ross (coursier), rosse ; herr (seigneur), hère (pauvre diable).