La Rochefoucauld 1613-1680 [Notice] Grand seigneur, homme d’intrigue, mêlé à toutes les cabales de la Régence et de la Fronde, ambitieux trompé par ses espérances, malheureux à la guerre, dupe de ses amis, et victime de ses ennemis, trahi, méconnu dans ses affections et son dévouement, échappé du naufrage avec une fortune compromise et une santé détruite, n’ayant plus de ressources que du côté de l’esprit, le duc de La Rochefoucauld consola ses disgrâces par un livre où ses ressentiments lui inspirent la misanthropie d’une morale pessimiste.
Exemple : Il est contraire aux intérêts d'un peuple de porter la guerre dans les pays qui l'avoisinent : les Thébains se sont mal trouvés d'avoir porté la guerre dans la Phocide ; donc les Athéniens ne doivent pas déclarer la guerre aux Thébains. […] ) Caractère de Cromwel. — Un homme s'est rencontré d'une profondeur d'esprit incroyable ; hypocrite raffiné autant qu'habile politique ; capable de tout entreprendre et de tout cacher ; également actif et infatigable dans la paix et dans la guerre ; qui ne laissait rien à la fortune de ce qu'il pouvait lui ôter par conseil ou par prévoyance ; d'ailleurs si vigilant et si prêt à tout qu'il n'a jamais manqué aucune des occasions qu'elle lui a présentées ; enfin un de ces esprits remuants et audacieux qui semblent être nés pour changer le monde. […] On dit : les emplois de Mars, pour les travaux de la guerre ; on eût pu dire de Roland, quand il tenait son épée : la mort est dans ses mains.
Ce n’est point à la légère que l’on doit délibérer sur les affaires publiques, sur la paix, sur la guerre, sur les négociations, sur tous les points enfin de législation et d’administration publique.
Je vous avais laissé la paix, et je retrouve la guerre !
L’autre lui déclare la guerre : Penses-tu, lui dit-il, que ton titre de roi Me fasse peur ni me soucie ? […] Lorsque Cicéron veut prouver que Pompée est très-habile dans l’art militaire : « Quel homme, dit-il, fut ou dut être jamais plus instruit que lui dans l’art de la guerre ? […] Est-il enfin quelque guerre, de quelque genre qu’elle soit, dans la quelle il n’ait pas servi la république ? La guerre civile, celle d’Afrique, celle au-delà des Alpes et celle d’Espagne, celle qu’il a fallu soutenir contre plusieurs nations puissantes et belliqueuses, enfin la guerre contre les esclaves et la guerre navale, toutes ces guerres si différentes, que lui seul a non-seulement entreprises, mais encore terminées, sont un témoignage éclatant qu’il n’y a rien dans l’art militaire qui puisse échapper à la science de ce grand homme. » (Pro lege Maniliâ.) […] Ce qui conviendrait à un homme grave et sérieux ne conviendrait pas à un autre qui serait plus superficiel ou plus gai ; ce qui serait bon pour un savant ne le serait ni pour un homme de la campagne, ni pour un homme de guerre. » (L.
Influence exercée par l’Italie On ne saurait refuser à un peuple le droit d’emprunter à ses voisins les termes qui lui manquent ; c’est un exemple que nous donnent les anciens eux-mêmes ; et si Montaigne conseillait à ses contemporains de puiser à toutes les sources, aux patois provinciaux comme « au jargon de nos chasses et de nos guerres », le néologisme qui procède d’origine étrangère est légitime, lorsqu’il répond à des besoins nouveaux qui n’ont pas encore leur expression. […] Telle fut la foule de ces nouveaux-venus qu’Henri Estienne1, « ce vray François natif du cœur de la France », s’écriait avec indignation : « D’icy à peu d’ans qui sera celuy qui ne pensera que la France ait appris l’art de la guerre en l’eschole d’Italie, quand elle verra qu’elle n’use que des termes d’Italie ? […] Lorsque Joachim Du Bellay, défiant les anciens et les modernes, convia les descendants de Brennus à l’escalade du Capitole et au pillage de Delphes, ce cri de guerre ne fut que trop entendu ; car ces conquérants se conduisirent en barbares.
Digne de récompense, content de son sort, utile à l’homme, semblable à son père, propre à la guerre.
Dans les déserts même de l’Amérique, où la nature ne doit absolument rien à l’art, les sauvages ajoutent des parures à leurs vêtements, ils ont leurs chansons de guerre, leurs harangues et leurs orateurs. […] C’est ainsi que nous disons « avoir du génie pour les mathématiques, » et « avoir du génie pour la poésie, pour la guerre, pour la politique, » et même « pour les arts mécaniques. » J’ai dit que nous devions à la nature ce talent ou cette aptitude à exceller ; l’art et l’étude peuvent sans doute les perfectionner beaucoup, mais jamais ils ne les donnent. […] Le poète Claudian, au contraire, dans un fragment sur la guerre des géants, a su rendre burlesque et ridicule cette même idée, qui, par sa nature, est si grande, en introduisant dans sa description cette seule circonstance d’un géant qui, ayant chargé le mont Ida sur ses épaules, a, pendant qu’il est dans cette posture, une rivière qui lui coule le long du dos. […] Gordon qui, dans sa traduction de Tacite, a voulu suivre cette méthode, a donné à son style des tournures si forcées qu’elles paraissent parfois ridicules, comme celle-ci : « Dans ce gouffre se précipitèrent eux-mêmes trois sénateurs romains. » Il a traduit une phrase aussi simple que nullum ea tempestate bellum , par « de guerre, alors il n’y en avait point. » Cependant notre langue permet jusqu’à un certain point les inversions, et quelques-uns de nos meilleurs écrivains les ont employées avec succès.
La politique, c’est-à-dire la science du gouvernement des hommes et des peuples, tous les arts qui s’y rattachent, ceux de la paix et ceux de la guerre ont par avance trouvé dans l’auteur de l’Odyssée et de l’Iliade le plus noble chantre, le plus sublime interprète qui se puisse imaginer. […] Le poltron, pour l’étymologiste, est « celui qui se coupe le pouce, pollicem sibi truncat », pour ne pas aller à la guerre. […] Toi, d’une voix sonore et déployant tes bras, tu parles de Cannes, de la guerre de Mithridate, des parjures et des fureurs de Carthage, et des Sylla et des Marius et des Mucius : Un mot de grâce, Postume, de mes trois chèvres. » « La simplicité, dit M. […] Sous lui, se sont formés tant de renommés capitaines que ses exemples ont élevés aux premiers honneurs de la guerre. […] Ce traître dont tu as dévoilé les desseins hostiles, que tu vois tout prêt à lever l’étendard de la guerre, qu’on attend, tu le sais, dans le camp ennemi, l’auteur du complot, le chef de la conjuration et qui fait appel à tous les pervers citoyens, tu le laisseras s’en aller ?
Le feu des guerres civiles embrasait la France.
Mais guerre, terre, tonnerre, ne peuvent pas rimer avec père, hémisphère, colère, la convenance des sons ne se trouvant pas dans l’avant-dernière syllabe de ces mots, non pas précisément parce que les premiers ont deux rr, et que les autres n’en ont qu’un ; mais parce que dans les mots guerre, terre, tonnerre, le premier e est fort ouvert, et que dans les autres il est seulement un peu ouvert.
Zénobie ou la vanité de la magnificence Ni les troubles, Zénobie 4, qui agitent votre empire, ni la guerre que vous soutenez virilement contre une nation puissante depuis la mort du roi votre époux, ne diminuent rien de votre magnificence : vous avez préféré à toute autre contrée les rives de l’Euphrate pour y élever un superbe édifice ; l’air y est sain et tempéré, la situation en est riante ; un bois sacré l’ombrage du côté du couchant ; les dieux de Syrie, qui habitent quelquefois la terre, n’y auraient pu choisir une plus belle demeure ; la campagne autour est couverte d’hommes qui taillent et qui coupent, qui vont et qui viennent, qui roulent ou qui charrient du bois du Liban, l’airain et le porphyre ; les grues5 et les machines gémissent dans l’air, et font espérer à ceux qui voyagent vers l’Arabie de revoir à leur retour en leurs foyers ce palais achevé, et dans cette splendeur où vous désirez le porter, avant de l’habiter vous, et les princes vos enfants. […] Ils parlent de guerre à un homme de robe, et de politique à un financier ; ils savent l’histoire avec les femmes ; ils sont poëtes avec un docteur, et géomètres avec un poëte.
Plaintes d’un chrétien 2 Mon Dieu, quelle guerre cruelle ! […] en guerre avec moi-même, Où pourrai-je trouver la paix ?
Sa table était ouverte pendant la guerre à tous les officiers ennemis et nationaux que sa réputation attirait en fouie à Cambrai. […] Il flaire la guerre. […] Mais la guerre n’a-t-elle pas son odeur ? […] Je comprends bien que tu es fâché de te voir dans mes mains par le sort de la guerre : mais je ne veux point te traiter en prisonnier ; je te veux garder comme un bon ami, et prendre soin de ta guérison, comme si tu étais mon propre frère. […] Plusieurs le front hideux et respirant la guerre, De leurs crimes encor épouvantaient la terre ; Marchant sur des débris, et de sang tout couverts, Ils se traînaient au bruit des armes et des fers.
Il se fit un moment de silence parmi les assaillants ; puis, tous ensemble, et comme par un commun accord, ils poussèrent une clameur de guerre pour s’étourdir, et ne pas entendre les gémissements de l’homme qui brûlait.
Après Périclès, et durant la guerre du Péloponèse, on vit s’élever successivement une foule de grands hommes, Cléon, Alcibiade, Critias et Théramène, qui tous se distinguèrent par leur éloquence.
Les libertins déclarent la guerre à la providence divine, et ils ne trouvent rien de plus fort contre elle, que la distribution des biens et des maux, qui paraît injuste, irrégulière, sans aucune distinction entre les bons et les méchants.
Éloge des Athéniens morts dans la guerre du Péloponèse.
La Ligue et la Fronde faisaient la guerre autant avec des chansons qu’à coups d’épée.
Le genre comprend les sermons des prédicateurs, les discours sur les affaires publiques, sur la paix, sur la guerre, sur les finances d’un État, sur la législation.
C’est que, pour se pousser à cet état, et pour se faire jour au travers de tous les obstacles qui nous en ferment les avenues, il faut entrer en guerre avec des compétiteurs qui y prétendent aussi bien qus nous, qui nous éclairent2 dans nos intrigues, qui nous dérangent dans nos projets, qui nous arrêtent dans nos voies ; qu’il faut opposer crédit à crédit, patron à patron, et pour cela s’assujettir aux plus ennuyeuses assiduités, essuyer mille rebuts, digérer mille dégoûts, se donner mille mouvements, n’ètre plus à soi, et vivre dans le tumulte et la confusion.
La plupart des termes de guerre étaient francs ou germaniques : marche, halte, maréchal, bivouac, reître, lansquenet. […] Majestueuses forêts, paisibles solitudes, qui plus d’une fois avez calmé mes passions, puissent les cris de la guerre ne troubler jamais vos résonnantes clairières ! […] « La plus noble conquête que l’homme ait jamais faite, est celle de ce fier et fougueux animal qui partage avec lui les fatigues de la guerre et la gloire des combats. » On ne pouvait ni mieux choisir ni mieux placer les mots, et cette phrase est un modèle achevé d’harmonie. […] Antoine plaidait pour un certain Aquilius, qui, après avoir servi l’État dans la guerre, se déshonorait par sa conduite privée. […] Qu’ils étudient ces chefs-d’œuvre d’éloquence qui ont conseillé la paix ou la guerre, qui ont fait absoudre ou condamner, qui ont agité ou calme des multitudes.
C’est là que, par les droits que vous donne la guerre, Nous montons en triomphe au trône de la terre, À ce trône souillé par d’indignes Romains, Mais lavé dans leur sang, et vengé par vos mains. […] Ce discours était trop beau, pour échapper à l’admiration de Silius Italicus qui l’a transporté tout entier dans son poème de la Seconde Guerre punique.
Veut-on savoir comment le maréchal de Saxe se formait au grand art de la guerre ?
Jésus-Christ a ainsi traité les sages du monde : de cette sorte il a pacifié leurs querelles et leurs guerres.
Sur les malheurs de la guerre À M. le duc de Noailles.
J veut dire réparer les maux de la guerre. […] En disant que l’on ne peut défricher un pays qu’au moyen du labourage, et en assurer la conquête que par la guerre, je parle sans figures ; mais si je dis qu’ on ne peut soumettre l’Algérie que par la charrue et l’épée, je fais une figure hardie, énergique et que tout le monde comprend, parce qu’on aperçoit de suite un rapport sensible et naturel, existant d’une part entre le labourage en général et la charrue qui est le principal instrument de culture ; et d’autre part entre la guerre considérée comme moyen de conquête, et l’épée de dont on se sert le plus souvent pour combattre. […] L’indignation contre la manie des conquêtes et les horreurs de la guerre est très bien exprimée par ces vers. […] Ils ont été choisis, chacun par leur pays, pour terminer la guerre par la mort de l’un d’eux. Horace, farouche Romain, ne voit que l’honneur de sa patrie ; Curiace, sensible Albain, déplore la guerre qui sépare deux familles.
Dur aux autres comme à lui-même, il offrit aux âmes vraiment religieuses le douloureux scandale du persécuté qui devient persécuteur au jour de la victoire, prêche la tolérance en dressant des gibets, et justifie sa devise : « Je suis venu apporter non la paix, mais la guerre. » Ne fit-il pas périr sur un bûcher Michel Servet, le savant qui soupçonna le premier la circulation du sang ?
Mirabeau, accusé de trahison par ses ennemis, se défend en ces termes : « — Celui qui a la conscience d’avoir bien mérité de son pays, et surtout de lui être encore utile ; celui que ne rassasie pas une vaine popularité, et qui dédaigne les succès d’un jour pour la véritable gloire ; celui qui veut dire la vérité, qui veut faire le bien public, indépendamment des mobiles mouvements de l’opinion populaire ; cet homme porte avec lui la récompense de ses services, le charme de ses peines et le prix de ses dangers ; il ne doit attendre sa moisson, sa destinée, la seule qui l’intéresse, la destinée de son nom, que du temps, ce juge incorruptible, qui fait justice à tous. » — (Du droit de paix et de guerre. 2e Discours.)
Combien il admira ces traits, ces caractères, Ces âmes de héros si tendres et si fières ; Ces tableaux tour à tour et touchants et pompeux ; Leur accord, leur contraste également heureux : Du féroce Aladin la sombre tyrannie, Et la rage d’Argant dans le sang assouvie ; Ce superbe sultan qui, seul et détrôné, Vers le ciel ennemi lève un front indigné ; Et Renaud, si brillant dans sa fougue indocile, La foudre de la guerre et le rival d’Achille ! ………………………………………………… La guerre est loin de moi ; la flûte pastorale, De l’épaisseur des bois qui répète ses sons, Vient rassurer mes sens au bruit des chansons.
Le péril extrême où se trouve mon fils ; la guerre qui s’échauffe tous les jours ; les courriers qui n’apportent plus que la mort de quelqu’un de nos amis ou de nos connaissances, et qui peuvent apporter pis ; la crainte que l’on a des mauvaises nouvelles, et la curiosité qu’on a de les apprendre ; la désolation de ceux qui sont outrés de douleur, et avec qui je passe une partie de ma vie ; l’inconcevable état de ma tante, et l’envie que j’ai de vous voir : tout cela me déchire, me tue, et me fait mener une vie si contraire à mon humeur et à mon tempérament, qu’en vérité il faut que j’aie une bonne santé pour y résister.
Le rameau auquel pendait son fruit représentait la douce paix avec l’abondance, préférable aux troubles de la guerre dont ce cheval était l’image.
À mesure que les siècles s’écoulèrent, les hommes devinrent étrangers les uns aux autres, puis cherchèrent à établir entre eux des communications utiles : le commerce, les arts, les richesses, la paix, la guerre, les alliances furent autant de sources d’où jaillirent de nouvelles idées, et de là de nouvelles expressions qui constituèrent des idiomes particuliers : ici un objet était connu sous un certain nom ; là il prenait et admettait une dénomination différente, et ainsi les langues se multiplièrent.
Majestueuses forêts, paisibles solitudes, qui plus d’une fois avez calmé mes passions, puissent les cris de la guerre ne troubler jamais vos résonnantes clairières !
quelle guerre !
La plus noble conquête que l’homme ait jamais faite est celle de ce fier et fougueux animal qui partage avec lui les fatigues de la guerre et la gloire des combats : aussi intrépide que son maître, le cheval voit le péril et l’affronte ; il se fait au bruit des armes, il l’aime, il le cherche, et s’anime de la même ardeur.
Il rit pour rire, et ne se montre impitoyable que dans sa guerre contre les financiers.
, sachant que je suis et serai toute ma vie, madame… La guerre et ses ravages À M.
Dès que l’homme s’est exercé à manier la massue ou la fronde, l’art de la guerre a pris naissance ; dès que l’homme, avant de parler, a réfléchi à ce qu’il devait dire, la rhétorique a commencé. […] Un homme a d’autres plaisirs qu’une femme ; un riche et un pauvre en ont de différents ; un prince, un homme de guerre, un marchand, un bourgeois, un paysan, les vieux, les jeunes, les sains, les malades, tous varient ; les moindres accidents les changent. […] Voilà votre maître : tout le reste de cet éloge est plein des mêmes traits : il est fondé sur la longue guerre de Troie, sur les maux que souffrirent les Grecs pour ravoir Hélène, et sur la louange de la beauté qui est si puissante sur les hommes. […] » C’était un homme bien éloquent que ce matelot anglais qui fit résoudre la guerre contre l’Espagne en 1740. […] On en voit encore de vives traces dans le parlement d’Angleterre ; on a quelques harangues qui y furent prononcées en 1740, quand il s’agissait de déclarer la guerre à l’Espagne.
Silius Italicus : les Guerres puniques.
L’airain lui déclare la guerre ; Le fer, l’onde, la flamme entourent ses héros.
Une révolution philosophique qui a rendu la raison de l’histoire plus ferme ; une révolution politique qui l’a rendue plus libre ; le progrès de certaines sciences, qui lui a donné une connaissance plus complète des faits, des temps, des lieux, des hommes, des institutions ; tant d’expériences fécondes, d’événements instructifs, accumulés pour nous en un demi-siècle, des croyances abandonnées et reprises, des sociétés détruites et refaites ; les excès des peuples, les fautes des grands hommes, les chutes des gouvernements, les prodiges de la conquête et les calamités de l’invasion ; après les plus vastes guerres la plus longue paix, et l’adoration des intérêts succédant à l’enthousiasme des idées, lui ont montré les faces diverses des choses humaines, et doivent nous faire pénétrer plus avant que nos devanciers dans tous les secrets de l’histoire.
des aventuriers, rebut de républiques en guerre les unes contre les autres, des gens perdus de dettes et de crimes, et faisant métier de vendre leur bravoure au plus offrant.
Il était intrépide à la guerre, décisif dans ses conseils, supérieur aux autres hommes par la noblesse de ses sentiments ; sans hauteur, sans présomption, sans dureté. […] Le château féodal se dresse, comme le spectre de la guerre, sur un roc isolé et nu.
Thucydide nous a conservé le beau discours de Périclès en l’honneur des guerriers morts dans la première année de la guerre du Péloponnèse.
« Ne faites point la guerre trop ouvertement, dit Mme de Sévigné, les vérités sont amères, nous n’aimons pas à être découverts. » Que les reproches soient fondés ; qu’on attribue les fautes à des circonstances fatales, et non à un mauvais cœur, qu’on engage à se corriger par des tournures adroites et plaisantes quelquefois, et les plus graves reproches seront acceptables.
Cette éloquence de montre et de vanité a eu cours dans la servitude de la Grèce, lorsque la paix et la guerre n’étaient plus en sa disposition, et que, n’ayant plus d’affaires à s’occuper, elle cherchait de quoi divertir son oisiveté… Ces discours étaient remplis de tout ce que l’orateur possédait et de tout ce qu’il avait emprunté.
Sans doute la satire, entre les mains d’un homme de talent, peut faire une rude guerre au mauvais goût, et réprimer, au moins en partie, les scandales littéraires ; sans doute elle peut, sinon faire tomber tous les ridicules, au moins en diminuer le nombre ; elle pourra même faire rougir le vice, et peut-être lui arracher de loin en loin quelques victimes. […] Les sources du riant, dans la fable, sont : 1° De transporter aux animaux des dénominations et des qualités qui ne se donnent qu’aux hommes : Certain renard gascon ; une Hélène au beau plumage ; Sa Majesté fourrée ; un citoyen du Mans, chapon de son métier ; Monsieur du Corbeau ; 2° De comparer de petites choses à ce qu’il y a de plus grand ; de mesurer les grands intérêts par les petits : Deux coqs vivaient eu paix : une poule survint, Et voilà la guerre allumée.
Un mal qui répand la terreur, Mal que le ciel en sa fureur Inventa pour punir les crimes de la terre5, La peste (puisqu’il faut l’appeler par son nom), Capable d’enrichir en un jour l’Achéron1, Faisait aux animaux la guerre.
« Lucrèce, a dit Fontanes (Discours préliminaire de sa traduction de l’Essai sur l’homme), comme presque tous les athées fameux naquit dans un siècle d’orages et de malheurs : témoin des guerres civiles de Marius et de Sylla, et n’osant attribuer à des dieux justes et sages les désordres de sa patrie, il voulut détrôner une providence qui semblait abandonner le monde aux passions de quelques tyrans ambitieux.
Mécontent de lui-même et des autres, il aima mieux déclarer la guerre à l’ordre social que de réformer son caractère ou d’accuser ses torts.
C’est le Jupiter de Lucien, qui, las d’entendre les cris lamentables des humains, se lève de table et dit : « De la grêle en Thrace » ; et l’on voit aussitôt les arbres dépouillés, les moissons hachées, et le chaume des cabanes dispersé : « La peste en Asie » ; et l’on voit les portes des maisons fermées, les rues désertes, et les hommes se fuyant : « Ici, un volcan » ; et la terre s’ébranle sous les pieds, les édifices tombent, les animaux s’effarouchent, et les habitants des villes gagnent les campagnes : « Une guerre là » ; et les nations courent aux armes et s’entr’égorgent : « En cet endroit une disette » ; et le vieux laboureur expire de faim sur sa porte.
Majestueuses forêts, paisibles solitudes, qui plus d’une fois avez calmé mes passions, puissent les cris de la guerre ne troubler jamais vos résonnantes clairières !
Ce qui honore ceux qui ne sont plus, c’est une douleur modérée, à qui sa modération même permet d’être aussi durable que la vie de celui qui l’éprouve, parce qu’elle ne fatigue ni son âme, ni son corps ; une douleur haute, qui permet aux occupations et même aux délassements de la vie, de passer, en quelque sorte, sous elle ; une douleur calme, qui ne nous met en guerre ni avec le sort, ni avec le monde, ni avec nous-mêmes, et qui pénètre une âme en paix, dans les moments de son loisir, sans interrompre son commerce avec les vivants et avec les morts.
Il est certain cependant que, dans tous les pays, les poètes prirent pour sujet principal de leurs premiers chants les actions de leurs dieux et de leurs héros, leurs propres exploits à la guerre, les succès ou les revers de leurs compatriotes.
Aussi Homère, le père et le prince des poètes, est-il remarquable dans l’usage de cette figure ; la guerre, la paix, les dards, les lances, les villes, les rivières, tout en un mot s’anime dans ses écrits. […] La confection des lois, la paix, la guerre, le choix des magistrats appartenaient au peuple. […] L’histoire ne fait aucune mention particulière des orateurs qui fleurirent entre cette époque et la guerre du Péloponnèse. Périclès, qui mourut vers le commencement de cette guerre, est le premier qui porta l’éloquence à un haut degré, et ce degré fut tel, qu’il ne paraît pas avoir été surpassé par la suite. […] Elle paraît alors une partie détachée du discours ; tel est, en général, le vice des introductions de Salluste dans son Histoire des guerres de Catilina et de Jugurtha.
Mais veut-on faire abhorrer la guerre, tout change de face : on en rappelle les maux affreux et les innombrables désastres. […] Dans les Animaux malades de la peste, La Fontaine nous donne en même temps un modèle d’exposition pompeuse, et un exemple de circonstances antérieures à l’action : Un mal qui répand la terreur, ……………………………………………… Faisait aux animaux la guerre. […] C’est ainsi que le style historique, toujours coupé et dégagé des longues phrases et de ces périodes qui tiennent l’esprit en suspens, sera rapide, énergique, plein de chaleur, quand il s’agira de raconter de grandes scènes de l’humanité, comme une sanglante bataille, les ravages de la guerre, de la peste, etc. ; gracieux, brillant et fleuri, pour retracer les fruits heureux de la paix et le bonheur des peuples ; vif, pressé et empreint d’une teinte d’indignation, quand il faudra peindre un personnage odieux et méprisable, un prince qui aura été la honte du trône et le fléau de son peuple.
En vain ils s’uniraient pour lui faire la guerre : Pour dissiper leur ligue il n’a qu’à se montrer ; Il parle, et dans la poudre il les fait tous rentrer. […] Des montagnes de morts privés d’honneurs suprêmes, Que la nature force à se venger eux-mêmes, Et dont les troncs pourris exhalent dans les vents De quoi faire la guerre au reste des vivants.
Il était alors occupé à faire la guerre aux Germains.
Le plus grand roi de la terre, Quand je suis dans un repas, S’il me déclarait la guerre, Ne m’épouvanterait pas.
Les problèmes en art, en science, en industrie, en tout ce qui est de la guerre ou de la paix, se posent pour nous tout autrement : nous avons l’étendue, la multitude, l’océan, tous les océans devant nous, des nations vastes, le genre humain tout entier ; nous sondons l’infini du ciel ; nous avons la clef des choses, nous avons Descartes, et Newton, et Laplace ; nous avons nos calculs et nos méthodes, nos instruments en tout genre, poudre à canon, lunettes, vapeur, analyse chimique, électricité : Prométhée n’a cessé de marcher et de dérober les Dieux.
Les gens de guerre sont souvent réduits à de mauvais pain et à de mauvaise viande. […] Ce régime est simple, lorsque commander signifie, en matière de guerre, conduire, faire marcher des troupes : = ce général a commandé une armée de cent mille hommes. […] Verbes actifs : = une grêle affreuse a dévasté nos campagnes : = les brillants exploits d’un homme de guerre ont illustré une famille obscure : = nous avons entendu les cris effrayants des séditieux, et nous avons bravé la fureur de ces monstres sanguinaires.
— Analyse : L’un, voyant croître ses moissons, bénit la mémoire de celui à qui il doit l’espérance de sa récolte ; l’autre, qui jouit encore en repos de l’héritage qu’il a reçu de ses pères, souhaite une éternelle paix à celui qui l’a sauvé des désordres et des cruautés de la guerre.
Là, Louis le Gros, le batailleur, celui qui par ses guerres fréquentes contre les seigneurs porta les premiers coups à la féodalité, résidait au commencement du douzième siècle.
Rollin dans son nouvel ouvrage ; mais il ne le nomme pas : ainsi ce n’est pas une guerre ouverte.
Boileau a fait la guerre au burlesque, mis à la mode par l’Énêide travestie de Scarron.
Boileau dit aussi : L’autre fougueux marquis, lui déclarant la guerre, Voulait venger la cour immolée au parterre.
L’un, voyant croître ses moissons, bénit la mémoire de celui à qui il doit l’espérance de sa récolte ; l’autre, qui jouit en repos de l’héritage qu’il a reçu de ses pères, souhaite une éternelle paix à celui qui l’a sauvé des désordres et des cruautés de la guerre ; ici l’on offre le sacrifice adorable de Jésus-Christ pour l’âme de celui qui a sacrifié sa vie et son sang pour le bien public ; là, on lui dresse une pompe funèbre, où l’on s’attendait de lui dresser un triomphe ; chacun choisit l’endroit qui lui paraît le plus éclatant dans une si belle vie ; tous entreprennent son éloge ; et chacun s’interrompant lui-même par ses soupirs et par ses larmes, admire le passé, regrette le présent, et tremble pour l’avenir.