J’ai été jeune et jolie, j’ai goûté des plaisirs : j’ai été aimée partout ; dans un âge un peu plus avance, j’ai passé des années dans le commerce de l’espris ; je suis venue à la faveur, et je vous proteste, ma chère fille, que ces états laissent un vide affreux, une inquiétude, une lassitude, une envie de connaître autre chose, parce qu’en tout cela rien ne satisfait entièrement ; on n’est en repos que lorsqu’on s’est donné à Dieu. » 1.
Le jeune Trompette. […] Il y avait huit années déjà que le jeune Allemand était loin de sa famille, et il redisait souvent : « Quand irai-je donc embrasser mon pauvre père ? […] » Plein de cette idée, le jeune militaire demande et obtient un congé de deux mois ; il part avec sa trompette chérie et une ceinture garnie de cent pièces d’or, fruit honorable et précieux de ses économies.
Jourdain ; Le Légat, qui prononce en italien un manifeste macaronique ; le cardinal de Pellevé, un sot solennel dont les tirades bariolées de latin rappellent les coq-à-l’âne du Malade imaginaire ; M. de Lyon et le Recteur Rose, avec une emphase furibonde qui représente au vif les mystiques et cyniques prédications de la Ligue ; enfin, le député de la noblesse, le jeune de Rieux, gentilhomme d’aventure, coupe-jarret, matamore et bandit, breteur et pourfendeur digne de finir par la corde.
Allusion aux premiers succès de Racine, son jeune rival.
L’Épiphonème est une espèce d’exclamation ou une réflexion courte et vive à la fin d’un récit, comme on va le voir dans cet endroit de l’Énéide : « L’infortuné Priamd se voyant menacé d’une guerre et d’un siège, dont il redoutait les événements, avait secrètement envoyé le jeune Polydore, un de ses fils, avec beaucoup d’or, au roi de Thracea, pour le faire élever dans sa cour. […] Si je… Mais il s’agit de calmer les flots : un pareil attentat ne demeurera pas une autre fois impuni. » On voit un autre exemple de cette figure dans la tragédie d’Athalie, lorsque cette Princesse demandant à Joad le jeune Éliacin, et les trésors qu’elle croit cachés dans le Temple, lui dit : Je devrais sur l’autel où ta main sacrifie, Te… mais du prix qu’on m’offre il faut me contenter.
Cicéron veut, donc que le jeune orateur donne à ses phrases un tour harmonieux : fiat quasi structura quædam ; mais il ne veut pas que le travail et la recherche s’y laissent apercevoir : nec tamen fiat operosè , parce que ce serait un travail aussi frivole qu’immense : nàm esset, quùm infinitus, tùm puerilis labor 17.
Tout le monde connaît la maxime d’Horace : Sumite materiam vestris, qui scribitis, æquam Viribus… Ce précepte est surtout dans l’intérêt du jeune auteur.
C’est au jeune écrivain à en rechercher les symptômes et les diagnostics dans les maîtres ; qu’il étudie avec soin la manière dont quelques grands copistes de la nature les ont présentées et nuancées, dont ils les ont fait ressortir par les contrastes et les repoussoirs.
Quand une imagination naïve et jeune s’est peuplée de ces chimères, qu’elle est trop tentée de prendre au sérieux, elle veut transporter ensuite toutes ses illusions dans la vie pratique.
Mort du jeune duc de Longueville.
Ses jours ont été pleins, selon les termes de l’Ecriture ; et, comme il ne perdit pas ses jeunes années dans la mollesse et dans la volupté, il n’a pas été contraint de passer les dernières dans l’oisiveté et dans la faiblesse4.
Voilà comme quoi1 il y a des changements dangereux ; et quand notre jeune ami aura autant vécu que nous, il n’aura pas meilleure opinion que nous de ceux qui veulent réformer le monde.
Il dit ailleurs : Les puissantes faveurs dont Parnasse m’honore, Non loin de mon berceau commencèrent leur cours ; Je les possédai jeune, et les possède encore Au déclin de mes jours.
Salut à vous, amis de mon jeune âge !
Voici à peu près ceux dont les jeunes Orateurs peuvent faire une étude particulière. […] Le meilleur de tous est à la tête de cette collection : c’est celui de Trajan par Pline le jeune, qui le composa par ordre du Sénat, au nom de tout l’Empire, et le prononça en présence de l’Empereur même. […] Je n’ai pas craint de citer ici tous ces divers exemples, parce que j’ai cru que c’était le meilleur moyen de faire sentir aux jeunes Orateurs sacrés, qu’en louant les hommes illustres, ils ne doivent jamais oublier qu’ils parlent à la face des autels, et dans le sanctuaire de la divinité que la religion doit être le principe et la fin de tous leurs éloges ; et que s’ils rehaussent par la pompe et la magnificence du style, la gloire du grand Capitaine, du grand Homme d’État, de l’habile Négociateur, du Magistrat intègre et éclairé, ils doivent un hommage non moins éclatant à l’ami de la vérité, au zélateur de la justice, au vrai sage, et surtout au vrai chrétien.
Ainsi, dans l’ordre abstrait et rationnel, elle vient après l’invention et la disposition ; mais, dans la pratique et la réalité, elle les précède évidemment, puisque les jeunes élèves sont exercés à tourner leurs phrases d’une manière élégante ou animée, en y employant les diverses figures ou les ornements du style, longtemps avant de pouvoir imaginer des combinaisons nouvelles, ou de les arranger dans l’ordre où elles peuvent former des ouvrages. […] Plusieurs des oraisons de Cicéron sont de vrais plaidoyers ; et, sauf la différence qu’il y a entre notre manière de rendre la justice et celle des Romains, ils peuvent servir de modèles à nos jeunes avocats. […] « On peut même remarquer, dit à ce sujet d’Alembert33, que ce fut M. de Tourreil, écrivain d’ailleurs peu ascétique, qui réussit le plus heureusement dans cette paraphrase, et qui, comme le dit alors un écrivain satirique, enleva ce prix aux capucins. » On aurait tort, cependant, de vouloir, aujourd’hui, jeter du ridicule sur les matières édifiantes que l’Académie a si longtemps proposées à l’éloquence des jeunes littérateurs.
Trois fois le jeune vainqueur s’efforça de rompre ces intrépides combattants ; trois fois, etc. » Pourquoi cette différence de ton dans un même récit ? […] Il y trouvera sans doute bien des mots vieillis et tombés en désuétude : ce sont les branches mortes de l’arbre ; mais une séve jeune et vigoureuse court encore dans les veines du tronc. […] Leur imagination, jeune encore, découvre partout des rapports qu’ils expriment vivement parce que leur sensibilité en est vivement affectée.
Écoutez, jeunes écrivains, et pratiquez, s’il est possible, des conseils fondés sur la théorie la plus saine, et appuyés du nom le plus capable d’inspirer la confiance.
Mais je l’ai voulu d’autant mieux que, dans ma pensée, ce livre n’est pas exclusivement destiné aux rhétoriciens et que je ne vois pas pourquoi les étudiants des universités, les jeunes avocats, les hommes du monde n’y pourraient pas trouver plaisir et profit.
Vous êtes encore trop jeune pour démêler le vrai du faux.
(La Fontaine, La Jeune Veuve, IV, 21.) […] S’éveillant avec la rature, Le jeune oiseau chantait sur l’aubépine en fleurs, Sa mère lui portait la douce nourriture : Mes yeux se sont mouillés de pleurs. […] Pourquoi ne suis-je pas semblable au jeune oiseau, Dont le nid se balance aux branches de l’ormeau ? […] On n’en est pas à son couchant Quand si jeune encore est la lyre ! […] Les deux femmes, alors, se croisant sous l’abside, Échangent un coup d’œil aussitôt détourné ; Et — merveilleux retour qu’inspire la prière — La jeune mère pleure en regardant la bière, La femme qui pleurait sourit au nouveau-né !
Tous les seigneurs et les courtisans prenaient parti dans la querelle du Gid : à ces scènes d’appel à la désobéissance, je me figure qu’un frisson parcourait la salle, et parmi les rangs de la jeune noblesse, on devait se regarder dans le blanc des yeux. […] Venez au vieil Horace apporter votre offrande : Venez, jeunes beautés, Chimène la demande ; Accourez tous, Corneille à charmé vos loisirs ; Payez, en un seul jour, deux cents ans de plaisirs.
Et depuis trois mille ans Homère respecté Est jeune encor de gloire et d’immortalité. […] Je suis jeune, il est vrai, mais aux âmes bien nées La valeur n’attend pas le nombre des années.
Les lettres de Sénèque, celles de Pline le jeune, celles de Fronton, et celles d’un grand nombre d’écrivains chrétiens, sont aussi curieuses par les sujets que par le style.
Dans son livre, pratique avant tout, mais brillant de verve gasconne, il a voulu se proposer pour modèle à la jeune noblesse, et a fait profession d’être docteur ès-armes.
Partout ta place sans t’y voir… Ces jeunes filles, ces jeunes gens, nos parents, nos voisins, qui remplissent en ce moment le salon, qui sont autour de toi mort, t’entoureraient vivant et joyeux ; car tu te plaisais avec eux, et leur jeune gaieté t’égayait.
On nous a donné la traduction fidèle, dit-on, de certaines poésies indiennes, scandinaves, américaines, de certains livres sacrés et profanes de l’Orient et du Nord, œuvres de peuples jeunes qui s’essayent.
Dans la tragédie d’Athalie, Mathan fait ce dilemme en parlant du jeune Éliacin : À d’illustres parents s’il doit son origine, La splendeur de son sang doit bâter sa ruine ; Dans le vulgaire obscur ci le sort l’a placé, Qu’importe qu’au hasard un sang vil soit versé ?
Appelé à Paris par ce succès qui fixa l’attention des compagnies savantes, le jeune lauréat fit à l’Athénée un cours sur la réforme et la révolution d’Angleterre.
Un auteur contemporain met dans la bouche d’une jeune orpheline cette touchante exhortation à un frère qui se conduit mal : C’est aujourd’hui le jour des morts. […] Un jeune avocat plaidant pour un meunier, s’écria tout-à-coup : « Le vieux Priam voulant sortir des murs de Troie avec ses dieux lares et sa famille, etc — Affectation de pensée. […] Voici une autre réticence qui n’est pas moins remarquable : Et Biron jeune encore, ardent, impétueux, Qui depuis… mais alors il était vertueux. […] Jeunes gens, écoutez un vieillard que les vieillards écoutaient lorsqu’il était jeune. […] Andromaque alarmée de ne point voir son jeune fils, en demande des nouvelles à Pyrrhus.
Nous avons aussi de lui la Cyropédie, ou Histoire de Cyrus, ainsi que l’Histoire de l’expédition de Cyrus le jeune, et de la mémorable Retraite des dix mille. […] Nous avons de Pline l’ancien, ainsi surnommé pour le distinguer de Pline le jeune, son neveu, le panégyriste de Trajan, une Histoire naturelle qui est très estimée.
Dans la tragédie d’Athalie, le grand prêtre Joad prend la résolution de couronner le jeune Joas, héritier du trône de Juda, qui a été secrètement élevé dans le temple. […] Empruntons à ses Enfants d’Édouard une partie du récit que fait le plus jeune de ces princes du songe qui lui annonçait le crime de Glocester, son oncle.
Il eût gagné de mourir jeune : au moins il eût vécu jusqu’à ce temps-là. […] Vivre et jouir seront pour lui la même chose ; et, dût-il mourir jeune, il ne mourra que rassasié de jours1.
C’est ce que Quintilien rappelle si formellement à ses jeunes élèves : Effugienda in hâc præcipuè parte, omnis calliditatis suspicio : neque enim se usquàm magis custodit judex, quàm cùm narrat orator ; nihil tùm videatur fictum ; nihil sollicitum ; omnia potiùs à causâ, quàm ab oratore, profecta videantur.
N’avez-vous jamais entendu les jeunes oiseaux gazouiller d’une voix incertaine et s’essayer difficilement à leurs premiers airs ?
Le cardinal, à qui un jeune conseiller des enquêtes avait dit en raillant qu’il serait assez à propos qu’il allât lui-même dans les rues voir l’état des choses, le cardinal, dis-je, se joignit au gros de la cour, et l’on tira enfin à toute peine cette parole de la bouche de la reine : « Hé bien !
Admis jeune à l’Académie des sciences, il devint à quarante ans secrétaire perpétuel de cette compagnie ; et ce fut en cette qualité qu’il prononça ses Éloges des savants, qui forment son principal titre littéraire.
Loi sainte, loi désirable, Ta richesse est préférable A la richesse de l’or ; Et ta douceur est pareille Au miel dont la jeune abeille Compose son cher trésor.
Ce vers rappelle le souriceau tout jeune et qui n’avait rien vu, disant solennellement : « J’avais franchi les monts qui bornent cet État. » 4.
Elle rédigeait un bulletin de nouvelles pour le jeune souverain qui avait visité Paris et ne pouvait détacher ses regards de cette capitale du plaisir et des arts.
« Je ne sais pas de plus mémorable élan que l’espèce d’épilogue qui termine le huitième volume, et couronne le récit des victoires toutes républicaines de la première campagne d’Italie. « Malheur à qui, jeune et né dans les rangs nouveaux, n’a pas senti un jour, en lisant cette page, un battement de cœur et une larme. » (Sainte-Beuve.)
Le jeune littérateur doit donc rejeter impitoyablement tous les livres qui portent des atteintes plus ou moins funestes à la religion et aux bonnes mœurs.
Les deux filles de Fabius Ambustus étaient mariées, l’aînée à Sulpicius, la plus jeune à Licinius Stolon. — 8. […] Il prit les villes les plus fameuses de l’Asie, Suse, Persépolis, Babylone, où il mourut encore fort jeune. […] Au milieu de cette joie, il perdit ses deux fils : le plus jeune, âgé de douze ans environ, mourut cinq jours avant le triomphe de son père ; l’aîné, âgé de quatorze ans, trois jours après ce triomphe. — 6. […] Caton fit sa première campagne à l’âge de dix-sept ans ; il partit encore fort jeune pour Capoue. — 8. […] Au point du jour, les plus jeunes sortent pour aller à l’ouvrage, et reviennent chargées de butin.
Nous cédons, à la fin, aux pressantes sollicitations d’une institutrice, Mme **, dont le savoir, l’expérience ne sont pas moindres que la modestie, et qui voulut bien nous assurer qu’à part les citations grecques et latines, ce petit traité, par sa simplicité, par sa clarté, était on ne peut plus du goût des jeunes personnes. […] Tel, en un secret vallon, Sur le bord d’une onde pure, Croît, à l’abri de l’aquilon, Un jeune lis, l’amour de la nature. […] » Faut-il que les amis du jeune prince l’aient réduit à subir cette honte ? […] Les cendres du jeune prince (duc de Bourgogne) se hâtent de s’unir à celles de son épouse : il ne lui survit que les moments rapides qu’il faut pour sentir qu’il l’a perdue, et nous perdons avec lui les espérances de sagesse et de piété qui devaient faire revivre le règne des meilleurs rois et les anciens jours de paix et d’innocence. […] Le danger personnel du jeune téméraire l’intéresse plus vivement ; ce motif devra tenir la seconde place.
Il est rare que les premières compositions des jeunes artistes ne pèchent par la profusion des ornements, dont le choix et la distribution n’ont pu être réglés encore par la sagesse d’un goût sévère et éclairé.
Il est inutile de dire que le jeune rhétoricien ne doit pas ignorer le vocabulaire du langage figuré.
Quand un peuple est jeune encore, la religion a toujours un grand empire sur son imagination ; ses premiers chants sont toujours consacrés à la Divinité.
L’ardeur de la charité avait pensé l’entraîner, jeune, dans la carrière périlleuse des missions étrangères : retenu en France par la délicatesse de sa santé, il devint le précepteur du duc de Bourgogne ; et l’on sait quel prodigieux succès sa patience ingénieuse et habile obtint dans cette éducation, qui transforma en un prince accompli celui qui avait, dit-on, le germe de tous les vices.
Le jeune peuple qui s’éleva sous leurs yeux s’accrut par d’heureux mariages : le nombre augmenta, l’union fut toujours la même ; et la vertu, bien loin de s’affaiblir dans la multitude, fut fortifiée au contraire par un plus grand nombre d’exemples.
Delille, s’inspirant de ces vers, a montré aussi dans ses Jardins, chant II,… Le pas leste et vif de la jeune laitière, Qui, l’habit retroussé, le corps droit, va trottant, Son vase en équilibre, et chemine en chantant.
Dans un sage conseil, par les chefs assemblé, Du départ général le grand jour est réglé ; Il arrive, tout part : le plus jeune peut-être Demande, en regardant les lieux qui l’ont vu naître, Quand viendra ce printemps par qui tant d’exilés Dans les champs paternels se verront rappelés1 ?
Descartes fait allusion à la délicatesse de sa santé : il avait hérité de sa mère, dit Baillet, une toux sèche et une pâle couleur, qu’il a gardée jusqu’à plus de vingt ans, et tous les médecins qui le voyaient avant ce temps-là le condamnaient à mourir jeune.
Très-vivant, c’est sa douceur, avec sa vivacité ; mais trop jeune, tête trop petite, joli comme une femme, lorgnant, souriant, mignard, faisant le petit bec, la bouche en cœur ; rien de ce coloris sobre qui distingue le cardinal de Choiseul 2 ; et puis un luxe de vêtements à ruiner le pauvre littérateur, si le receveur de la capitation vient à l’imposer sur sa robe de chambre.
Se mêlant familièrement avec les hommes, juste quand il fallait l’être, il avait applaudi au talent naissant de Barnave, quoiqu’il n’aimât pas ses jeunes amis ; il appréciait l’esprit profond de Sieyès, et caressait son humeur sauvage ; il redoutait dans Lafayette une vie trop pure ; il détestait dans Necker un rigorisme extrême, une raison orgueilleuse, et la prétention de gouverner une révolution qu’il savait lui appartenir.
» L’âge des vieillards et celui des jeunes gens28 étant, pour ainsi dire, les deux extrémités de la vie, le caractère des premiers doit naturellement et en grande partie, être l’opposé des mœurs de la jeunesse. […] Ses derniers soupirs souillent la douleur et la mort, dans le cœur de son royal époux66 : les cendres du jeune prince se hâtent de s’unir à celles de son épouse : il ne lui survit que les moments rapides qu’il faut, pour sentir qu’il l’a perdue ; et nous perdons avec lui les espérances de sagesse et de piété, qui devaient faire revivre le règne des meilleurs rois, et les anciens jours de paix et d’innocence. […] « Si vous êtes résolus d’imiter Philippe72, ce que jusques ici vous n’avez pas fait ; si chacun veut s’employer de bonne foi pour le bien public, les riches en contribuant de leurs biens, les jeunes en prenant les armes ; enfin pour tout dire en peu de mots, si vous voulez ne vous attendre qu’à vous-mêmes, et vaincre cette paresse qui vous lie les mains, en vous entretenant de l’espérance de quelques secours étrangers ; vous réparerez bientôt, avec l’aide des dieux, vos fautes et vos pertes, et vous tirerez vengeance de votre ennemi.
Voltaire a imité ce mouvement dans sa Henriade : Et Biron, jeune encore, ardent, impétueux, Qui depuis… mais alors il était vertueux. […] Là, je le vois, guidant l’obus aux bonds rapides ; Là, massacrant le peuple au nom des régicides ; Là, soldat, aux tribuns arrachant leurs pouvoirs ; Là, consul jeune et fier, amaigri par les veilles, Que des rêves d’empire emplissaient de merveilles, Pâle sous ses longs cheveux noirs.
Jeune brave, tu mérites d’emporter la marque du fer au palais de Teutatès. […] Le Gaulois fond l’épée à la main sur le jeune Franc, le presse, le frappe, le blesse à l’épaule, et le contraint à reculer jusques sous les cornes des taureaux.
: Les Parques se disaient : Charles qui doit venir Au monde… Cette nymphe royale est digne qu’on lui dresse Des autels… O jeunes voyageurs, dites-moi dans quels lieux Je puis la retrouver. Énée à la déesse Répond ce peu de mots : La jeune chasseresse… La Harpe s’est élevé très fortement contre ce défaut, à l’occasion de Ronsard.
Francis Wey, un des rhéteurs qui, à mon sens, a considéré cette partie sous le point de vue le plus pratique, le plus utile au jeune écrivain.
Enfin, le jeune écrivain, bien pénétré de tout ce qui vient d’être dit, aura trois objets en vue dans l’étude de l’expression : se former un style, saisir le ton convenable au sujet, et, enfin, quels que soient le style et le ton, acquérir préalablement les qualités essentielles et accidentelles de l’élocution, et apprendre à y distribuer avec habileté les ornements dont elle est susceptible.
Ainsi, pour m’expliquer par un exemple, le jeune poète qui aura de l’attrait pour la tragédie devra lire et relire Racine, qui est à peu près parfait ; et ce n’est que plus tard qu’il pourra lire Pierre Corneille, qui a mêlé à d’admirables beautés des défauts tels, qu’ils sont inconcevables dans ce grand homme.
Entré jeune au service, il brisa son épée pour se venger d’un passe-droit.
Maillet-Lacoste, qui sera jeune jusqu’à cent ans, et qui est le meilleur, le plus sensé, le plus honnête, le plus incorruptible et le plus naïf de tous les jeunes gens de tout âge, mais qui donne à sa candeur même un air de théâtre, parce que sa chevelure hérissée, ses attitudes et le son même de sa voix se ressentent des habitudes qu’il a prises sur le trépied où il est sans cesse monté quand il est seul, et d’où il ne descend guère quand il ne l’est pas ; M.
Si l’Ariane que je vois et que j’entends était la vraie Ariane qui va être trahie par sa sœur, à cette scène pathétique où la pauvre femme, qui déjà se sent moins aimée, demande qui donc lui ravit le cœur jadis si tendre de Thésée, je ferais comme ce jeune Anglais qui s’écriait en sanglotant et en s’efforçant de s’élancer sur le théâtre : « C’est Phèdre, c’est Phèdre », comme s’il eût voulu avertir et sauver Ariane !
Après s’être hâté lentement dans l’exercice de la composition, après avoir révisé son ouvrage en le remettant vingt fois sur le métier , persuadé avec Quintilien que ce n’est pas en écrivant vite qu’on parvient à bien écrire, mais qu’on arrive à écrire vite en écrivant bien, le jeune littérateur soumettra son travail à la correction d’un maître, au jugement d’un ami judicieux et sincère, et écoutera avec docilité les avis du vir bonus et prudens d’Horace, de l’ ami sage, mais inflexible de Boileau. […] Ce jeune martyr a déjà souffert d’horribles tourments pour la défense de la foi ; il est même disposé à subir le dernier supplice pour la cause glorieuse qu’il soutient. […] D’ailleurs, cette composition, tout en n’exigeant pas un examen aussi sérieux des faits que le genre historique, fournit cependant aux jeunes littérateurs l’occasion d’exercer leurs facultés intellectuelles et de mettre à profit les études qu’ils ont faites.
Tite-Live décrivant ce combat, dit des trois jeunes guerriers : ils s’avancent, portant en eux le courage de trois grandes armées . […] Rousseau d’avoir dit : Et les jeunes zéphirs de leurs chaudes haleines Ont fondu l’écorce des eaux.
J’ai vu, j’en suis témoin croyable, Un jeune enfant armé d’un fer vainqueur, Le bandeau sur les yeux, tenter l’assaut d’un cœur Aussi peu sensible qu’aimable.
Sur te tombeau d’une jeune Irlandaise : Repose doucement, dors sous cette humble pierre, Attendant qu’au signal donné par l’Éternel Tu t’éveilles pour être un ange dans le ciel Comme tu l’étais sur la terre.