On peut bien dire que, après sa mort, aussi vilaine que sa vie, le noble peuple romain en receut tel desplaisir, se soubvenant de ses jeux et festins, qu’il fut sur le poinct d’en porter le deuil.
Un tel sort n’est sans doute pas à craindre pour le pays qui conserve l’amour des nobles études ; qui, après s’être mis à la tête de la civilisation intellectuelle, de l’Europe, sait toujours s’y maintenir ; qui a vu depuis cinquante années les grands talents au service des grandes affaires, et qui promet à l’esprit la gloire comme autrefois, et plus qu’autrefois le gouvernement de l’État.
C’est un grand fond de génie, une justesse d’esprit exquise, une imagination extrêmement féconde, et surtout un cœur plein de feu noble et qui s’allume aisément à la vue des objets.
Ces paroles du pauvre qui s’afflige de ce qu’on lui marchande son chien, sont nobles et font plaisir au cœur. […] Pour moi, je ne puis jamais oublier que vous êtes ce grand connétable, ce prince du plus noble sang qu’il y ait dans le monde, et qui travaille à déchirer de ses propres mains sa patrie et le royaume de ses ancêtres ! […] Maintenant, Hamlet, écoute : on a répandu le bruit que, paisiblement endormi dans mon jardin, un serpent me frappa de son dard ; ainsi, le Danemarck est grossièrement abusé par un récit imposteur de ma mort ; mais apprends, noble jeune homme, que le serpent qui arracha la vie à ton père, porte aujourd’hui sa couronne. […] Les amis les plus fidèles et sur qui l’homme doit compter davantage, sont la foi, l’espérance, l’amour de Dieu, la charité, la bienfaisance, la compassion, en un mot, toutes les nobles actions et les bonnes œuvres. […] Par une belle nuit, un grillon sautillant Et chantant s’en allait tout le long d’une plaine fleurie, Il y rencontre un ver luisant Bien brillant, Dont la vive lueur éclaircit la prairie ; Bonsoir, bel astre radieux, Bonsoir, noble étoile vivante, Dit le grillon : que je te trouve heureux !
Cette idée est grande, fort au-dessus d’un indécent persiflage, et l’expression de Corneille est noble et énergique. […] L’attention se porte sur l’espèce la plus noble du genre. […] Elle le remercie malgré nous par un élan de l’avoir faite si noble, puis se repliant sur elle-même, elle garde du mot qu’elle a entendu un souvenir profond que rien n’effacera désormais. […] La pensée peut être sublime sans que l’expression le soit, mais l’expression n’est jamais sublime sans la pensée ; l’expression sera grande, majestueuse, noble, riche, etc,, mais pour être sublime, il lui faut une pensée sublime. […] L’enflure. — On est enflé quand on affecte d’être grand, noble, pathétique dans le style ou la pensée.
Le temps présent est toujours chargé des misères de notre nature ; le passé nous transmet surtout ce qu’elle a de noble et de fort, car c’est ce qui résiste à l’épreuve des siècles.
La nature, l’âme et dieu S’il est vrai que l’univers tout entier ne soit rien en comparaison d’une âme, parce qu’une âme se connaît et que l’univers ne se connaît pas2, l’étude de l’âme ne sera-t-elle pas toujours la première et la plus noble des études ?
Pascal 1623-1662 [Notice] Né à Clermont-Ferrand dans une famille où l’intelligence s’alliait à la vertu, élevé librement par un père qui fut un homme supérieur, Blaise Pascal manifesta dès l’enfance des dons merveilleux, le génie des sciences mathématiques, et une sensibilité passionnée pour le bien, avide d’un bonheur noble et infini. […] Mais quand l’univers l’écraserait, l’homme serait encore plus noble que ce qui le tue, parce qu’il sait qu’il meurt ; et l’avantage que l’univers a sur lui, l’univers n’en sait rien.
Quel plus grand objet s’est jamais offert au génie de l’homme ; quelle carrière plus noble s’est jamais ouverte devant l’orateur !
Chez lui on estime, on aime la douce chaleur d’une âme sympathique, honnête, indépendante et fière, qui honora les lettres par son talent, son caractère, le respect de l’art, et l’essor des nobles ambitions ; c’est une de nos plus pures renommées.
Boileau a dit avec raison : Quoi que vous écriviez, évitez la bassesse ; Le style le moins noble a pourtant sa noblesse. […] Mort, qui t’a fait si hardie De prendre la noble princesse Qui estoit mon confort, ma vie, Mon bien, mon plaisir, ma richesse ! […] 4° Dans l’épopée, la poésie déploie toutes les ressources de l’art des vers et tous les trésors de l’imagination : figures hardies, coloris brillant, expressions pompeuses, images vives, pensées nobles et sentiments élevés. […] 3° Dans tout poème dramatique, le style doit être naturel, c’est-à-dire noble sans déclamation dans la tragédie, familier sans trivialité dans la comédie. […] 3° Le drame romantique est au contraire la réunion du tragique et du comique, c’est-à-dire de tous les éléments les plus opposés, le noble et le trivial, le beau et le laid, le sublime et le grotesque.
Écrivain juste, clair, exact, uni, probe comme sa pensée, il a l’expression ferme, nette, appropriée, simple sans bassesse, noble sans recherche ; il songe à instruire plus qu’à plaire, et nous émeut par la force pénétrante de la vérité.
Intelligence sympathique aux nobles idées, imagination ardente, romanesque, et vivement éprise de la gloire, madame de Staël a eu le mérite de nous découvrir de nouveaux horizons.
Le métier de roi est grand, noble, flatteur, quand on se sent digne de bien s’acquitter de toutes les choses auxquelles il engage ; mais il n’est pas exempt de peines, de fatigues, d’inquiétude.
Le mot curée présente une idée trop basse, pour être jamais admis dans le style noble. […] Ajoutez à ce mérite du fonds des choses, celui d’un langage toujours noble dans sa belle simplicité, et riche encore, après avoir passé à travers deux ou trois traductions différentes, qui ont nécessairement affaibli le caractère de l’expression originale. […] Noble et brillant anneau de la chaîne inégale Qui du néant à l’être embrasse l’intervalle, De l’ange et de l’insecte il partage le sort.
Racine appartient à la famille des génies studieux, tendres et épris de la perfection qui ont cherché le naturel dans les formes les plus nobles et les plus choisies. […] Son amour est composé de tous les plus nobles sentiments du cœur.
Sont-elles nobles, élevées, avouables ou égoïstes, misérables, bonnes à cacher loin de toute lumière ? […] Mariant leurs parfums, leurs formes, leurs couleurs, Suspendus sur les eaux, groupés sur les montagnes, Mille arbres différents, dans ces riches campagnes, Charmeront tes regards ; sur leurs dômes épais, Le beau magnolia, noble roi des forêts, Lève son front paré de roses virginales.
On ne dirait plus, dans ce sens, que rancunes, terme non admis dans le style noble.
Racine appartient à la famille des génies studieux, tendres et épris de la perfection, qui ont cherché le naturel dans les formes les plus nobles et les plus choisies : c’est notre Virgile français.
Il n’y a là, comme on voit, ni antithèses, ni jeux de mots, ni prétention quelconque à la finesse ou à l’esprit ; c’est la simplicité noble du style de l’histoire, et l’imposante gravité qui lui convient.
Pourtant la poésie lyrique a rencontré de nobles interprètes, même parmi les modernes, quand une émotion vive et véritable a échauffé leur verve.
C’était même le chant consacré aux grands événements, aux nobles infortunes, aux tristes amours ; plus tard, nos vieux auteurs s’avisèrent de croiser des vers très petits avec d’autres plus grands, comme dans l’exemple suivant ; et ils donnèrent à cette combinaison le nom de lai.
But et Utilité de la Rhétorique La persuasion est le but le plus noble de l’éloquence.
Il connaît que les plus nobles et les plus anciennes conquêtes sont celles des cœurs et des affections, que les lauriers sont des plantes infertiles qui ne donnent au plus que de l’ombre, et qui ne valent pas les moissons et les fruits dont la paix est couronnée.
Écrivain juste, clair, exact, uni, probe comme sa pensée, il a l’expression ferme, nette, appropriée, simple sans bassesse, noble sans recherche ; il songe à instruire plus qu’à plaire, et nous émeut par la force pénétrante de la vérité.
Voici, par exemple, la harangue de Catilina à ses complices : Venez, noble Pison, vaillant Autronius, Intrépide Vargonte, ardent Statilius ; Vous tous, braves guerriers, de tout rang, de tout âge, Des plus grands des humains redoutable assemblage ; Venez, vainqueurs des rois, vengeurs des citoyens, Vous tous, mes vrais amis, mes égaux, mes soutiens. […] « On compte, en le voyant, les ennemis qu’il a vaincus, non pas les serviteurs qui le suivent : tout seul qu’il est on se figure autour de lui ses vertus et ses victoires qui l’accompagnent : il y a je ne sais quoi de noble dans cette simplicité ; et moins il est superbe, plus il devient vénérable ».
La plupart ont trouvé, dans la confiance du monarque actuel, et dans les premières dignités de l’empire, la noble récompense de leur zèle et de leur courage.
Ce qu’on n’a peut-être point assez observé dans Homère, c’est que l’homme y est en général beaucoup plus grand, beaucoup plus parfait que le dieu ; qu’il s’y montre plus intéressant, y étale des sentiments plus nobles et plus vrais.
Peu importe que ces objets imités, lorsqu’ils sont physiques, soient agréables ou désagréables à la vue, soient nobles ou bas, grands ou petits.
Puisqu’à vos yeux vous voulez que je trace D’une noble oiseau la touchante disgrâce2, Soyez ma muse, échaffez mes accents,Et prêtez-moi ces sons intéressants, Ces tendres sons que forma votre lyre Lorsque Sultane3, au printemps de ses jours, Fut enlevée à vos tristes amours Et descendit au ténébreux empire.
Alors il propose la paix à son noble ennemi, qui l’accepte, et il lui laisse la libre possession de ses États. […] Réponse noble et modeste du jeune homme résigné à son sort. […] Par son discours, il fait passer dans leur âme la noble ardeur dont il est enflammé. […] Une douce conformité de sentiments avait donné naissance à leur amitié, et la pratique des plus nobles vertus l’avait cimentée. […] Peuvent-ils faire un plus noble usage de leur fortune et de leurs bras ?
Vous verrez dans une seule vie toutes les extrémités des choses humaines, la félicité sans bornes2 aussi bien que les misères ; une longue et paisible jouissance d’une des plus nobles couronnes de l’univers ; tout ce que peuvent donner de plus glorieux la naissance et la grandeur accumulé sur une tête qui ensuite est exposée à tous les outrages de la fortune ; la bonne cause d’abord suivie de bons succès, et depuis des retours soudains, des changements inouïs : la rébellion longtemps retenue, à la fin tout à fait maîtresse ; nul frein à la licence ; les lois abolies ; la majesté violée par des attentats jusqu’alors inconnus ; l’usurpation et la tyrannie sous le nom de liberté ; une reine fugitive, qui ne trouve aucune retraite dans trois royaumes, et à qui sa propre patrie n’est plus qu’un triste lieu d’exil ; neuf voyages sur mer, entrepris par une princesse, malgré les tempêtes3 ; l’Océan étonné de se voir traversé tant de tois en des appareils si divers et pour des causes si différentes ; un trône indignement renversé et miraculeusement rétabli : voilà les enseignements que Dieu donne aux rois. […] L’accident1 ne peut pas être plus noble que la substance, ni l’accessoire plus considérable que le principal, ni le bâtiment plus solide que le fonds sur lequel il est élevé, ni enfin ce qui est attaché à notre être plus grand ni plus important que notre être même. […] « A ménager les forces des peuples. » Corneille, dans le prologue de son Andromède, fait tenir à la France, qu’il personnifie, ce noble langage : À vaincre si longtemps mes forces s’affaiblissent, L’État est florissant, mais les peuples gémissent ; Leurs membres décharnés courbent sous mes hauts faits, Et la gloire du trône accable les sujets.
Il y a je ne sais quoi de noble dans cette honnête simplicité ; et moins il est superbe, plus il devient vénérable ».
C’était une maison d’éducation pour les jeunes filles nobles sans fortune ; elle a subsisté jusqu’à la révolution.
Il faut que celles-ci soient toujours nobles, riches, douces, gracieuses, agréables, selon la diversité des sujets, et qu’elles n’aient jamais rien de commun ni de trivial.
Il s’agit de la femme de Laurent de Normandie, d’une famille noble de la Picardie, compatriote et ami de Calvin.
Le plus noble, le plus généreux de tous les sentiments, l’amitié.
Nous pouvons dire du sujet ce que la Bruyère dit de l’ouvrage : « Quand une lecture vous élève l’esprit et qu’elle vous inspire des sentiments nobles et courageux, ne cherchez pas une autre règle pour juger de l’ouvrage : il est bon et fait de main d’ouvrier. » Le mot de la Bruyère explique ce que j’entends par moralité.
Eh bien, nous protesterez-vous que toutes ces passions vous aient agité, que votre noble cœur ait aussi connu l’envie, l’envie de l’autorité et de la fortune, potestatis atque fortunœ, méritées même par des services réels et honorables, tum si erunt honestiora merita atque graviora !
On le vit, en ce dernier rang de la milice, ne refuser aucune fatigue et ne craindre aucun péril ; faire par honneur ce que les autres faisaient par nécessité, et ne se distinguer d’eux que par un plus grand attachement au travail et par une plus noble application à tous ses devoirs3.
Il ne serait peut-être pas indifférent de connaître ici brièvement les nobles fonctions du grammairien chez les anciens, fonctions très importantes et qui exigeaient une instruction profonde de la part du professeur.
« Un homme s’éleva, qui fut à la fois plus passionné et plus correct ; moins varié, mais moins inégal ; aussi sublime quelquefois, et toujours noble sans enflure ; jamais déclamateur, parlant au cœur avec plus de vérité et plus de charmes.
Mais quand l’univers l’écraserait, l’homme serait encore plus noble que ce qui le tue, parce qu’il sait qu’il meurt ; et l’avantage que l’univers a sur lui, l’univers n’en sait rien.
Si l’adjectif se rapporte à plusieurs substantifs, quoiqu’au singulier et de divers genres, on le met au pluriel et au genre masculin, comme étant un genre plus noble que le féminin : = j’ai vu votre père et votre mère très contents de vous. […] Si le verbe a plusieurs sujets de différentes personnes, on le fait accorder avec la plus noble, et on le met au pluriel. La première personne est plus noble que les autres, et la seconde est plus noble que la troisième : = vous, mon frère et moi devons terminer cette affaire.
Son caractère est noble et facile, inspire le respect et la confiance, et fait que les princes nous paraissent grands et très-grands, sans nous faire sentir que nous sommes petits2. […] Si vous êtes si touchés de curiosité, exercez-la du moins en un sujet noble : voyez un heureux, contemplez-le dans le jour même où il a été nommé à un nouveau poste, et qu’il en reçoit les compliments ; lisez dans ses yeux, et au travers d’un calme étudié et d’une feinte modestie, combien il est content et pénétré de soi-même ; voyez quelle sérénité cet accomplissement de ses désirs répand dans son cœur et sur son visage ; comme il ne songe plus qu’à vivre et à avoir de la santé ; comme ensuite sa joie lui échappe, et ne peut plus se dissimuler ; comme il plie sous le poids de son bonheur ; quel air froid et sérieux il conserve pour ceux qui ne sont plus ses égaux ; il ne leur répond pas, il ne les voit pas : les embrassements et les caresses des grands, qu’il ne voit plus de si loin, achèvent de lui nuire2 : il se déconcerte, il s’étourdit ; c’est une courte aliénation3.
La poésie aime à se parer de comparaisons riches, nobles, touchantes, afin de plaire à l’imagination et au sentiment, et d’ajouter au sujet de nouvelles beautés. […] Si cet objet est grand et noble, il faut que tous les rapports de similitude concourent à en soutenir la dignité ; si son caractère est la beauté, il faut qu’ils servent à l’embellir ; si l’objet est effrayant, qu’ils soient capables de redoubler la terreur.
Montluc 1503-1577 [Notice] Né dans l’Agénois, aux environs de Condom, fils aîné d’une noble maison, Blaise de Montluc était déjà soldat en 1521.
Je suis ravi que vous ayez combattu la théorie funeste de l’art pour l’art, en traçant avec fermeté le but moral du poète et de l’orateur, aussi bien qu’en donnant l’idée la plus pure et la plus haute de la noble mission de l’écrivain.
Je crois sentir, Sire, en moi-même, que je suis appelé à cet honneur, par quelque chose de plus invincible et plus noble que l’ambition.
« Avec le sentiment de la Divinité, s’écrie-t-il, tout est grand, noble, invincible dans la vie la plus étroite ; sans lui, tout est faible, déplaisant et amer au sein même de la grandeur… » Et il continue à faire comprendre ainsi la nécessité de cette opinion consolatrice, par ses effets dans l’une et l’autre hypothèse.
De la plus noble intelligence La plus sublime ambition Est de prouver ton existence, Et de faire épeler ton nom3.
Les artifices de son noble langage laissent le cœur indifférent.
Quand la guerre est une routine purement mécanique, consistant à pousser et à tuer l’ennemi qu’on a devant soi, elle est peu digne de l’histoire ; mais quand une de ces rencontres se présente, où l’on voit une masse d’hommes mue par une seule et vaste pensée qui se développe au milieu des éclats de la foudre avec autant de netteté que celle d’un Newton ou d’un Descartes dans le silence du cabinet, alors le spectacle est digne du philosophe autant que de l’homme d’État et du militaire, et si cette identification de la multitude avec un seul individu, qui produit la force à son plus haut degré, sert à protéger, à défendre une noble cause, celle de la liberté, alors la scène devient aussi morale qu’elle est grande.
[Notice] Fils d’une race noble, mais dont la fortune était déchue, né au château du Cayla, sous le ciel inspirateur de la gaie science, élevé dans un milieu patriarcal, Maurice de Guérin appartient à la famille des René et des Oberman.
Tout contrefacteur ou débitant de contrefaçons de cet Ouvrage sera poursuivi conformément aux lois. Toutes mes Editions sont revêtues de ma griffe. Avant-propos. Le succès toujours croissant de la nouvelle Méthode, à laquelle ce Cours est adapté, nous dispense d’en faire l’éloge, et d’ajouter un tardif et obscur hommage aux suffrages éminents qui l’ont accueillie dès son apparition. En offrant au public ce recueil, nous n’avons point la prétention chimérique de suivre pas à pas la théorie de l’auteur, de présenter chacun des exercices qui composent notre ouvrage, comme le développement spécial d’une règle de la Méthode.
Tout cela contribue à l’élégance, mais n’y suffit pas ; elle exige encore une liberté noble, un air facile et naturel, qui, sans nuire à la correction, déguise l’étude et la gêne.
Vous qui êtes nobles, je vous exciterai à imiter vos ancêtres ; vous qui, par votre génie et par votre courage, pouvez vous élever à la noblesse, je vous exhorterai à suivre une route qui a conduit tant d’hommes nouveaux à la gloire et aux honneurs.
Je laisserais même au delà du Rhin, sans m’en occuper autrement, cette manie du mysticisme et de l’inintelligible, si elle ne passait le fleuve, accueillie par quelques-uns de nos auteurs qui oublient le mot si vrai de Voltaire : « Ce qui n’est pas clair n’est pas français. » Ce qui n’est pas clair n’est pas français, parce qu’il semble que chaque peuple ayant reçu de la Providence sa mission sur la terre, celle de la France soit de répandre toutes les grandes et utiles vérités, et que, pour maintenir dignement cette noble propagande, il faut savoir rendre la vérité manifeste et accessible à tous.
Descartes était d’une famille noble et possédait une fortune indépendante.
Il était né sous le soleil de la Provence, et issu d’une famille noble.
Le temps présent est toujours chargé des misères de notre nature ; le passé nous transmet surtout ce qu’elle a de noble et de fort, car c’est ce qui résiste à l’épreuve des siècles.
Cette dame, non moins illustre par ses vertus que par son esprit et la prééminence de son rang, mourut en 1719, âgée de 84 ans, dans l’abbaye de Saint-Cyr, que Louis XIV avait fondée à sa prière, en 1686, pour l’éducation gratuite de trois cents jeunes demoiselles nobles. […] Vauban (Sébastien Leprestre, seigneur de), né d’une ancienne famille noble de Nivernais, en 1633, et le plus grand ingénieur que la France ait produit.
Hâtons-nous d’arriver à la péroraison du discours d’Eschine : elle est noble et belle, et eût fait honneur au talent de Démosthène lui-même.
Cette contre-vérité, par laquelle on loue en apparence ce qu’on blâme en réalité, trouve aussi bien sa place dans le ton noble et sérieux que dans le plaisant et le familier.
Il est un heureux choix de mots harmonieux ; Fuyez des mauvais sons le concours odieux, Le vers le mieux rempli, la plus noble pensée, Ne peut plaire à l’esprit quand l’oreille est blessée.
Ses manières y répondaient dans la même proportion, avec une aisance qui en donnait aux autres, et cet air et ce bon goût qu’on ne tient que de l’usage de la meilleure compagnie et du grand monde, qui se trouvait répandu de soi-même dans toutes ses conversations : avec cela une éloquence naturelle, douce, fleurie ; une politesse insinuante, mais noble et proportionnée ; une élocution facile, nette, agréable ; un air de clarté et de netteté pour se faire entendre dans les matières les plus embarrassées et les plus dures ; avec cela un homme qui ne voulait jamais avoir plus d’esprit que ceux à qui il parlait, qui se mettait à la portée de chacun sans le faire jamais sentir, qui les mettait à l’aise et qui semblait enchanté ; de façon qu’on ne pouvait le quitter, ni s’en défendre, ni ne pas chercher à le retrouver.
C’est ainsi que l’idylle, telle que nous l’entendons aujourd’hui, sans cesser d’être simple, doit être noble et élégante : Telle, aimable en son air, mais humble dans son style, Doit éclater sans pompe une élégante idylle.
« C'est une chose merveilleuse, dit Rollin, comment des mots qui sont à la disposition de tout le monde, et qui par eux-mêmes n’ont aucune beauté particulière, étant choisis avec goût, maniés avec art et appliqués avec discernement, acquièrent tout d’un coup une beauté, un éclat qui les rend méconnaissables. » Il n’y a rien de remarquable dans les mots suivants : « C'est à Cadmus que la Grèce est redevable de l’invention des caractères ; c’est de lui qu’elle a appris l’art de l’écriture. » Mais on est charmé, lorsqu’on entend la même chose exprimée de cette manière si noble et si gracieuse : « C'est de lui que nous vient cet art ingénieux De peindre la parole et de parler aux yeux, Et, par des traits divers de figures tracées, Donner de la couleur et du corps aux pensées. » En latin, le mot ædificare, employé dans le sens propre, est un terme fort simple. […] Orgétorix fut de beaucoup le plus noble et le plus érudit des Helvétiens. […] Il est devenu noble lui-même par suite de la noblesse de son père.