Les grands traits de sagesse et de politique qui brillent dans la conduite de Moïse avec les Hébreux ; le code le plus heureusement adapté aux circonstances locales, au caractère et aux mœurs du peuple auquel il était destiné, ont fait constamment regarder cet homme prodigieux comme le législateur le plus habile et le moraliste le plus profond qui ait jamais donné des lois ou des leçons au genre humain.
comment exprimer l’émotion profonde Que je sentis en moi se gonfler comme une onde, En montant ses degrés, en rentrant dans ce lieu Dont Corneille était roi, dont Homère était dieu !
Puis j’entre, et c’est d’abord un silence profond, Une nuit calme et noire ; aux poutres du plafond Un rayon de soleil, seul, darde sa lumière, Et tout autour de lui fait danser la poussière5.
L’écrivain est supérieur ; fin, poli, profond, il excelle par la science du monde, le persiflage élégant, la raillerie délicate, l’épigramme mordante et la concision expressive.
Ensuite vos études sur la parole divine ne sont, Monsieur le Professeur, ni moins savantes ni moins profondes.
Le calme profond des campagnes éclairées par cette douce lumière, et les tendres accents du rossignol l’avaient retenu longtemps plongé dans un ravissement tranquille. […] On sent qu’il serait ridicule de donner aux bergers une imagination hardie et fougueuse, des pensées brillantes et profondes, des expressions pompeuses et magnifiques. […] Mais ces foudres brûlants d’une mâle éloquence, Ce sentiment profond que nourrit le silence, Ce vrai simple et touchant, ces sublimes pinceaux, Dont le chantre d’Abel220 anime ses tableaux ; Veux-tu les demander à ces esprits futiles ? […] Remplissez l’air de cris en vos grottes profondes, Pleurez, Nymphes262 de Vaux263, faites croître vos ondes ; Et que Lanqueil enflé ravage les trésors, Dont les regards de Flore264 ont embelli ces bords.
Si Minerve même, ici-bas, Venait enseigner la sagesse, Il faudrait bien que la déesse A son profond savoir joignit quelques appas : Le genre humain est sourd quand on ne lui plaît pas. […] Si Minerve même, ici-bas, Venait enseigner la sagesse, Il faudrait bien que la déesse A son profond savoir joignît quelques appas : Le genre humain est sourd quand on ne lui plaît pas. […] » — Mon fils, cette eau fuit pour toujours : Après mille et mille détours, Ce ruisseau va se perdre au sein des mers profondes ; Et la course de ses ondes Est l'image de nos jours. […] Il ne lui faut, pour briller, ni les cabales d'un parti ni de grandes circonstances : dans la paix la plus profonde, sur le cercueil du citoyen le plus obscur, elle trouve des moyens sublimes ; elle sait intéresser pour la vertu ignorée, et faire couler des larmes pour un homme de bien que l'on n'avait point connu.
Bien loin que la croix lui donnât de la confusion dans l’exercice de son ministère, il prétendait que, pour soutenir son ministère avec honneur, le plus infaillible moyen était de prêcher la croix de l’homme-Dieu ; et qu’en effet il n’y avait rien dans tout l’Évangile de plus grand, de plus merveilleux, de plus propre même à satisfaire des esprits raisonnables et sensés, que ce profond et adorable mystère. […] Théocrine sait des choses assez inutiles, il a des sentiments toujours singuliers ; il est moins profond que méthodique, il n’exerce que sa mémoire : il est abstrait, dédaigneux, et il semble toujours rire en lui-même de ceux qu’il croit ne le valoir pas : le hasard fait que je lui lis mon ouvrage, il l’écoute ; est-il lu, il me parle du sien. […] Ses passions étaient plus vives et plus mobiles que ses convictions profondes et arrêtées. […] dont la seule présence soutient la nature et maintient l’harmonie des lois de l’univers ; vous qui, du trône immobile de l’empyrée, voyez rouler sous vos pieds toutes les sphères célestes sans choc et sans confusion ; qui, du sein du repos, reproduisez à chaque instant leurs mouvements immenses, et seul régissez dans une paix profonde ce nombre infini de cieux et de mondes ; rendez, rendez enfin le calme à la terre agitée ! […] quelle profonde sagesse dans ses discours !
Le même auteur caractérise avec force l’influence que la révolution française a exercée sur le langage : « Comme jamais société n’avait été plus violemment dissoute etmêlée, comme il y eut à la fois des passions terribles et des changements profonds, l’empreinte a dû en rester dans les expressions ainsi que dans les mœurs. […] Quand le sujet est grave, et que l’orateur est ému lui-même, il finit en s’adressant aux passions de ses auditeurs, et s’efforce de laisser dans leur âme une impression profonde : c’est la péroraison proprement dite. […] Cependant les rhéteurs ont remarqué que certaines formes, toutes les fois qu’elles se présentaient, produisaient sur l’esprit une impression vive ou profonde : ils ont désigné ces formes privilégiées sous le nom général de figures de pensées, et ils ont donné à chacune d’elles des noms particuliers. […] De régir les Etats la profonde science, Vient-elle sans étude et sans expérience ? […] et on sait que le lendemain, à l’heure marquée, il fallut réveiller d’un profond sommeil cet autre Alexandre.
Je recommande le met profond d’un des plus habiles artistes du Théâtre-Français : « Pour savoir bien rire, il faut savoir pleurer ; et pour savoir pleurer, il faut savoir rire. »
Tu te tais, et prétends que ce sont des matières Dont tu dois nous cacher les savantes lumières, Et que ces beaux secrets, à tes travaux vendus, Te coûtent un peu trop pour être répandus; Mais ton pinceau s’explique et trahit ton silence : Malgré toi, de ton art il nous fait confidence ; Et dans ses beaux efforts, à nos yeux étalés, Les mystères profonds nous en sont révélés.
Il ne serait peut-être pas indifférent de connaître ici brièvement les nobles fonctions du grammairien chez les anciens, fonctions très importantes et qui exigeaient une instruction profonde de la part du professeur.
. — Conticere (tacere cum), garder un profond silence, se taire tous ensemble. […] Gurges, gouffre, endroit profond d’un fleuve où l’eau se rassemble et tournoie. […] Ce gouffre bouillonne, troublé par la vase et par un vaste tourbillon. — Barathrum (de βαθος, creux), lieu profond et escarpé, gouffre où l’on précipitait les criminels chez les Athéniens. — Præcipitium (de præ et de caput), précipice, lieu escarpé de toutes parts. — Abyssus, abîme, profondeur immense. […] Virg. — Pelagus désigne une mer profonde, la pleine mer. […] Cic. — Sopor, assoupissement, profond sommeil.
ils sont ensevelis pour jamais dans une nuit profonde ; l’homme d’alors, replongé dans les ténèbres de l’ignorance, a, pour ainsi dire, cessé d’être homme1 : car la grossièreté, suivie de l’oubli des devoirs, commence par relâcher les liens de la société, la barbarie achève de les rompre ; les lois méprisées ou proscrites ; les mœurs dégénérées en habitudes farouches ; l’amour de l’humanité, quoique gravé en caractères sacrés, effacé dans les cœurs ; l’homme enfin sans éducation, sans morale, réduit à mener une vie solitaire et sauvage, n’offre, au lieu de sa haute nature, que celle d’un être dégradé au-dessous de l’animal.
Leur sein fut moins troublé de douleur et d’effroi, Quand du bélier doré qui traversait leurs ondes, La jeune Hellé2 tomba dans leurs grottes profondes.
Il se fit aussitôt un profond silence parmi ses officiers, qui quittèrent tout à coup leur maintien insolent, pour en prendre un respectueux devant leur maître.
C’est ce que ne ferait pas, par exemple, un journaliste inconsidéré ou présomptueux, qui se bornerait à une lecture rapide et superficielle d’un ouvrage, pour prononcer définitivement et d’un ton de maître, sur des difficultés, que l’auteur n’a tenté d’éclaircir, qu’après de bien longues et de bien profondes réflexions.
Il n’est guère sympathique aux Ménalques ; voulez-vous voir son idéal secret, lisez cette page : « Quand je trouve dans un ouvrage une grande imagination avec une grande sagesse, un jugement net et profond, des passions très-hautes mais vraies, nul effort pour paraître grand, une extrême sincérité, beaucoup d’éloquence, et point d’art que celui qui vient du génie, alors je respecte l’auteur, je l’estime autant que les sages ou que les héros qu’il a peints.
Pour reconstruire l’édifice avec ses débris épars, il faut non-seulement le jugement et la critique nécessaires à tout historien, mais encore une variété de connaissances spéciales qui rarement se trouvent réunies dans le même homme : d’abord une intelligence profonde d’une langue difficile et d’une étonnante richesse, puis des études sérieuses sur toutes les branches de l’archéologie, science qui fait servir les monuments figurés à remplir les lacunes des monuments écrits.
Si le génie est une illumination soudaine qui brille et disparaît tour à tour, comme dit Bossuet, si son attribut spécial est d’inventer et de créer, si ce don immédiat de la nature se distingue par des pensées sublimes et profondes, par des plans d’une ordonnance surprenante, par des caractères d’une nouveauté frappante, par des raisons d’une force à laquelle rien ne résiste, le talent est une disposition habituelle à réussir dans une chose, une qualité qui se distingue par l’ordre, la clarté, l’élégance, le naturel, la justesse, la grâce, un don acquis ou au moins accru par l’étude, qui se montre principalement dans les détails et qui brille par l’habileté de l’exécution.
Ceux-ci, graves et austères, dédaignent les ornements et n’estiment que cette éloquence mâle dont il leur semble que les grâces énerveraient la vigueur ; ceux-là, sentencieux, énergiques et profonds, sont avares de mots et peignent d’un seul trait. […] On appelle hypotypose toute description vive et animée qui met en quelque sorte l’objet sous les yeux ; en général toute poésie est pittoresque, et l’hypotypose en fait le fond ; mais il faut surtout la voir dans les grands genres ; dans Racine, le songe d’Athalie : C’était pendant l’horreur d’une profonde nuit, Ma mère Jézabel devant moi s’est montrée, Comme au jour de sa mort, pompeusement parée. […] À la veille d’un si grand jour, et dès la première bataille, il est tranquille, tant il se trouve dans son naturel : et on sait que le lendemain, à l’heure indiquée, il fallut réveiller d’un profond sommeil cet autre Alexandre. […] etc. » L’Épiphonème aussi est une exclamation, mais grave, sentencieuse, qui imprime dans l’âme un sentiment profond ; elle est placée à la fin d’un morceau. […] L’un paraît agir a par des réflexions profondes, et l’autre par de soudaines illuminations ; celui-ci par conséquent plus vif, mais sans que son feu eût rien de précipité ; celui-là d’un air plus froid, sans jamais avoir rien de lent, plus hardi à faire qu’à parler, résolu et déterminé au dedans, lors même qu’il paraissait embarrassé au dehors.
Voyez de votre état la chute épouvantable ; Ce que fut le sénat, ce qu’il est aujourd’hui, Et le profond mépris qu’il inspire pour lui. […] C’est donc avec raison que j’ai le plus profond mépris pour une année composée de vieillards réduits au désespoir, de paysans conduits par l’espérance du pillage, de dissipateurs, de banqueroutiers enfin, à qui, je ne dis pas seulement la lueur de nos armes, mais un simple édit du préteur, ferait prendre la fuite ».
Nous aussi, nous ressentons la plus profonde admiration pour notre grand poète contemporain9. — Seulement, à propos de la rime, nous croyons devoir recommander à nos élèves de ne pas imiter les négligences ci-dessous, qui sont, d’ailleurs, extraites d’une œuvre moins parfaite que les Méditations. […] C'était pendant l’horreur d’une profonde nuit ; Ma mère Jézabel devant moi s’est montrée, Comme au jour de sa mort pompeusement parée ; Ses malheurs n’avaient point abattu sa fierté ; Même elle avait encor cet éclat emprunté Dont elle eut soin de peindre et d’orner son visage, Pour réparer des ans l’irréparable outrage : « Tremble, m’a-t-elle dit, fille digne de moi ; Le cruel Dieu des Juifs l’emporte aussi sur toi.
Ce soleil ne se couche jamais, et ne souffre aucun nuage que ceux qui sont formés par nos passions : c’est un jour sans ombre ; il éclaire les sauvages mêmes dans les antres les plus profonds et les plus obscurs ; il n’y a que les yeux malades qui se ferment à sa lumière ; et encore n’y a-t-il point d’homme si malade et si aveugle qui ne marche encore à la lueur de quelque lumière sombre qui lui reste de ce soleil intérieur des consciences. […] C’est le langage d’un Platon chrétien : l’esprit de poésie anime cette dialectique profonde et lui donne des ailes.
Mais s’il est à propos de réduire à sa juste valeur le néant de l’homme et de tout ce qui l’environne, il est à craindre cependant que le découragement ne résulte bientôt de cette première idée, et que la conviction profonde de cette vérité que nous ne sommes rien ici-bas, ne nous fasse perdre de vue ce que nous devons être un jour dans une autre patrie.
Toute expression d’idées, de sentiments et même d’instincts exige une éducation. » La pratique est d’autant plus nécessaire, que la théorie, quelque profonde et variée qu’on la suppose, ne peut embrasser toutes les applications et prévoir toutes les hypothèses.
Sans doute il faut lire de Retz avec précaution, comme écrivain autant que comme historien ; mais on trouve en foule chez lui des pensées profondes, des expressions énergiques et créées, d’excellentes maximes, d’admirables portraits.
De là vient que, dans un temps que toute l’Europe était en feu, la France ne laissait pas de jouir de toute la tranquillité et de tous les avantages d’une paix profonde : jamais elle ne fut si florissante, jamais la justice ne fut exercée avec tant d’exactitude, jamais les sciences, jamais les beaux-arts n’y ont été cultivés avec tant de soin.
La charité est ingénieuse, la foi offre des mystères profonds, et l’espérance peut offrir mille souhaits aimables et touchants.
Avoir parcouru l’un et l’autre hémisphère, traversé les continents et les mers, surmonté les sommets sourcilleux de ces montagnes embrasées où des glaces éternelles bravent également et les feux souterrains et les ardeurs du midi ; s’être livré à la pente précipitée de ces cataractes écumantes, dont les eaux suspendues semblent moins rouler sur la terre que descendre des nues ; avoir pénétré dans ces vastes déserts, dans ces solitudes immenses, où l’on trouve à peine quelques vestiges de l’homme, où la nature, accoutumée au plus profond silence, dut être étonnée de s’entendre interroger pour la première fois ; avoir plus fait, en un mot, par le seul motif de la gloire des lettres, que l’on ne fit jamais par la soif de l’or : voilà ce que connaît de vous l’Europe, et ce que dira la postérité.
Ou t’en vas-tu, si belle, à l’heure du silence, Tomber, comme une perle, au sein profond des eaux2 ?
L’entrée du palais ne montre rien de funeste et tout rit par le dehors ; mais le lieu du supplice, c’est le cabinet, c’est l’intérieur de l’homme, c’est le plus profond de l’âme.
tout sentoit notre douleur profonde : Tout annonçoit nos maux, le ciel, la terre et l’onde, Le hurlement des chiens et le cri des oiseaux. […] Non loin de cette grotte profonde, les vaisseaux portés sur des voûtes hardies(a), où coulent les eaux qui y sont comme suspendues, paroissent voguer dans les champs de l’air, et devoir craindre le sort d’Icare(b). […] Mais quelque soit le genre qu’embrasse le poëte, il ne pourra jamais s’y distinguer, sans avoir une connoissance profonde de la nature et du cœur humain. […] Quel homme a eu une connoissance plus profonde du cœur humain, a pénétré plus avant dans les replis d’un caractère, a saisi avec plus de justesse les vices et les ridicules, en a discerné avec une plus grande finesse de tact tout ce qu’ils ont de plus saillant, et les a présentés avec plus d’art sous un jour propre à les rendre sensibles et l’objet de la risée publique ? […] Par des vents opposés, les vagues ramassées, De l’abîme profond jusques au ciel poussées, Dans les airs embrasés, agitoient mes vaisseaux, Aussi prêts d’y périr, qu’à fondre sons les eaux.
Cependant la trace du discours de Burrhus est si profonde dans le cœur de Néron, que Narcisse ne peut le vaincre que par un dernier mensonge : Burrhus ne pense pas, seigneur, tout ce qu’il dit. […] Mais, pour exciter les passions, il faut les éprouver en soi-même, soit par un sentiment réel et profond, soit par une imagination vive qui supplée au sentiment. […] comment le juge pourrait-il s’irriter contre votre adversaire, si vous êtes vous-même froid et indifférent ; le haïr, s’il ne voit pas la haine dans vos regards ; éprouver de la compassion, si vos paroles, vos pensées, votre voix, vos traits, vos larmes enfin, ne manifestent une profonde douleur ? […] Nous avons vu plus haut, en parlant de l’Invention, quelle peut être l’utilité de ces secours artificiels imaginés par les rhéteurs ; mais il faut avouer qu’une connaissance profonde de la question, et surtout le bon droit, seront toujours des moyens plus sûrs d’opérer la conviction. […] La clarté est quelquefois sacrifiée au désir de paraitre fin, délicat, mystérieux, profond.
Si est donc indispensable à l’écrivain ou à l’orateur de comprendre les différents caractères de ses auditeurs, et de faire une étude spéciale et profonde du cœur humain. […] 6° Admiration L’Admiration est une profonde satisfaction, mêlée d’étonnement, excitée par la vue ou le récit d’une action grande et sublime.
Il y eut là une heure d’espérance radieuse qui laissa de profonds souvenirs dans l’imagination des contemporains ; et l’on ne doit pas oublier que la Défense et illustration de la langue française 1 fut un généreux chant du départ. […] Jusque sous les nonchalances de Montaigne se retrouverait comme la moëlle de cette antiquité romaine dont il disait : « Quand je veois ces braves formes de s’expliquer, si visves et si profondes, je ne dis pas que c’est bien dire, je dis que c’est bien penser. » Notre conclusion, c’est encore lui qui nous l’offre, non-seulement par son exemple, mais par ce précepte : « A défault de nostre langage, le latin se présente au secours… Le maniement de ses beaux esprits donne prix à la langue, non pas l’innovant, tant comme la remplissant de plus vigoureux et divers services, l’estirant et la ployant.
En voici un exemple : Loin de rien décider sur cet Être suprême, Gardons, en l’adorant, un silence profond ; Sa nature est immense et l’esprit s’y confond : Pour savoir ce qu’il est, il faut être lui-même. […] Le calme profond fait ressortir les mouvements de leur marche terrible. […] Tel le vaste Océan, laissant filtrer ses ondes, Les adoucit et garde en ses grottes profondes L’amertume pour lui. […] » D’une profonde douleur encore, comme nous le voyons dans ce passage tiré de l’oraison funèbre de la duchesse d’Orléans par Bossuet : « Ô nuit désastreuse ! […] Elle est très propre à peindre une passion ardente, une émotion vive et profonde : le style en tire à la fois plus de grâce et de force.
Voici une remarque aussi juste que profonde d’un des plus savants hommes de notre siècle : « Dès que l’homme, en interrogeant la nature ne se contente pas d’observer, mais qu’il fait naître des phénomènes sous des conditions déterminées ; dès qu’il recueille et enregistre les faits pour étendre l’investigation au delà de la courte durée de son existence, la philosophie de la nature se dépouille des formes vagues et poétiques qui lui ont appartenu dès son origine ; elle adopte un caractère plus sévère, elle pèse la valeur des observations, elle ne devine plus, elle combine et raisonne.
Tantôt le monde entier, dans un profond silence, A mes regards errants n’est plus qu’un vide immense.
quelle profonde sagesse dans ses discours !
Se mêlant familièrement avec les hommes, juste quand il fallait l’être, il avait applaudi au talent naissant de Barnave, quoiqu’il n’aimât pas ses jeunes amis ; il appréciait l’esprit profond de Sieyès, et caressait son humeur sauvage ; il redoutait dans Lafayette une vie trop pure ; il détestait dans Necker un rigorisme extrême, une raison orgueilleuse, et la prétention de gouverner une révolution qu’il savait lui appartenir.
Mais, pour vous en rendre dignes et capables, écartez de votre pensée les préoccupations étrangères ; concentrez vos forces sur l’étude profonde et désintéressée.
Buffon a dit : Le style, c’est l’homme ; mot profond et vrai. […] Votre pied imprudent peut glisser sur la pierre ; Vous êtes tout petits, et les flots sont profonds !
On distingue deux genres de poèmes lyriques : l’un est grave, héroïque, solennel ; il vient d’une admiration excitée par de magnifiques spectacles, d’une joie vive, d’une émotion profonde ; c’est alors un transport d’enthousiasme, un ravissement de l’âme. […] L’enthousiasme ou fureur poétique est un sentiment vif et profond d’admiration, de joie, de colère, de tristesse, etc., produit par une idée vive et saillante dont l’imagination est fortement frappée à la vue de l’objet qu’elle se représente.
Trouvez sur votre palette ces mille espèces de vert et de bleu que vous donne la nature ; trouvez-les dans un style à la fois net et flexible, dans une profonde connaissance et une grande habitude des ressources de la langue, dans un vocabulaire d’une étendue considérable, qui permette de rendre, tout en évitant le néologisme, les nuances les plus légères et les plus fugitives.
Cette profonde sympathie pour les misères physiques et morales de l’humanité, ce salutaire effroi des impénétrables jugements de Dieu, cette invincible fermeté contre les méchants, cette inépuisable charité qui doivent animer le prédicateur, lui permettent de multiplier les tableaux terribles ou touchants, énergiques ou tendres, de répandre l’onction la plus pénétrante, de faire un appel aux sentiments les plus affectueux.
Tandis que la fierté indomptable et la téméraire ardeur de la jeunesse respiraient sur son front et dans ses regards, l’amère ironie, le profond mépris pour Rome et la cour esclave qu’elle s’asservissait, se peignaient dans les coins relevés de cette bouche dédaigneuse.
Nous rapportons ici le récit de la bataille de Rocroi : Bataille de Rocroi À la nuit qu’il fallut passer en présence des ennemis, connue un vigilant capitaine, le duc d’Enghien reposa le dernier ; mais jamais il ne reposa plus paisiblement, À la veille d’un si grand jour, et dès la première bataille, il est tranquille, tant il se trouve dans son naturel ; et on sait que le lendemain, à l’heure marquée, il fallut réveiller d’un profond sommeil cet autre Alexandre.
C’est là que je vois combien votre plaie est profonde et en quelque sorte irrémédiable.
C’est un homme d’honneur, de piété profonde, Et qui veut rendre à Dieu ce qu’il a pris au monde.
On comprend qu’il serait ridicule de donner aux bergers une imagination aussi hardie et aussi riche qu’à ceux qui ont vécu dans les villes, de leur supposer des pensées brillantes et profondes, des réflexions pompeuses et magnifiques.
S’il ne l’a pas fait encore, qu’il se hâte : le sujet est très simple et peut se raconter en quelques mots, mais il n’en est pas moins charmant et profond. […] Ce n’est pas le plus profond de ces trois moralistes, mais c’est peut-être celui qui a le mieux vu l’homme tel qu’il est. […] Le bourgeois vit dans une ignorance profonde ; il ne sait rien des choses de la campagne, il ne distingue pas le blé d’avec le seigle, il ne sort point de Paris, il ne parle que d’aunage, de tarif et de sou pour livre. […] Pui Auguste, Cinna, César vinrent faire entendre sur la scène étonnée les plus profonds discours politiques dont ait jamais dépendu le sort d’un État. […] Mais sous cette élégance de la forme, quelle vérité profonde, éternelle !
Ils donnent lieu à des beautés de premier ordre, qui laissent dans l’esprit des impressions aussi délicieuses que profondes. […] Le poète emploiera donc toutes les beautés du langage, la finesse, la richesse, la magnificence, les figures, les pensées nobles ou profondes, les tours vifs, élégants et variés. […] L’écrivain, tout en évitant de laisser languir le récit, suivant ces paroles : Semper ad eventum festinat , s’efforcera donc de le suspendre, en intéressant vivement le lecteur, et en le tenant continuellement comme partagé entre la crainte et l’espérance, jusqu’à ce qu’une surprise agréable, une impression profonde ou une catastrophe inattendue vienne graver dans son esprit le fait ou la leçon morale qu’il faut retenir.
Tout contrefacteur ou débitant de contrefaçons de cet Ouvrage sera poursuivi conformément aux lois. Toutes mes Editions sont revêtues de ma griffe. Avant-propos. Le succès toujours croissant de la nouvelle Méthode, à laquelle ce Cours est adapté, nous dispense d’en faire l’éloge, et d’ajouter un tardif et obscur hommage aux suffrages éminents qui l’ont accueillie dès son apparition. En offrant au public ce recueil, nous n’avons point la prétention chimérique de suivre pas à pas la théorie de l’auteur, de présenter chacun des exercices qui composent notre ouvrage, comme le développement spécial d’une règle de la Méthode.
« Puis donc que la guerre actuelle est tellement indispensable, qu’il est impossible d’y renoncer ; puisqu’elle est si importante, que rien n’en doit détourner notre attention ; puisqu’enfin nous en pouvons remettre le commandement à un général qui réunit à une connaissance profonde de l’art militaire, toutes les vertus d’un guerrier, une brillante réputation, et le bonheur le plus constant, balancerez-vous, Romains, à consacrer au salut et à l’agrandissement de la république, le bien inestimable qui nous est offert et accordé par les Dieux immortels !
Le sonnet est un petit poème destiné à renfermer une pensée intéressante, profonde ou gracieuse, qui se prépare dans les onze premiers vers, et qui se manifeste dans les trois derniers, en présentant quelque chose de frappant et de relevé.
Son style se plie à tous les objets, et en prend la couleur : sublime, quand il déploie a nos regards l’immensité des êtres et les richesses de la création, quand il peint les révolutions du globe, les bienfaits ou les rigueurs de la nature ; orné, quand il décrit ; profond quand il analyse ; intéressant, lorsqu’il nous raconte l’histoire de ces animaux, devenus nos amis et nos bienfaiteurs. […] L’un paraît agir par des réflexions profondes, et l’autre par de soudaines illuminations ; celui-ci par conséquent plus vif, mais sans que son feu eût rien de précipité ; celui-là d’un air froid sans jamais avoir rien de lent, plus hardi à faire qu’à parler, résolu et déterminé au dedans, lors même qu’il paraissait embarrassé au dehors. […] Cette femme est la philosophie, science respectable et profonde, toujours jeune quoique ancienne, à la portée souvent du commun des hommes, et d’autres fois d’une sublimité à laquelle l’intelligence ne peut atteindre, dont les principes sont inaltérables, quoique méconnus par de faux disciples ; reine des sciences. — Vous voyez tous tes rapports de similitude ; développez-les en changeant les termes du canevas. […] Le peuple observait tout dans un profond silence. […] Bientôt elle entend un bruit effroyable, le jour paraît s’éteindre ; seulement quelques éclairs rares, mais prolongés, traversent l’obscurité profonde ; les sommets du Parnasse, les cimes de l’Hélicon semblent jeter des flammes.
Si un substantif est accompagné de plusieurs adjectifs, qui expriment des qualités opposées, il faut, avant chaque adjectif, répéter l’article, soit simple, soit particulé : = les pauvres et les riches citoyens sont égaux dans le sanctuaire de la justice : = votre ami a une profonde connaissance de la géographie ancienne et de la moderne. […] Ainsi l’on ne pourra pas dire : cette rivière est peu large ; mais son lit est très profond : = ces arbres n’ont pas un beau feuillage ; mais leurs fruits sont délicieux : = j’ai lu l’ouvrage que vous m’avez envoyé ; j’ai trouvé son plan bien construit, et son style très agréable. Il faudra dire : cette rivière est peu large ; mais le lit en est très profond : = ces arbres n’ont pas un beau feuillage ; mais les fruits en sont délicieux : = j’ai lu l’ouvrage que vous m’avez envoyé ; j’en ai trouvé le plan bien construit, et le style très agréable.
Moraliste aussi profond que Molière et La Bruyère, il nous offre des trésors d’observations, d’expérience, de vérité, de bon sens pratique égayé par une malice enjouée, et animé par une imagination où tous les objets se réfléchissent comme en un miroir sympathique. […] En est-il moins profond, et moins plein de délices.
A la veille d’un si grand jour et dès la première bataille, il est tranquille, tant il se trouve dans son naturel ; et l’on sait que le lendemain, à l’heure marquée, il fallut réveiller d’un profond sommeil cet autre Alexandre.
. — On comprend que le sentiment demande une périphrase pour la première idée, et que cette périphrase exprimera nécessairement le contraste entre le repos silencieux de la nature entière et l’orageuse insomnie de l’infortunée : C’était l’heure où tout dort dans une paix profonde ; Un calme universel assoupissait le monde ; Ni les flots de la mer, ni les feuilles des bois N’exhalaient un murmure, une plainte, une voix ; Les étoiles glissaient dans le ciel taciturne, Les troupeaux réunis sous le bercail nocturne, Les oiseaux colorés, les voyageurs errants Qui peuplent les forêts ou les lacs transparents, Mollement engourdis dans leurs muets domaines, Savouraient le repos et l’oubli de leurs peines, Mais la fille de Tyr veille avec ses ennuis110.
À la veille d’un si grand jour, et dès la première bataille, il est tranquille, tant il se trouve dans son naturel, et l’on sait que le lendemain, à l’heure marquée, il fallut réveiller d’un profond sommeil cet autre Alexandre.
Si l’on vient à chercher pour quel secret mystère Alidor, à ses frais, bâtit un monastère : « Alidor, dit un fourbe, il est de mes amis, Je l’ai connu laquais, avant qu’il fût commis ; C’est un homme d’honneur, de piété profonde, Et qui veut rendre à Dieu ce qu’il a pris au monde. » Voilà jouer d’adresse et médire avec art ; Et c’est avec respect enfoncer le poignard1.
Profond.
Trésor inépuisable d’observation et d’expérience, son livre, ouvert à n’importe quelle page, nous offre partout et toujours des pensées profondes, exprimées d’une façon durable, et se détachant avec ce relief qui les grave dans la mémoire.
En toute chose, en toute personne, elle discerne d’instinct le trait profond et caractéristique ; elle le peint d’un coloris si vigoureux qu’il reste ineffaçable.
Sainte-Beuve dit : « Parler de La Fontaine, c’est parler de l’expérience même, du résultat moral de la vie, du bon sens pratique, fin et profond, universel et divers, égayé de raillerie, animé de charme et d’imagination, corrigé et embelli par les meilleurs sentiments, consolé surtout par l’amitié. » 1.
Les cèdres rampent à ses pieds Ses rejetons multipliés Bordent au loin les mers profondes : Le Liban nourrit ses rameaux, Et l’Euphrate roule ses ondes Sous l’ombrage de leurs berceaux.