Tant que tout prospère dans un État, on peut oublier les biens infinis que produit la royauté et envier seulement ceux qu’elle possède : l’homme, naturellement ambitieux et orgueilleux, ne trouve jamais en lui-même pourquoi un autre lui doit commander, jusqu’à ce que son besoin propre le lui fasse sentir.
L’exécution de leur entreprise ne produisit que des effets bien funestes. […] Il se déborde régulièrement tous les ans vers le mois d’août, et laisse dans les terres un limon, qui, en les engraissant, les met en état d’être labourées et ensemencées, et leur fait produire la plus abondante récolte. […] Vauban (Sébastien Leprestre, seigneur de), né d’une ancienne famille noble de Nivernais, en 1633, et le plus grand ingénieur que la France ait produit.
Mais entremêlés avec d’autres plus longs, ils peuvent produire certains effets de style, et quelquefois font même très bien : Rompez vos fers, Tribus captives ; Troupes fugitives, Repassez les monts et les mers. […] Dans la haute poésie, l’enjambement rejeté comme incompatible avec la grâce et l’harmonie, est cependant toléré dans quelques cas : 1° Lorsqu’il fait image ou produit une certaine harmonie imitative : Là, du sommet lointain des roches buissonneuses, Je vois la chèvre pendre… Je te plains de tomber dans ses mains redoutables Ma fille ! […] Mais, pour produire ces effets, elle doit être douce, suivant l’expression de Fénelon, naturelle et harmonieuse.
L’astuce des Anglais a empêché l’effet que devait naturellement produire sur le cœur de Votre Majesté ma démarche à la fois simple et franche2. […] … Mais le mal qui est fait est sans remède : qu’il nous instruise du moins, et nous fasse éviter celui que produirait la continuation des hostilités !
Si la richesse y produit encore des voluptueux, elle y produit aussi des citoyens ; si elle énerve des âmes, elle en fortifie d’autres.
Une foule d’écrivains obscurs, ne pouvant s’illustrer par l’éclat des mêmes talents, a fait paraître la même audace… Enfin, la religion compte aujourd’hui presque autant d’ennemis déclarés, que la littérature se glorifie d’avoir produit de prétendus philosophes.
Vous passez pour un prodige, et je ne doute pas que l’Espagne ne se trouve un jour aussi vaine6 de vous avoir produit, que la Grèce d’avoir vu naître ses sages7 » Ces paroles furent suivies d’une nouvelle accolade8 qu’il me fallut essuyer, au hasard d’avoir le sort d’Anthée9 Pour peu que j’eusse eu d’expérience, je n’aurais pas été la dupe de ses démonstrations ni de ses hyperboles ; j’aurais bien connu à ses flatte ries outrées que c’était un de ces parasites1 que l’on trouve dans toutes les villes, et qui, dès qu’un étranger arrive, s’introduisent auprès de lui pour remplir leur ventre2 à ses dépens ; mais ma jeunesse et ma vanité m’en firent juger tout autrement.
Le profit des bonnes études Pour que la culture de l’esprit produise ses fruits excellents, il faut entendre la langue des écrivains de génie.
Produisent une impression distincte.]
Il a le premier analysé les influences produites par le milieu social sur les écrivains, et par les écrivains sur la société qui les vit naître.
Nous admirons en lui un accent convaincu, la beauté des plans, une exposition sévère, le tissu serré des développements, une logique inflexible qui va droit au but, l’ardente ferveur d’un apôtre qui veut produire un effet moral, édifier et convertir, une austérité chrétienne qui n’a rien d’excessif et tempère par sa douceur la science intime du cœur humain.
ce sont des umbrages qui leur viennent de quelques conceptions informes, qu’ils ne peuvent desmesler et esclaircir au dedans, ny par conséquent produire au dehors ; ils ne s’entendent pas encores eulx mesmes. […] Qui a peché a merité punition ; qui l’a merité l’attend ; qui l’attend l’endure : comme la vipere tue sa mere en naissant, aussi le peché dés sa naissance produit une ulcere mortelle en l’ame. […] Il faut que la nature le produise par espace de temps, du suc et de la moëlle de la terre, qui entretient le tige en sa sève et vigueur. […] Sans doute vous n’aurés manqué ainsy que vous l’avez annoncé à Mornay, de vendre vos bois de Mezilac et Guze, et ils auront produit quelques mille pistoles. […] Le juste est comme l’arbre qui est planté sur le cours des eaux, qui porte son fruict en son temps, parce que la charité arrousant une ame produit en elle les œuvres vertueuses chacune en sa saison.
La fresque Et toi, qui fus jadis la maîtresse du monde, Docte et fameuse école en raretés féconde, Où les arts déterrés ont, par un digne effort, Réparé les dégâts des barbares du Nord ; Source des beaux débris1 des siècles mêmorables, O Rome, qu’à tes soins nous sommes redevables De nous avoir rendu, façonné de ta main, Le grand homme, chez toi, devenu tout Romain2, Dont le pinceau célèbre avec magnificence De ses riches travaux vient parer notre France, Et dans un noble lustre y produire à nos yeux Cette belle peinture, inconnue en ces lieux, La fresque, dont la grâce, à l’autre3 préférée, Se conserve un éclat d’éternelle durée, Mais dont la promptitude et les brusques fiertés Veulent un grand génie à toucher ses beautés4 ! […] Dans cette scène, Célimène a le premier rôle : ses interlocuteurs ne font qu’offrir à son esprit l’occasion de se produire ; ils lui présentent les originaux, dont elle fait des portraits.
Cousin, qui parle ainsi dans son remarquable ouvrage sur les Pensées de Pascal : « Il est venu à cette heureuse époque de la littérature et de la langue où l’art se joignait à la nature dans une juste mesure pour produire des œuvres accomplies.
Que s’il y a du plaisir à voir croître les fruits en vos vergers, et à y être dans l’abondance jusque aux yeux, pensez-vous qu’il n’y en ait pas bien autant à voir venir ici des vaisseaux qui nous apportent abondamment tout ce que produisent les Indes, et tout ce qu’il y a de rare en Europe ?
Admis dans la congrégation de la doctrine chrétienne, puis professeur de rhétorique à Narbonne, où il brilla par d’ingénieuses bagatelles que couronnaient des académies de province, il attira l’attention de Conrart, qui se plaisait à produire les talents, et, grâce à son patronage, il devint précepteur chez M. de Caumartin, qui lui fit connaître la société la plus choisie.
Je ne suis pas plus grande dame que je n’étais rue des Tournelles, où vous me disiez fort bien mes vérités4 ; et si la faveur où je suis met tout le monde à mes pieds, elle ne doit pas produire cet effet-là sur un homme chargé de ma conscience, et à qui je demande instamment de me conduire dans le chemin qu’il croit le plus sûr pour mon salut.
« Produire, dit Cicéron (de Orat. […] Elle précédera, si celui qui parle le second, s’aperçoit que l’adversaire a produit beaucoup d’effet et qu’il ait lieu de craindre qu’on l’écoute avec moins de faveur, si la prévention n’est par avance dissipée. […] Ajoutons qu’il est des mots qui, pourvus d’une énergie particulière, demandent qu’il leur soit assigné certaine place, afin que, séparés ainsi des autres et mis en évidence, ils produisent un plus grand effet. […] Cette figure, quand elle naît du sujet et qu’elle n’a rien de forcé, produit un bel effet. […] L’ombre est prise ici pour l’arbre qui la produit.
Les propos que je viens de citer se produisirent… 6.
L’auteur a pu déjà produire au public les lettres de félicitations que lui ont adressées NN.
La terre le publie : est-ce moi, me dit-elle, Est-ce moi qui produis mes riches ornements ? […] Voyez l’effet agréable qu’elle produit dans cette lettre de madame de Sévigné à monsieur de Coulanges.
Sire, ainsi ces cheveux blanchis sous le harnois, Ce sang pour vous servir prodigué tant de fois, Ce bras, jadis l’effroi d’une armée ennemie, Descendaient au tombeau tout chargés d’infamie, Si je n’eusse produit un fils digne de moi, Digne de son pays et digne de son roi : Il m’a prêté sa main, il a tué le comte ; Il m’a rendu l’honneur, il a lavé ma honte. […] Cette locution, qui a vieilli, produit d’ailleurs dans la versification un effet désagréable.
Je relève cette erreur de d’Aubignac, parce qu’elle fournit l’occasion de remarquer que la règle de l’unité de temps paraît avoir été le produit de réflexions tardives faites sur ce sujet par les poëtes et les critiques.
L’Espagne produit, au commencement du dix-septième siècle, une œuvre étincelante de verve, de gaieté, d’esprit et de raison : c’est le Don Quichotte de Cervantes, qui excita la surprise et l’admiration universelles.
Ce commerce continuel de mensonges ingénieux pour se tromper, injurieux pour se nuire, officieux pour se corrompre ; cette hypocrisie universelle, par laquelle chacun travaille à cacher de véritables défauts ou à produire de fausses vertus ; ces airs mystérieux qu’on se donne pour couvrir son ambition ou pour relever son crédit : tout cet esprit de dissimulation et d’imposture ne convint pas à sa vertu.
Mais on voit trop en lui le bel esprit qui ne vise qu’à se produire, n’aime que lui-même, sourit avec effort, plaisante sans gaieté, et pousse la solennité jusqu’à l’emphase.
: Il boit la coupe empoisonnée ; la terre se tait ; Toute la ville le sait ; Rome entière admirait les Fabiens, 5° Le nom de l’auteur pour la chose qu’il a produite : Un Homère, un Virgile, pour une édition d’Homère, de Virgile ; Un Raphaël, pour un tableau de Raphaël ; Un barème, pour un livre d’arithmétique ; Une carcel, pour une lampe, etc. […] La terre en tous endroits produira toutes choses. […] Cette figure produit un bel effet dans la bouche de Henri III.
Vous voyez donc ce qui distingue la narration oratoire de la narration historique : c’est que tandis que celle-ci expose les faits dans l’ordre le plus clair et le plus intéressant, l’autre les groupe et les enchaîne de manière à produire l’évidence. […] Le barreau romain, qui abusait des péroraisons pathétiques autant que le nôtre en use sobrement, voyait souvent se produire des scènes aussi plaisantes que celles-là. […] Souvent les moyens les plus simples produisent les plus grands effets.
Celles qui sont simples par l’expression portent leur semence avec elles ; celles qui sont doubles par la richesse et la pompe charment l’esprit, mais ne produisent rien. » 3.
Chez nous, les histoires générales sont souvent des œuvres collectives produites par des compagnies entières ; elles sont ensuite coordonnées par des compilateurs, ou résumées par des abréviateurs, comme celle de l’abbé Millot. […] Ainsi, elle peut offrir au lecteur le tableau de ce que les inventions des hommes ont produit, dans les différents siècles, de plus grand et de plus utile.
Néanmoins le mélange des idées physiques et morales produit souvent le plus bel effet51 3° Epithètes tirées du caractère. […] 7° Les cadences dures, quand on emploie des consonnes rudes, comme des r, des s, des x, des élisions produites par la rencontre de voyelles dont le choc blesse l’oreille.
Ce que nous lisons entre dans notre mémoire, et y est reçu comme un aliment qui nous nourrit et comme une semence qui produit dans les occasions des pensées et des désirs.
S’il lui prête sa naïveté, n’exagérons cependant pas la portée de cet éloge, et l’illusion qui vient ici pour un lecteur moderne de l’effet produit par un idiome vieilli dont le babillage a comme un air d’enfance.
Je ne suis pas plus grande dame que je n’étais rue des Tournelles, où vous me disiez fort bien mes vérités1 ; et si la faveur où je suis met tout le monde à mes pieds, elle ne doit pas produire cet effet-là sur un homme chargé de ma conscience, et à qui je demande instamment de me conduire dans le chemin qu’il croit le plus sûr pour mon salut.
Ni le génie sans l’étude, ni l’étude sans le génie ne produira un artiste parfait. […] La ville de Rome a produit peu d’hommes égaux à Métellus. — 10. […] La terre produit très-abondamment les substances propres à guérir nos maux. — 9. […] Le sol est fertile en grains, il ne produit pas d’arbres à fruits, mais il nourrit de nombreux troupeaux, et ce sont leurs seules richesses. […] Elles aiment le tintement produit par le choc de l’airain ; on s’en sert pour arrêter leur fuite et les faire revenir.
à présent même, il n’y en a point dont orgueil ne s’accrût d’avoir produit un homme semblable à votre fils, ou une fille digne de lui. […] La répétition des mots, comme elle sert à La Harpe a produire en nous cette persuasion. […] L’orateur qui produit en nous cette conviction, par des moyens qui nous paraissent si faciles, ne peut être trop admiré. […] Tandis que sa robuste compagne fait couler dans une urne grossière le lait de vos troupeaux, le voyez-vous ouvrir gaiement un pénible sillon, ou, la serpe à la main, émonder en chantant l’arbuste qui ne produit que pour vous ses fruits savoureux ? […] Cependant l’été bienfaisant a produit son effet, du sein de ce riche vêtement qui le couvre il laisse échapper libéralement les moissons dorées, douce récompense dont il paie avec usure les sueurs du laboureur infatigable.
Si la suspension de l’hémistiche n’est pas observée ici, c’est pour produire un effet : il convient d’ailleurs d’user sobrement de cette licence — On se rappellera d’ailleurs que, pour les procédés de la versification comme pour la pensée, A.
Quelle contrée, si vaste qu’elle soit, peut se vanter d’avoir produit un Socrate, un Platon, un Phidias, un Homère, un Eschyle, un Aristote ?
Des quatre discours que Cicéron prononça dans cette circonstance, la plus importante et la plus glorieuse de sa vie, deux surtout sont d’autant plus admirables, que tout nous porte à croire qu’ils furent improvisés ; et quoique l’auteur les ait sans doute retouchés, lorsqu’il les publia dans la suite, le grand effet qu’ils produisirent alors est une preuve du mérite réel qu’ils avaient. […] Qui croirait que l’homme capable de produire des tirades aussi fortes de choses et d’éloquence ; que l’auteur d’Électre, d’Atrée et de Rhadamiste ait été traité de barbare par Voltaire ; et que cette même tragédie de Catilina ait été présentée par M. de La Harpe, dans le Cours de Littérature, comme la conception la plus inepte qui ait jamais déshonoré la scène et les lettres françaises : Crébillon n’est pas, sans doute, un modèle de style ; mais c’était un génie d’une trempe ferme et vigoureuse, et vraiment né pour la tragédie.
Quelle perle pour l’éloquence, que le silence d’un homme qui s’était annoncé avec un aussi grand talent, et quel effet il eût produit, de quelle réputation il eût joui dans le siècle des Pascal, des Bossuet et des Bourdaloue !
Ces sons lugubres et sourds, dont la désinence revient sans cesse à l’oreille, produisent un admirable effet d’harmonie imitative.
Ce n’étaient pas seulement les actions qui tombaient dans le cas2 de cette loi, mais des paroles, des signes et des pensées même ; car ce qui se dit dans ces épanchements de cœur que la conversation produit entre deux amis, ne peut être regardé que comme des pensées.
Admis dans la congrégation de la Doctrine chrétienne, puis professeur de rhétorique à Narbonne, où il brilla par d’ingénieuses bagatelles que couronnaient des académies de province, il attira l’attention de Conrart, qui se plaisait à produire les talents, et devint par son patronage précepteur chez M. de Caumartin, qui lui fit connaître la société la plus choisie.
Quand la guerre est une routine purement mécanique, consistant à pousser et à tuer l’ennemi qu’on a devant soi, elle est peu digne de l’histoire ; mais quand une de ces rencontres se présente, où l’on voit une masse d’hommes mue par une seule et vaste pensée qui se développe au milieu des éclats de la foudre avec autant de netteté que celle d’un Newton ou d’un Descartes dans le silence du cabinet, alors le spectacle est digne du philosophe autant que de l’homme d’État et du militaire, et si cette identification de la multitude avec un seul individu, qui produit la force à son plus haut degré, sert à protéger, à défendre une noble cause, celle de la liberté, alors la scène devient aussi morale qu’elle est grande.
Une source féconde de beaux développements se trouve dans les causes et les effets, c’est-à-dire dans ce qui a produit l’objet ou dans ce qui en est le résultat.
Ils travaillaient avec une sollicitude commune pour l’intérêt commun ; ils n’avaient de différends que ceux qu’une douce et tendre amitié faisait naître ; et, dans l’endroit du pays le plus écarté, séparés de leurs compatriotes indignes de leur présence, ils menaient une vie heureuse et tranquille : la terre semblait produire d’elle-même, cultivée par ces vertueuses mains.
on nous ruine en fêtes : L’une fait tort à l’autre ; et monsieur le curé De quelque nouveau saint charge toujours son prône. » Le financier, riant de sa naïveté3, Lui dit : « Je veux vous mettre aujourd’hui sur le trône Prenez ces cent écus : gardez-les avec soin, Pour vous en servir au besoin. » Le savetier crut voir tout l’argent que la terre Avait, depuis plus de cent ans, Produit pour l’usage des gens.
Pour forcer ta prison tu fais de vains efforts : La rage de tes flots expire sur tes bords1… La voix de l’univers à ce Dieu me rappelle, La terre le publie. « Est-ce moi, me dit-elle, Est-ce moi qui produis mes riches ornements ?
Car il me semblait que je pourrais rencontrer beaucoup plus de vérité dans les raisonnements que chacun fait touchant les affaires qui lui importent, et dont l’événement le doit punir bientôt après s’il a mal jugé, que dans ceux que fait un homme de lettres dans son cabinet touchant des spéculations qui ne produisent aucun effet, et qui ne lui sont d’autre conséquence, sinon que peut-être il en tirera d’autant plus de vanité qu’elles seront plus éloignées du sens commun, à cause qu’il aura dû employer d’autant plus d’esprit et d’artifice à tâcher de les rendre vraisemblables.
Quand le soleil vient à descendre derrière ce magnifique réseau, on voit passer par tous ces losanges1 une multitude de rayons lumineux qui produisent un effet merveilleux ; les deux côtés de chaque losange en sont coloriés, paraissent relevés d’un filet d’or, et les deux autres qui devraient être dans l’ombre, sont teints d’un superbe nacarat.
La sérénité Je serais surpris, Monsieur, si le cours des années, et les enseignements de la vie ne produisaient pas sur vous le même effet que j’en ai éprouvé.
Les nymphes qui avaient pris soin de son enfance, en reçurent une de ses cornes, qui avait la vertu de produire tout ce qu’elles désiraient. […] C’est un des plus grands hommes que l’ancienne Grèce ait produit.
Aussitôt que le char chemine, Et qu’elle voit les gens marcher, Elle s’en attribue uniquement la gloire, Va, vient, fait l’empressée…………… Lorsque l’on emploie les temps présents à la place des temps passés, il faut avoir soin de ne pas se servir tantôt des uns, tantôt des autres : ce qui produirait un effet désagréable. […] Il jette un coup d’œil dans la mansarde ; il y règne la misère ; il voit une femme malade, couchée sur un grabat La pitié entre dans son cœur ; il tire d’un petit sac le produit de sa journée et le donne à ces pauvres gens.
Que s’il y a du plaisir à voir croître les fruits en vos vergers et à y être dans l’abondance jusques aux yeux483, pensez-vous qu’il n’y en ait pas bien autant à voir venir ici des vaisseaux qui nous apportent abondamment tout ce que produisent les Indes et tout ce qu’il y a de rare en l’Europe ? […] La médisance Si la médisance était réduite à ne s’y produire qu’en public et devant les témoins, à peine y aurait-il des médisants dans le monde : pourquoi ? […] Vous passez ici pour un prodige ; et je ne doute pas que l’Espagne ne se trouve un jour aussi vaine de vous avoir produit que la Grèce d’avoir vu naître ses sages985. » Ces paroles furent suivies d’une nouvelle accolade, qu’il me fallut encore essuyer au hasard d’avoir le sort d’Antée986. […] Dans cet esprit, il ne fit point de voyage (et il traversait souvent le royaume de tous les biais) qu’il ne prît partout des informations exactes sur la valeur et le produit des terres, sur la sorte de commerce et d industrie des provinces et des villes, sur la nature et l’imposition des levées1036, sur la manière de les percevoir. […] Vauban donc abolissait toutes sortes d’impôts, auxquels il en substituait un unique, divisé en deux branches, auxquelles il donnait le nom de dime royale, l’une sur les terres, par un dixième de leur produit, l’autre léger, par estimation1050, sur le commerce et l’industrie, qu’il estimait devoir être encouragés l’un et l’autre, bien loin d’être accablés.
Cet exorde est sublime dans sa simplicité ; c’est le langage de la vérité et de l’innocence ; l’invocation aux Dieux, qui le commence et le termine, devait produire le plus grand effet auprès d’un peuple qui comptait pour quelque chose le respect des choses respectables, et qui ne pensait pas que l’on pût se jouer impunément de la majesté des Dieux.
L’imitation, l’habitude, la passion exercent une puissante influence sur les hommes ; qu’il ait souvent recours à l’induction et à l’exemple, parfois même à l’argument personnel, argumentum ad hominem, qui tourne les vices et les torts de nos adversaires contre leurs doctrines et leurs prétentions ; qu’il préfère la gradation au sorite ; que l’amplification soit fréquente, le dilemme rare, peu de circonstances permettent de le produire à coup sûr.
» Un beau modèle de péroraison tirée de la personne du juge, c’est celle du Mémoire de Pélisson en faveur de Fouquet, le seul morceau peut-être réellement éloquent qu’ait produit le genre judiciaire en France au xviie siècle.
Ici l’on affirme ou l’on rappelle certaines idées, certains faits, tout en disant qu’on les passera sous silence, prétérition ; là, on feint de s’être laissé emporter à la passion, ou d’avoir mal apprécié les choses, et l’on revient à dessein sur ce que l’on a dit pour le fortifier, l’adoucir, le rétracter même et produire ainsi plus d’effet, correction, rétroaction, épanorthose ; on a l’air tantôt d’admettre jusqu’à un certain point les objections de l’adversaire et de reculer devant lui, pour reprendre bientôt après ou s’assurer immédiatement un avantage décisif, concession, préoccupation, prolepse ; tantôt de le consulter, d’entrer dans son opinion, de partager ses erreurs, afin de l’amener moins péniblement à l’aveu ou au repentir, communication ; plus loin, on semble mettre en question ce que l’on a déjà irrévocablement décidé, délibération ; ou encore s’enquérir de ce que l’on sait fort bien, interrogation ; si bien même que souvent, après avoir fait la demande, on fait la réponse, au lieu de l’attendre, subjection.
Sa langue musicale et pittoresque produit, par l’arrangement des sons et le choix des mots, des effets d’harmonie et de couleurs qui enchantent l’oreille et les yeux.
Si l’on est maître de son sort, c’est la crainte du monde et de ses jugements qui en décide ; en un âge tendre, on regarde comme une loi la volonté de ceux de qui l’on tient la vie ; on n’ose produire des désirs qui contrediraient leurs desseins : on étouffe des répugnances qui deviendraient bientôt des crimes.
Ce repos renferme une vie régulière et paisible passée au milieu des scènes riantes de la nature, une juste abondance, une douce gaieté, des mœurs simples et pures ; il admet des passions douces et modérées qui peuvent produire des chansons, des récits intéressants, des combats de flûte ou de chant.
.), gracieux, mais courts et maigres ; enfin un théâtre déjà suranné, produit et image des temps qui finissaient, mais d’ailleurs toujours goûté, et répondant, faute de mieux, à cet éternel besoin de la représentation et de l’illusion dramatique qui a été, dans tous les temps, un des caractères et une des passions de l’esprit français, et qui faisait applaudir, dans lu première moitié du xvie siècle, les soties, farces et moralités de Pierre Gringoire (mort en 1534), et au lendemain de l’interdiction des Mystères, l’Abraham sacrifiant, offert par Theodore De Beze aux réfugiés français de Genève. […] Ce qui fait son originalité et sa gloire, c’est d’avoir gardé, cultivé et développé dans sa grâce et sa fleur le seul germe vivace qui restait du moyen âge, ce vif esprit qui avait produit les Fabliaux, qu’il transmit des trouvères de l’Île-de-France à Regnier, à La Fontaine et à Voltaire, et qui se conserva dans ses poésies comme dans le sel toujours piquant de la vieille Gaule, sans se perdre sous la floraison étouffante et désordonnée de Ronsard, sans se dessécher sous la rude main de Malherbe ou de Boileau1. […] L’étoile la plus éclatante de la constellation poétique est Ronsard, qui, d’année en année, donne Odes, Hymnes, Élégies, Églogues, noms antiques, poèmes tout remplis, tout chargés des mots, des tours, des images de l’antiquité : — discours de toute nature, qui sont en réalité, ou des épîtres ou des satires à la manière antique, d’ailleurs la plus personnelle de ses œuvres ; — sonnets par centaines, importation de l’Italie, cette seconde antiquité — ; épopée, pastiche avorté et inachevé de l’antiquité. — Les six autres étoiles sont : — d’abord le maître dont la direction, l’exemple, ardeur les a guidés, formés, échauffés, Jean Dorat, ou D’Aurat, qui, avant d’être mis à la tête du collège du Coquelet, avait été précepteur d’Antoine de Baïf quand Ronsard était secrétaire de Lazare de Baïf, son père, puis précepteur des pages du roi ; — Du Bellay, mort en 1560, à trente-six ans, sans avoir eu le temps d’être le premier dans la victoire après avoir été le premier au combat ; — Jodelle, mort en 1573, après avoir, a l’âge de vingt et un ans (1553), accompli dans l’œuvre commune la tache, applaudie avec enthousiasme, de restaurer la tragédie antique par sa Cléopâtre et de créer la comédie par Eugène ou la Rencontre ; — Antoine de Baïf, qui survécut de quatre ans au chef et aux beaux jours de l’école, et produisit sans fin, et, souvent aussi, sans goût : — Remi Belleau, l’ami de prédilection de Ronsard, plus jeune que lui de quatre ans, mort huit ans avant lui, le « gentil » Belleau, la grâce et la « mignardise » de l’école ; — enfin Pontus de Thyard, ne en 1511, mort en 1603, abbé et évêque de Chalon-sur-Saône pendant, vingt ans (1573-1598), un des derniers adeptes de l’école de Marot, une des premières conquêtes de l’école de Ronsard, le dernier survivent de la pléiade, qui, contemporain enfin de Malherbe, fut témoin des trois révolutions poétiques du siècle et renonça de bonne heure à la poésie, qui lui avait donné grande renommée, pour se livrer à l’étude des mathématiques et de la théologie. […] Un sonnet à propos, un petit epigramme En faveur d’un grand prince ou de quelque grand Dame Ne sera pas mauvais ; mais garde toy d’user De mots durs, ou nouveaux, qui puissent amuser145 Tant soit peu le lisant ; car la douceur du stile Fait que l’indocte vers aux oreilles distille146, Et ne fault s’enquerir s’il est bien ou mal faict ; Car le vers plus coulant est le vers plus parfaict, Quelque nouveau poëte à la court se presente, Je veux qu’à l’aborder147 finement on le tente : Car s’il est ignorant, tu sçauras bien choisir Lieu et temps à propos, pour en donner plaisir148 ; Tu produiras partout ceste beste, et, en somme, Aux despens d’un tel sot, tu seras gallant homme.
Notre cité a produit peu d’hommes semblables à Métellus. […] Tout cela est le produit d’un esprit même médiocre. […] On laboure un champ une première et une seconde fois, afin qu’il puisse produire de meilleurs fruits.
Quel effet, dit avec raison La Harpe, produirait sur la toile le tableau qui termine l’ouvrage, si le pinceau d’un grand artiste l’y transportait.
Un homme pourra bien, sans le secours des règles que les grands maîtres ont tracées, en produire quelques-uns et faire même un morceau vraiment éloquent, que lui dictera le seul sentiment dont il sera pénétré.
Il s’élève une question sur la nature des richesses ; et, comme il n’est pas nécessaire de tenir les choses pour en raisonner, n’ayant pas un sou, j’écris sur la valeur de l’argent et sur son produit net ; sitôt, je vois du fond d’un fiacre se baisser pour moi le pont d’un château fort, à l’entrée duquel je laissai l’espérance et la liberté.
Tant qu’il leur restera du sang, elles viendront l’offrir ; et bientôt une rare jeunesse se fera raconter ces guerres désolatrices produites par les crimes de ses pères3 La guerre est donc divine en elle-même, puisque c’est une loi du monde4.
Il a le premier analysé les influences produites par le milieu social sur les écrivains, et par les écrivains sur la société qui les vit naître.